Chapitre 6

4 0 0
                                    

                                             LYA

Le lundi matin, l'alarme sonne à 6h30, brisant le silence de mon appartement. Je me lève avec une lourdeur dans les jambes, l'esprit encore hanté par les événements du week-end. Le ciel est encore obscur, la lumière pâle de l'aube à peine visible à travers les rideaux. Le café, que je prépare d'un geste automatique, a un goût plus amer que d'habitude.

Je choisis une robe sombre, professionnelle mais élégante, en espérant qu'elle me donne un semblant de confiance. Au tribunal, l'atmosphère est toujours chargée de tension. En arrivant, les avocats, huissiers et clients se croisent dans un ballet incessant, chacun absorbé par ses propres préoccupations.

Je m'installe à mon bureau, l'odeur du papier et des dossiers me rappelle que la justice n'attend pas. Les affaires de la journée sont nombreuses et variées, mais ce matin, c'est le cas de mon client qui m'obsède. Il s'agit d'une affaire complexe où je dois plaider pour une réparation financière importante. Chaque argument que je prépare est crucial, chaque mot doit être précis.

L'audience commence, et le tribunal s'emplie d'une atmosphère de solennité. Je me lève pour faire ma plaidoirie, mon cœur bat la chamade. Les juges, assis derrière leur banc, écoutent attentivement. Mon adversaire, un avocat aguerri, se prépare à contrer mes arguments. La tension est palpable dans la salle d'audience.

Je parle avec passion, expliquant pourquoi mon client mérite une réparation complète. Les questions des juges et les objections de l'avocat adverse me poussent à me surpasser, mais je reste concentrée. Chaque fois que mes yeux se posent sur le jury, je me rappelle la raison pour laquelle je fais ce travail : rendre justice.

À la pause déjeuner, je suis épuisée. Je me dirige vers la salle de repos, cherchant à m'évader de la pression accumulée. C'est alors que je me souviens que je voulais voir Alex ce soir. L'idée de discuter avec lui me réchauffe le cœur. J'ai besoin de partager ce que je ressens, de me libérer de la pression.

Je compose le numéro d'Alex sur mon téléphone, les mains légèrement tremblantes. Après quelques sonneries, il répond, sa voix apaisante résonnant dans l'autre bout du fil.

-Bonjour, Lya. Tout se passe bien ?

- Bonjour, Alex. J'avais besoin de te parler ce soir. Est-ce que tu serais disponible ? Ma voix trahit mon anxiété.

-Bien sûr. Où souhaites-tu qu'on se retrouve ?

-Que dirais-tu d'une petite galerie d'art que j'ai découverte récemment ? Ce serait un changement de décor agréable avant notre discussion.

-Ça me semble parfait. À quelle heure souhaites-tu que l'on se retrouve ?

- Vers 19h, ça te convient ?

- Oui, parfait. À ce soir, alors.

La journée semble interminable. Chaque minute s'étire et chaque dossier semble devenir plus lourd. Les avocats et les clients continuent leur ballet incessant, mais mon esprit est ailleurs. Je pense à ce que je vais dire à Alex, à comment cette conversation pourrait transformer ma perspective actuelle.

Quand enfin le tribunal ferme ses portes, je me sens soulagée mais épuisée. Je décide de me rendre directement à la galerie d'art. Le trajet en métro me semble interminable. J'essaie de me concentrer sur le changement de décor que représente cette sortie, espérant que cela m'apportera un peu de clarté.

En entrant dans la galerie, je remarque immédiatement l'atmosphère apaisante de l'endroit. Les murs sont ornés de peintures vibrantes et de sculptures intrigantes. Alex est déjà là, en train d'examiner une œuvre moderne. Il se tourne vers moi avec un sourire accueillant en me voyant.

- Salut, Lya. Je suis content de te voir.  Sa voix est douce, et je sens un poids se lever de mes épaules.

- Salut, Alex. Merci d'être venu. Je le rejoins, admirant la peinture devant nous.

-J'ai pensé que ce serait bien de changer d'air avant notre discussion.

Nous passons une heure à déambuler dans la galerie, discutant de nos impressions sur les œuvres. Les couleurs vives et les formes audacieuses apportent un contraste rafraîchissant avec le stress du tribunal. Alex et moi échangeons des points de vue, et je découvre un côté de lui que je n'avais pas encore vu – un sens artistique et une appréciation de la beauté qui m'inspirent.

Lorsque nous quittons la galerie, nous nous installons dans un petit café adjacent. Le lieu est intime, avec des murs en briques apparentes et des lumières tamisées. L'ambiance est parfaite pour une conversation sérieuse.

- Alex, je commence, mon ton hésitant,

-ces derniers jours ont été vraiment éprouvants pour moi. Les événements avec Max m'ont laissée perdue, et je ne savais pas comment avancer. Mais parler avec toi me permet de voir les choses sous un autre angle.

Alex m'écoute attentivement, ses yeux reflétant une sincérité touchante.
- Je suis désolé que tu traverses une telle épreuve. Et je veux que tu saches que je suis là pour toi. Je ressens quelque chose de profond pour toi, Lya. Je ne veux pas te mettre la pression, mais je suis là pour t'apporter tout le soutien dont tu as besoin.

- Merci, Alex. Ton soutien m'a vraiment aidée. Je réalise maintenant que ce que je ressens pour toi est plus fort que je ne le pensais. Je regarde dans ses yeux, espérant qu'il comprenne l'ampleur de ce que je dis.

Alex sourit doucement.
- Je ressens la même chose, Lya. Mais je comprends que nous devons aller à notre propre rythme. Je veux construire quelque chose de significatif avec toi, sans précipitation.

Je pousse un soupir de soulagement.
Nos conversations continuent avec une sincérité croissante. Nous partageons des anecdotes personnelles et découvrons des aspects nouveaux l'un de l'autre. Alex me parle de ses souvenirs d'enfance et des moments marquants avec sa sœur avant son cancer, tandis que je lui raconte mes aspirations professionnelles et les défis que j'ai rencontrés.

En fin de soirée, nous nous levons, le cœur plus léger. Alex me raccompagne jusqu'à la sortie de la galerie. La ville est calme, et une douce brise souffle sur nos visages.

- Merci pour cette soirée, Lya. Je pense que c'était important pour nous deux. Alex me regarde avec une chaleur que je trouve réconfortante.

- Oui, c'était vraiment bien. À très bientôt, Alex. Je lui adresse un sourire sincère.

Nous nous séparons avec une promesse de nous revoir bientôt. En rentrant chez moi, je me sens apaisée, le poids des derniers jours semblant s'alléger. La soirée avec Alex a été plus qu'un simple rendez-vous ; elle a marqué un tournant dans ma quête de réconfort et de compréhension.

Jugés par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant