Sous tension

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Andrew

Si ont m'avait demandé avant ma naissance ou habité, Los Angeles n'aurait pas été dans mes premiers choix. Alors oui, je sais, la moitié du monde a envie de visiter Santa Monica, marcher sur le Walk of Fame et visiter le quartier de Hollywood. 

Ah non, j'oubliais, il y a aussi la plus forte possibilité pour rencontrer une star. Ça, un nombre incalculable de gens serait prêt à venir vivre ici pour stalker son crush de film. 

Porno ou pas.

Je me considère comme les personnes habitant à Paris qui ne voit plus la beauté de la tour Eiffel, mais plutôt la puanteur des égouts (je ne sais pas, c'est ce que j'ai lu dans un article du Times) moi, je ressens pour Los Angeles une amertume particulière.

Déjà, il fait trop chaud, beaucoup trop chaud. J'ai l'impression d'être au nouveau Mexique, ou au Mexique carrément.

Ensuite, la criminalité, cette ville regroupe le plus haut taux de dégénérer mental du pays. La guerre du Vietnam n'a pas arrangé la génération de nos parents serte.

Mais nous, on en subit les conséquences.

Je suis la personne la plus, comment dire. Apte à en parler. Mes parents en on fait les frais.

Des gens simples, qui n'ont pas réussi à concevoir plus d'un enfant, avant d'être massacrés dans la fleur de l'âge. À peine 30 ans, c'est triste.

 Avec des frères et sœurs bien trop éloignés et égoïstes pour s'en soucier. Pour se soucier de moi. De l'enterrement, de ce que j'allais devenir sans eux. 

Je peux leur dire merci, grâce aux juges, j'ai eu une pension jusqu'à mes 21 ans et un logement social avec pour seule visite une assistante social. 

Social. 

Social. 

Social.

J'ai réussi à ne pas être totalement consumé par la haine grâce à Elijah, il m'a aidé à passer le deuil de mes parents, à combler le vide en moi. Mais je m'en suis toujours voulu, car lui n'a jamais vraiment connu de foyer heureux et complet a contrario de moi.

Sauf qu'aujourd'hui, je suis au bord du précipice.

La haine est dans mon corps à 99%, pure comme de la cocaïne sur un tournage de blockbuster.

Je suis à deux doigts de tout envoyer balader dans la salle de réunion. L'ambiance au travail est déjà ultra-tendu avec les ivrognes chaque nuit qui pullules en fessant un bruit assourdissant. 

Oh et je ne parle même pas de l'odeur d'urine alcoolisée. Bien plus acide que la normal.

Et puis, il y a quelque temps, le coup de grâce, avec l'affaire polaroid, une vieille entaille dans notre établissement qui se rouvre sans même avoir le temps de cicatrisé. 

Trois meurtres horribles. Je suis touché par deux d'entre eux. 

Et puis il y a 24h, Elijah.

Je n'ai pas dormi depuis bientôt 36h. Mes yeux sont injectés de sang comme si j'étais un camé.

Deux de mes collègues s'installent devant moi, chuchote, rigole. Comment des personnes ose rigoler ou sourire avec qu'il y a à peine quelques heures Elijah était au bord de la mort. 

Je ne peux plus le revoir dans un hôpital. C'est la dernière fois.

On est maintenant cinq tout au plus dans la pièce minuscule, je ne sais pas pourquoi il nous à convoquer ici, mais je sens que ma simple respiration met un vent glacial dans la pièce. Personne ne parle. 

Attends moi la haut [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant