Chapitre 17

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Il n'y avait pas un jour où elle ne se battait pas avec l'envie d'ouvrir son petit grimoire de mission. L'adrénaline ne lui manquait pas mais il fallait avouer qu'Hermione était curieuse de savoir si le ministère Britannique rompit le contrat au-dessus de sa tête.

Ce week-end ils fêteraient l'anniversaire de James avec les Wilson, ce week-end ils annonceraient leurs fiançailles et si la brune avait hâte d'y être une petite voix intérieure lui murmurait qu'une chose clochait.

Cette chose ? Non. Une personne. Sharon. Elle devait l'arrêter.

Hermione en ressentait le besoin viscéral comme si elle ne pouvait trouver de repos tant que le dernier obstacle entre le bonheur et sa famille ne se retrouve derrière les barreaux. Les mêmes insomnies qu'avant le retour de James la prenait, toutes ses nuits elle les passait à tourner en rond telle un fauve emprisonné.

Voilà pourquoi elle ouvrit son grimoire ce matin là, pourquoi elle laissa Sarah gérer les enfants et attrapa ses collègues pour une mission de dernière minute. Bien sûr, Hermione aurait pu s'occuper de la blonde seule, mais elle savait aussi que son loup ne supporterait pas de la savoir en danger sans lui à ses côtés. Et Sam étant Sam... S'il pouvait cogner dans deux ou trois méchants, il en ressortirait très heureux.

La musique battait dans les enceintes, les danseurs se déhanchaient sur la piste et au milieu d'eux, Hermione reprenait un verre à son barman préféré : Max.

— Salut Granger ça fait un moment. Jolie bague, tu as décidé de te ranger pour de bon ? la questionna l'homme.

Dans une tenue bien trop officielle pour une bataille, pantalon de tailleur et chemise agrémentée de sa jolie cape rouge sang sur les épaules, Hermione dirigea son regard vers l'anneau et adressa un vrai sourire à Max. Le premier qu'il lui voyait depuis leur rencontre dix ans auparavant.

— Oui, je n'ai plus un seul contrat au-dessus de ma petite tête et il se trouve que mon fiancé est désormais un homme libre alors on profite.

— J'imagine.

— En parlant de profiter, je passais dans le coin pour voir mon amie Sharon Carter. Tu ne saurais pas où je peux la trouver par hasard ? Elle n'était pas à son appartement tout à l'heure, je commence à m'inquiéter.

L'homme tira une drôle de tête. Plongée au fond de ses yeux, Hermione utilisait sans vergogne la légismencie pour lui faire dire tout ce dont elle avait besoin de savoir.

— La faussaire ? Elle a plusieurs biens dans la ville haute.

— Tu pourrais me fournir les adresses exactes ?

— Oui.

De loin, Bucky et Sam qui observaient la scène ne purent s'empêcher de frémir face à la réponse froide et automatique du pauvre barman. Absent, ses iris brillaient d'un bleu irréel.

— Comment elle fait ça ? lui chuchota Sam.

— C'est un sortilège à la limite de l'impardonnable, Hermione est dans son esprit et le contrôle, elle pourrait lui demander de sauter d'un pont il le ferait.

La seule et unique fois où Ved'ma usa de ce sortilège sur lui, fut le jour où il essaya de la tuer après une longue séance de magie de l'esprit.

« La douleur était insoutenable. Toutes ses voix se mélangeait dans sa tête, ses gens qu'ils ne connaissaient pas l'interpelait, le dorlotait, jouait avec lui, ou du moins à une version de lui-même qu'il ne connaissait pas.

Bucky.

Sa mère l'appelait Bucky. Le brun revoyait l'ombre de son sourire avant que les larmes ne gâchent son beau visage, il revoyait l'enterrement de son père, la fausse couche de sa mère, Rebecca et son sourire édenté. C'était les beaux souvenirs, ils étaient douloureux car la magie les forçait à ressurgir mais pour Bucky cette douleur valait la peine d'être vécu.

La sorcière et le soldat d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant