Dévotion

25.Sous Couverture

-Je suis allé au États-Unis pour la première fois en famille. J'ai rencontré le côté de papa, ils nous ont regarder et on dit qu'on a eu de la chance de pas être aussi foncés que maman. J'ai pas aimé. Papa a rigolé.- (11ans)

Cameron Lloyd

Je plisse le bas de la chemise, m'apprêtant à rejoindre les filles dans la chambre d'Illiana.  Je lève la main devant la grande porte avant de toquer. Après un moment j'ai une réponse, je rentre doucement dans la pièce et mes narines ont envahi d'une multitude de parfums cosmétique.

La chambre, habituellement parfaitement rangées, où chaque chose a sa place soigneusement choisit afin de donner une allure de perfection à la pièce a totalment disparu.

En effet, le grand lit à baldaquin est maintenant rempli de vêtements et de tissus en tout genre, des paires de chaussures comme des bottes, des escarpins etc jonchent le sol.

Et je ne parle même pas des accessoires qui ornent le bureau. Elle est au centre de la pièce, elle tourne sa tête vers moi mais reste silencieuse.

J'ai le souffle coupé et j'arrête mon analyse du lieu. Je la parcours lentement, de la tête au pied. Captif par l'image qui se dessine sous mes yeux. Ma bouche s'entre ouvre mais se referme rapidement. Qu'allais-je donc dire? Je n'en sais rien. Mes mots ne seraient jamais là la hauteur. Ai-je droit de les prononcer? Certainement pas.

Illiana n'est pas belle, enfin pas juste belle. Elle est ravissante, splendide et encore mieux: merveilleuse. Et, je doute que cela suffise pour la décrire.

Ce qui contraste bien avec sa personnalité parfois exécrable.
Une chose est sûre, c'est qu'elle me paraît si différente ce soir, si détaché. Comme si elle n'allait pas piéger une personne à une fête et mentir à des centaines d'invités. Après tout c'est son quotidien.

Le scandal lui sied si bien au teint que ça en est presque effrayant. Le rouge de sa robe me rappel une femme, au même tempérament de feu. Elaine, on ne douterait jamais de la mère d'Illiana si on a, une seule fois, entendu parler une fois de sa génitrice.

Les femmes Drake-Davis sont des sirènes qui ont fui la profondeur de l'océan, afin peut être de noyer les hommes de la terre. Un prince comme Ayden, et.. un simple pêcheur comme moi.

—Bon vous deux, vous allez continuer à jouer longtemps au roi du silence? On a une soirée à faire tomber à l'eau je crois! Rappel Ava.

Je sors de ma transe et une fausse toux me prend soudainement. Illiana détourne la tête doucement avant de pendre un manteau de fourrure.

—Tu ressembles à un paquet cadeau. J'ajoute finalement

—Je t'ai pas demandé ton avis. Oh.. Elle s'arrête en m'analysant.

Elle m'observe à son tour longuement, penche sa tête sur le côté, le reflet de la lumière révèle une étincelle dans ses grands yeux noisettes.
Je ne sais pourquoi mais je deviens vite mal à l'aise.

Comment un simple regard a-t-il pu m'ébranler autant? Moi qui ai vécu mille et une aventure, il a fallu un regard, un seul pour percer mes défenses. Et si ça continue j'ai peur qu'elles ne soient toutes briser.

Alors que mes yeux fuient sa personne, elle éclate soudain de rire, une main gantée a ses lèvres généreuses.
Dans d'autre circonstances, je l'aurai mal prit, mais à cet instant aucune once de moqueries est dans ses iris.
Si j'étais fou, je dirais même que ses pommettes ont changées de teinte.. et opté pour le rouge interdit.

—Ne te moque pas. Curtis m'a déposé ça en disant que c'était ton idée. Je me plains, maintenant j'ai l'impression d'être une version ratée de Ken.