Trois

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(Flashback)

L'homme sort avec moi de l'hôpital en courant, regardant avec inquiétude mon visage souffrant et brûlant de fièvre.  Il se cache derrière les ruines d'une maison familiale, en m'enfonçant l'étrange fruit dans ma bouche.

- Manges-le, gamine, ou tu mourras ici !  Il me chuchote.

J'avale un peu de ce truc au mauvais goût en fondant en larmes.  L'homme se penche en arrière et tousse.  Il est malade, tout comme moi.

Il me relève et je me cache dans son énorme manteau.

Je commence à crier lorsque je ressens soudainement son anxiété, aussi clair que la mienne, mais je ferme la bouche lorsque je ressens aussitôt une autre émotion, cachée derrière la peur.

L'espoir

Je m'accroche à la chemise de l'homme, essayant de rester silencieuse malgré ma douleur.

Il me dit que tout se terminera bientôt et il assomme un soldat d'un autre pays qui courrait partout avec une armure, massacrant les gens de ma famille comme s'ils étaient des animaux.

Tout est recouvert de sang, de flammes et de cadavres.

L'odeur de chair brûlée me donne presque envie de vomir.

C'est trop...

L'homme vole l'armure du soldat et me cache dans son sac à dos.

(...)

Je vois un étranger habillé en médecin, reculant en me voyant.  L'homme qui m'a emmené ici est mort à cinq mètres de l'hôpital...  Seulement cinq mètres.

Il m'a dit qu'ici, les gens pourraient me sauver.  Que je pourrai avoir une chance de survivre.  Je ressentais tout ce qu'il faisait, tandis que la vie quittait son corps.  Il croyait en ma survie.

(...)

Même à cette distance, je peux ressentir la souffrance, la douleur et le chagrin sans fin venant de la ville qui était autrefois ma maison.

(Au moment présent)

Je me réveille de mon sommeil couverte d'une fine couche de sueur, où j'enfonce mes ongles dans ma paume.

Chaque fois que je rêve de mon passé, je serre les poings inconsciemment.

J'essaie de me calmer le plus vite possible et de réguler ma respiration, mais cela n'aide pas lorsque je remarque la grille et l'endroit où je me trouve.

La chambre à coucher de l'homme le plus cruel que je n'ai jamais rencontré.

Le plus choquant, est quand je vois Doflamingo se débattre sur son immense lit et se réveiller dans le même état que moi.

Non, pas ça...

Qu'est-ce qui peut bien lui causer des cauchemars ?!

Je suis trop sous l'effet de mon propre cauchemar pour faire face à cette situation.

Je retourne silencieusement dans le recoin de la cage et j'espère qu'il ne me remarquera pas.

Elle fait partie de la chambre de l'homme blond, mais séparée par un treillis métallique.  Juste assez de place pour dormir et pour une petite salle de bain avenante à ma cage.

Ce n'est pas la première fois qu'il garde quelqu'un comme ça.

Je serre mes jambes et essaie d'être invisible.

Le Vice (Doflamingo x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant