Chapitre 1

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LYA

Je poussai la porte de la salle d'audience, mes talons claquant sur le sol marbré. L'adrénaline montait déjà, comme chaque fois que je m'apprêtais à défendre un client. Aujourd'hui, l'affaire promettait d'être particulièrement complexe : une accusation de fraude avec des preuves aussi accablantes que contestables.

Je m'installai à mon banc, déposant soigneusement mon dossier. Mes cheveux tirés en un chignon strict, ma robe noire impeccable, tout était en place. Mon regard se fixa sur les documents que je devais étudier une dernière fois. Mon client comptait sur moi pour défendre sa réputation et ses intérêts.

Alors que je me plongeais dans mes notes, je sentis une présence. Je levai les yeux pour croiser le regard d'Alex, l'huissier de justice. Je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer son attention particulière ces dernières semaines. Il avait ce regard intense qui semblait toujours me suivre, et aujourd'hui ne faisait pas exception.

Il était là, debout près de l'entrée, observant la scène avec une concentration qui semblait un peu trop fixée sur moi. Ses yeux, malgré leur professionnalisme, trahissaient un intérêt que je ne pouvais ignorer. Je lui adressai un sourire rapide avant de me concentrer de nouveau sur mes documents. Mais, malgré moi, je ne pouvais pas écarter l'impression persistante que ce regard n'était pas seulement celui d'un professionnel.

La salle se remplit peu à peu. Le juge entra, suivi des avocats et des parties concernées. Je pris une profonde inspiration. L'audience était sur le point de commencer, et je devais me préparer à défendre ma position avec toute la vigueur et la clarté possibles. Les regards des autres membres de la salle étaient déjà sur moi, mais le regard d'Alex, bien que discret, était celui qui me perturbait le plus.

Quand le juge annonça le début de la séance, je me levai pour commencer ma plaidoirie. Mon cœur battait la chamade, mais je savais que la confiance était essentielle. Je fis un geste de la main pour attirer l'attention du jury.

Mesdames et messieurs les jurés, commençai-je, ma voix résonnant dans la salle,
Aujourd'hui , nous sommes confrontés à une accusation de fraude qui, je vous l'assure, est fondée sur des preuves insuffisantes et trompeuses.

Je me tournai vers mon client, assis à mes côtés, et lui offris un sourire rassurant. Puis, je revins vers le jury, déterminée.

-Les accusations portées contre mon client reposent sur des interprétations erronées et des données inexactes. Nous avons des témoins fiables et des documents qui démontrent clairement son innocence.

Je déroulai les preuves et les témoignages, expliquant chaque point avec précision. Je décrivis les irrégularités dans les preuves présentées par l'accusation, mettant en avant les contradictions et les erreurs. Je pouvais voir le jury se pencher en avant, captivé par les éléments que je dévoilais.

À chaque argument que je présentais, je sentais les regards des jurés se tourner vers moi, mais le regard d'Alex restait constant. Il semblait fasciné par ma prestation, et bien que je me concentre sur la défense de mon client, ce détail m'intriguait. Il était l'un des rares à m'observer de manière si attentive.

L'audience se poursuivit avec des contre-interrogatoires et des présentations de preuves. Je me battis pour chaque point, essayant de convaincre les jurés que les accusations étaient basées sur des preuves insuffisantes et que mon client méritait une acquittement.

Lorsque l'audience se termina enfin, je me sentis épuisée mais satisfaite du travail accompli. Les regards des jurés étaient plus favorables, et je savais que j'avais donné tout ce que j'avais. Mon client me remercia d'un regard reconnaissant.

Je rangeai mes affaires, un mélange de satisfaction et de confusion dans l'esprit. Alors que je quittais la salle, je sentis de nouveau ce regard sur moi. Je ralentis le pas, observant Alex du coin de l'œil. Cette fois-ci, il s'approcha.

-Maître Lya, dit-il, sa voix empreinte d'une sincérité que je n'avais pas anticipée.

-Je voulais vous dire que votre plaidoirie était vraiment impressionnante.

Je le regardai, surprise par son compliment inattendu.

-Merci, Alex. Cela signifie beaucoup venant de vous.

Il sembla légèrement gêné, comme s'il réalisait brusquement l'implication de ses mots.

- Je... je dois retourner à mon poste. Mais, vraiment, votre prestation était remarquable.

Il se détourna et s'éloigna, me laissant avec un mélange d'interrogation et de curiosité. Pourquoi cet huissier semblait-il si intrigué par moi ? Qu'espérait-il vraiment ?

Je secouai la tête, me concentrant sur le travail à venir. Et ce regard persistant, aussi dérangeant soit-il, devait rester en dehors de ma concentration professionnelle.

La journée au tribunal se termina, et je quittai le tribunal,
épuisée mais soulagée. J'avais défendu mon client avec toute l'énergie possible, et j'espérais que mon travail avait été à la hauteur. La concentration et le stress avaient laissé leur marque, et je me sentais prête à rentrer chez moi pour me détendre.

Je pris un taxi pour rentrer. La voiture avançait lentement dans les rues animées de la ville, et je me perdais dans mes pensées, réfléchissant à la journée écoulée. Les arguments que j'avais avancés, les témoignages des témoins, tout cela se mélangeait dans mon esprit.

Lorsque j'arrivai chez moi, je me déchaussai et posai mes affaires. Je m'effondrai dans le canapé, un soupir de soulagement m'échappant. Mon appartement, calme et accueillant, était un contraste agréable avec l'agitation du tribunal. Je me préparai un thé et me glissai sous une couverture, feuilletant mes notes pour le lendemain.

À peine avais-je commencé à me détendre que mon téléphone sonna. C'était un message d'un collègue me félicitant pour la plaidoirie. Je répondais rapidement, remerciant pour les encouragements, puis me replongeai dans la tranquillité de mon appartement. La fatigue s'installait, et je décidai de me coucher tôt pour être en forme pour une nouvelle journée.

Jugés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant