Chapitre 1

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 Le soleil se lève sur le petit village de pêcheurs. La plupart sont déjà parti en mer pour leur journée de travail. Athénaïs est assise sur le sable et contemple la mer, cette même mer qui a failli la prendre avant que cet inconnu la sauve. Elle ne l'a jamais revu mais depuis ce jour, elle espère que leurs chemins se recroiseront. Elle saurait le reconnaître à sa voix qui est ancré dans sa mémoire. Tout les matins, avant d'aller travailler, elle s'assoit sur le sable et attend, espérant, mais jamais rien ne se passe.

Après une grande inspiration, elle se lève et quitte la plage pour la taverne, son lieu de travail. Elle n'aime pas du tout ce qu'elle fait mais elle n'a pas le choix. Il faut bien quelques pièces d'or pour vivre et c'est le seul travail qu'elle a trouvé dans le coin. Un travail exclusivement réservé aux femmes. Elle doit servir les clients le plus rapidement possible et avec un sourire pour qu'ils reviennent. Son patron ayant découvert ses talents de chanteuse, elle se produit une fois par soir sur la scène de la taverne. Son petit spectacle attire beaucoup de monde mais pas forcément pour les bonnes raison. Comme lui a si souvent dit son patron, elle est jolie à regarder et c'est pour cette raison que beaucoup viennent le soir, espérant l'apercevoir et obtenir une faveur de sa part. Faveur qu'elle refuse toujours.

Elle entre dans la taverne et salue l'autre serveuse qui ne lui répond pas, comme d'habitude. Elle jalouse Athénaïs. Cette dernière le regrette. Elle aurait aimé avoir une amie dans ce village mais elle est plus seule que jamais. Hadès a bien réussi son coup. Il voulait qu'elle se sente insignifiante et c'est le cas.

Elle enfile son tablier et commence à nettoyer les tables avant l'arrivée des premiers clients de la journée. Pour la plupart, ce sont les ivrognes du coin qui n'ont plus de travail ou qu'ils ne peuvent plus travailler. Vient ensuite, les clients du midi qui viennent casser la croûte avant de repartir à leur occupation. Athénaïs préfère ce moment de la journée car elle est rarement embêtée. L'après-midi, elle s'octroie une petite pause d'une heure pour rentrer chez elle et souffler un peu avant d'entamer la soirée qu'elle redoute à chaque fois.

Aujourd'hui n'est pas comme les autres jours. Lorsqu'elle revient à la taverne, son patron s'agite au bar. Il crie sur tout le monde et lorsqu'il la voit, il prend son air stricte.

« - Où étais-tu passé ?

- Je faisais ma pause comme tous les jours.

- Dépêche-toi d'enfiler ça. »

Il lui jette une sorte de robe noire avec de la broderie dorée dessus.

« - Elle a dû coûter cher cette robe, dit Athénaïs, en quel honneur dois-je la porter ?

- Nous recevons des invités de marque ce soir. Je veux les impressionner afin qu'ils reviennent et tu es mon meilleur atout. Alors enfile ça et arrête de poser des questions. »

Athénaïs monte à l'étage et s'enferme dans ce qui sert de bureau au patron pour enfiler la robe. Elle ne manque pas de souligner le décolleté plongeant qu'offre cette robe. Typiquement le genre de robe qu'elle portait dans les Enfers mais qu'elle n'aimait pas porter. Elle dénoue ses cheveux roux qui retombe telle une cascade de feu sur son dos.

« Plus qu'une couronne sur ma tête et tous le monde saura que je suis une princesse déchue, se dit-elle. »

Le soir arrive bien trop vite. Son patron lui a ordonné de rester à l'étage et d'attendre qu'il lui dise de descendre pour commencer son spectacle. Elle entend beaucoup de rire. Son estomac se noue lorsqu'elle entend le patron annoncer le début du spectacle.

« Messieurs, mesdames, permettez-moi de vous présenter ma plus belle créature. Celle qui nous enchante tous les soirs par sa belle voix mais pas que. Je vous demande d'applaudir Athénaïs. »

L'ange de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant