Mon enfant

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Kenneth

Elijah, j'espère que ton sommeil est paisible. Tu me manques, bien au-delà des apparences, j'ai hâte de te revoir, alors s'il te plait, ne dors pas trop longtemps encore, tu sais bien que ma patiente n'est pas mon point fort.

Je crois que malheureusement pendant le temps de notre relation, je ne t'ai pas montré le meilleur côté de ma personne, le meilleur côté de mon être. Car je ne le connaissais pas moi-même.

Tu n'as pu apercevoir que les vices d'un homme qui était déjà beaucoup trop brisé. Un homme qui n'avait plus de patience et plus vraiment d'humanité, mais je te promets que maintenant, maintenant ta vie va complètement changer grâce à moi. Tu te transformeras.

Tu mérites d'être traité comme la plus belle divinité. Tu mérites un homme qui te donnera mondes et merveilles, pour te choyer.

Mais moi, pendant ces longs mois où nous étions ensemble, je n'ai fait que te briser, malgré tout, rassure-toi, tu ne m'as pas épargné.

C'est ce que tu attendais de moi, je suppose, un homme capable de satisfaire tes désirs ardents, parfois, souvent, violents ; mais aussi le trou béant dans ton cœur que t'a laissé cet enfant.

Je le savais, depuis le début, depuis la première fois que je l'ai vu, qu'il allait te faire du mal, qu'il allait te mettre à nu.

Tu es tombé amoureux de ces yeux pleins d'espoirs pour vous deux.

Puis, ils sont devenus pleins de haine par moment. Cette haine que tu aimes et que tu rejettes en ma présence, mais non la sienne. Tu ne m'écoutes pas, tu ne m'as jamais écouté. Tu es têtu Elijah, c'est un vilain défaut. Un excitant défaut, qui met ma patiente à rude épreuve.

Je méritais ce rôle selon toi ? Celui de n'être que le deuxième ? Non, il a volé ce que j'aurais dû te faire. Tu étais censé être tellement amoureux de moi, qu'un rien te briserait.

Tu sais, j'ai tellement été seul que quand tu es apparu devant moi, même si tu n'étais qu'un enfant, j'ai tout de suite su que tu étais un être spécial.

Ta mère était l'incarnation même de la beauté, de son air angélique à travers le dessert en guerre, elle m'a séduite, pourtant sans rien faire. Un simple regard a suffi pour me faire tomber dans ce qui fut pour plus tard le début de l'enfer.

En t'admirant pendant ton sommeil, je te l'ai souvent dit, souvent murmuré, que tu étais son portrait craché, un soleil qui fait de l'ombre à n'importe qui, voila ce que me procurait votre visage quand vous me regardiez tous les deux.

C'est difficile à croire, mais Maddy devait être mienne elle aussi. Malheureusement, je n'ai pas pu l'avoir, elle était bien trop amoureuse elle aussi. Amoureuse de ton bâtard de père.

Alors quand j'ai su qu'elle allait t'avoir, la rage m'a envahie, comment avait-elle pu me trahir de cette façon ? Je n'ai pas pu résister à l'idée de briser cet amour qu'elle avait dans sa vie, toutes les tromperies ont été découvertes, ton père, ce faible, se lâche, n'a pas supporté de voir ainsi ta mère dans les bras d'un autre homme et a préféré en finir. Pour te protéger de sa faiblesse, elle a préféré te bercer de douces illusions en t'affirmant qu'il était parti loin.

Après ça, mon soleil n'était plus là, elle était brisée, elle ne voyait ni ne ressentait plus aucun amour dans sa vie, à part toi, toi, tu étais le fruit d'un amour perdu qu'elle ne retrouverait jamais.

La culpabilité l'accabla, et moi, j'étais le triste soldat témoin de tout ça. J'ai tout fait pour qu'elle me fasse confiance et qu'elle m'aime. Ça, je peux te le jurer, mais elle était aveuglée par le chagrin sans se douter un instant que ce n'est pas elle que je voulais de tout mon cœur, mais toi.

Attends moi la haut [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant