Présentations désastreuses

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Je restai prostrée sur mon lit, à essayer de contrôler ma respiration qui devenait de plus en plus erratique. La panique s'infiltrait par tous les pores de ma peau, et je sentais que je ne tarderais pas à craquer.

Je relis une dernière fois l'article, pour être certaine de n'avoir pas compris de travers, ou bien de tout simplement trouver un élément pouvant signifier que ma déduction était fausse. Mais rien.

Je laissai tomber l'article sur mon lit tandis que de la sueur froide coulait le long de mon dos, signe plus que révélateur de ma panique grandissante.

Bon sang, si Vincent ne m'avait pas choisi à cette fichue parade, je ne me trouverai pas dans cette situation ! J'aurai continué ma petite vie d'esclave, sans autre problème que celui de mes maîtres exécrables. Maintenant, à cause de lui, je me retrouvai prise au piège d'une sentence que l'Empereur se donnerait une joie de me donner, simplement en se basant sur une fichue Prophétie.

La panique s'éloigna alors, laissant place à la colère.

Sans plus prendre le temps de réfléchir, je me levai précipitamment, m'emparai de l'article et me mit à la recherche de Vincent.

Ce dernier était là où je l'avais laissé, toujours plongé dans un exercice quelconque.

- Pourquoi est-ce que l'Empereur veut me voir ? Me mis-je à crier en me précipitant vers lui.

Il sursauta et leva des yeux incrédules vers moi.

- Je te l'ai déjà dis, hésita t-il devant ma colère.

- Alors je vais reformuler : pourquoi l'Empereur veut-il me voir morte ?

Ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Il lâcha son crayon avant de contourner la table et de se planter devant moi.

- Qui t'as mis cette idée stupide dans la tête ?

- Réponds ! M'énervai-je en voyant qu'il essayait de me faire passer pour une folle.

- Il n'y a rien à dire, puisque je ne comprends rien à ce que tu me racontes.

N'en pouvant plus de son ton blasé, je le poussai de toutes mes forces pour le faire réagir. Il se retint à la table basse pour ne pas tomber avant de me dévisager durement.

- J'en ai assez de tes secrets ! M'écriai-je. J'ai le droit de savoir pourquoi l'Empereur veut voir la Fille de la Prophétie ! Pourquoi s'imagine t-il que c'est moi ?

- Je n'en sais rien, moi, de ses raisons ! S'énerva t-il à son tour en me faisant face de nouveau.

- Alors comment sais-tu qu'il veut la trouver ? Comment ?

Il plissait les yeux, l'air de vouloir m'écharper ; mon expression devait sans aucun doute être similaire à la sienne.

- Tu vas rester prostré dans le silence encore longtemps ? Crachai-je entre mes dents serrées.

Il me dévisagea longuement avant de soupirer, puis de détourner son regard du mien.

- Tu devrais rester en dehors de ça, ça vaut mieux.

- Mais je ne peux pas ! M'écriai-je devant son air buté. Ma vie est peut-être en jeu, alors j'ai besoin de réponses.

- Je t'ai dis que je ne le laisserais pas te faire de mal, ça devrait te suffire.

- Vraiment ? Ricanai-je. Tu penses pouvoir l'acheter avec de l'argent, peut-être ? Tu as beau être plus riche, il reste l'homme le plus puissant de l'Empire ; il lui suffit de claquer des doigts pour que ta tête roule sur le sol, et la mienne avec. Alors n'essaye pas de me faire croire que tu peux me protéger.

La Prophétie des deux mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant