PDV Keigo
Le jeune maître me fait entrer dans sa chambre. Je me prépare mentalement à ce qui va suivre. Je le sais très bien, je devrais avoir l'habitude maintenant, alors pourquoi est-ce toujours aussi dur ?
Je retiens mes larmes et essaie de bien respirer. Mon corps me fait encore mal. Heureusement, le maître a demandé à ce que je ne sois pas trop amoché. Mais vu comment le jeune maître avait l'air énervé de ne pas avoir eu son propre oméga, j'ai peur qu'il se déchaîne sur moi par vengeance envers son père.
".......je vais te défoncer un de ces jours, bordel."
Je n'entends que la fin de sa phrase, mais elle me glace le sang. Pitié non, pas encore. Pitié, ne t'approche pas, recule. Putain, pourquoi je ne bouge pas moi ?! Je pourrais au moins reculer.
J'ai peur, putain. Mon cerveau s'affole, je sens que je commence à perdre le contrôle. Il me parle, mais je ne l'entends pas. J'espère qu'il n'est pas en train de me donner un ordre.
Je respire de plus en plus vite. Il faut que je me calme. Si je refais une crise d'angoisse, ils vont me renvoyer eux aussi, et je devrai retourner là-bas. Tout sauf ça, je ne veux pas y retourner. Je sais ce qu'ils vont me faire si je reviens encore une fois.
Pas ça, tout mais pas ça. Merde, calme-toi Keigo. Respire, putain.
Je sens l'air me brûler la gorge. Ma vue se trouble à cause des larmes qui barrent la route. Je n'entends plus rien, pas le moindre son. Je sens ma vision s'obscurcir peu à peu.
Putain non, non, non, NON ! Réveille-toi Keigo, allez calme-toi. Putain, pourquoi je ne vois plus rien ? J'ai peur, tout est noir autour de moi. J'ai froid, mon corps entier tremble. Et j'ai mal, si mal.
Ma tête me lance tellement.
J'ai peur. Je me sens sombrer dans les ténèbres. Si seulement je pouvais ne jamais me réveiller.
PDV Toya
Putain, réveille-toi, merde !
Je tiens le blond dans mes bras depuis un bon quart d'heure maintenant. Je stresse beaucoup. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, et j'ai peur qu'il ne se réveille pas.
J'entends enfin une porte grincer et quelques secondes après, Shoto me rejoint dans ma chambre.
"Toya ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-J'en sais rien. On était à peine rentrés qu'il a commencé à pleurer et respirer super vite. J'ai essayé de lui parler, mais je ne suis pas sûr qu'il comprenait. Ça a duré environ 5 minutes et après il s'est juste évanoui. Je l'ai rattrapé pour pas qu'il s'explose la tête par terre. Là ça fait un quart d'heure et il n'a toujours pas bougé.
-Il a dû faire une crise d'angoisse ou quelque chose comme ça. Quitte à ce qu'il dorme, je vais aller chercher de quoi le soigner correctement. Je dois même avoir une attelle pour le poignet !
-J'en ai une aussi du con. On a eu le même père formidable, je te rappelle. Pareil pour les trucs de soins.
-Je pensais que tu aurais jeté tout ça comme il arrête l'entraînement à la majorité...
-T'es pas majeur toi. Je sais que tu as des stocks, mais si jamais tu n'en as plus... Et puis avec lui, il faut toujours être prêt à tout."
Le blanc-et-rouge sourit tristement. Parfois je me demande comment on a fait pour toujours rester positifs et vivre notre vie comme si de rien n'était, quand derrière "l'entraînement" de notre père consistait à se battre contre nous pour nous muscler. Enfin, ça, c'était entre les séances de musculation, de contrôle des phéromones et de comment diriger une entreprise comme un fils de pute.
Shoto me tapote l'épaule avant de repartir dans sa chambre à travers la petite porte. Lorsqu'on était plus jeunes, j'avais réussi à casser discrètement une partie du mur pour la transformer en porte, qu'on camouflait avec nos lits. Évidemment, ramper en dessous des sommiers pour rejoindre la chambre de l'autre en cachette n'était pas facile, mais très utile.
Avec le temps, on l'a aussi fait pour Fuyumi et Natsuo, ce qui nous permet de nous voir tous les quatre sans que notre père le sache.
Le blond grogne dans mes bras, sans pour autant se réveiller. Je me lève pour le poser sur le lit et commencer à le soigner. J'applique de la pommade sur ses bleus, désinfecte quelques coupures, et remplace son attelle. Je suppose qu'il est également blessé ailleurs, mais je préfère attendre qu'il se réveille pour soigner les zones encore couvertes par ses vêtements.
Je m'assois dans mon lit et traîne sur mon téléphone, attendant l'heure du rendez-vous avec le reste de ma fratrie.
Il est presque minuit quand les phéromones de l'oméga, qui jusqu'ici avaient une douce odeur de pêche, deviennent de plus en plus âcres, comme lors de sa panique tout à l'heure.
Merde, il doit faire un cauchemar... Il respire de nouveau très fort et se met à s'agiter dans le lit. En fait non, il ne s'agite pas, il se protège la tête avec ses bras et se roule à moitié en boule, comme s'il se protégeait des coups.
Putain, comment est-ce qu'on peut pousser quelqu'un à en arriver là ?
Il se réveille brusquement, se relevant en position assise. La panique et l'incompréhension se lisent dans ses yeux. Je n'ai pas le temps de réfléchir que mon corps réagit aux phéromones de détresse qu'il émet en grande quantité.
Je le prends dans mes bras, sa tête contre mon torse, le replongeant dans le noir. J'émets automatiquement une bonne dose de phéromones d'apaisement, ce qui a pour effet de le rendormir presque aussitôt. À mon avis, il n'a même pas eu le temps de se rendre compte qu'il était dans les bras d'un alpha qu'il était déjà reparti dans les vapes.
Il est maintenant à moitié endormi sur moi, et même si je ne suis pas fan du contact humain, je n'ai pas le cœur de le repousser. Je n'imagine même pas ce qu'il a vécu jusqu'ici, alors je peux bien lui offrir un peu de chaleur humaine.
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Under the Spotlight
FanfictionAprès s'être fait renvoyé une nouvelle fois par son ancien propriétaire, Keigo est adopté par un nouvel alpha. Et s'il ne fait pas succès auprès du blond, son fils arrivera peut être à se frayer un chemin dans le cœur de l'oméga. Attention : Cette h...