Chapitre 9

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TW : Ce chapitre contient des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains lecteurs


PDV Keigo

Le maître me jette sans plus de cérémonie au milieu d'une pièce que je suppose être sa chambre. Je sens l'odeur âcre de mes phéromones qui s'amplifie à mesure que ma panique monte. Je dois respirer, si je refais une crise, je vais encore avoir mal.

J'essaye de me relever, mais je me retrouve vite cloué au sol, incapable de respirer. Phéromones de soumission. Les larmes commencent à couler sur mes joues. J'ai peur.

Il diminue la quantité de ses phéromones, juste assez pour que je puisse respirer. Il m'attrape par les cheveux pour me mettre à sa hauteur. Mes pieds ne touchent plus le sol. Bien vite, il me plaque le long du mur, sa deuxième main contre ma gorge.

Il lâche mes cheveux et vient saisir ma mâchoire pour m'embrasser. Sa langue force l'accès dans ma bouche. Ma gorge me brûle presque autant que les larmes qui dégoulinent le long de mon cou.

Je ne veux pas l'embrasser, je ne veux pas sentir ses mains sur mon corps. Il me balance sur le lit, et ma tête tape violemment contre le bord. Ma vision se fait floue. Et merde, je ne peux pas partir dans les vapes, pas maintenant.

Qu'est-ce qu'il fera si je perds connaissance ?

Je m'efforce de rester conscient alors qu'il retire mes vêtements, puis les siens. Je sens ses mains tâter mon torse, mes bras, mes cuisses, mon dos, mes fesses. J'ai envie de vomir.

Je devrais être habitué depuis le temps, mais c'est toujours aussi dur. Je voudrais juste partir, ne jamais me réveiller.

Il agrippe mes chevilles et les maintient en l'air, tout en approchant son membre de mon entrée. Non, il ne peut pas ? Pas maintenant, je ne lubrifie pas, et il ne m'a pas préparé. Normalement, ils font toujours au moins un des deux.

"Maître...!"

Je sens son regard noir face à ma supplique. Il lâche une de mes chevilles et lève son poing. Ça va faire mal.

"Ta gueule."

À peine sa "punition" effectuée, il entre en moi d'un coup sec, me faisant hurler de douleur. Ses doigts entourent de nouveau ma gorge et son visage s'approche du mien, me pliant en deux.

"Je t'ai dit de fermer ta gueule.

— Veuillez m'excuser, maître."

Il libère ma trachée, me permettant de respirer à nouveau. Je me mords la main pour ne pas crier alors qu'il reprend ses coups de reins, tous plus rapides et douloureux à chaque nouvel assaut.

Si seulement je n'étais pas né oméga.

Je vous en supplie, faites que ça s'arrête.

***

"Demain matin, tu prépares le petit déjeuner et tu te casses dans ta chambre jusqu'à ce que je sois parti. Tu te débrouilles comme tu veux pour te soigner, mais je ne veux pas une tâche de sang sur le sol."

***

PDV Toya

En me levant le lendemain matin, je constate que Keigo n'est pas là. Mon père mange comme si de rien n'était, c'est plutôt étrange. J'attends avec impatience que la maison soit vide pour me mettre à la recherche du blond.

Je sais que mon père lui a prévu une chambre, mais pas où. Je me concentre sur les odeurs, jusqu'à repérer une odeur de pêche pourrie. Il n'est visiblement pas en forme. Je suis l'effluve jusqu'à me retrouver devant une porte de bois au premier étage. Je n'y vais jamais normalement puisque c'est là que se trouvent le bureau et la chambre de mon père.

Je toque doucement à la porte.

"Keigo, tu es là ?"

Un temps.

"Oui..."

Je grimace en entendant sa voix enrouée et sa respiration sifflante. Merde, il doit être dans un sale état.

"Je peux entrer ?"

Pas de réponse.

"Je comprends que tu n'as pas confiance après hier."

Je me laisse glisser contre la porte pour discuter plus confortablement.

"J'aimerais quand même pouvoir t'aider à te soigner si besoin est. Tu m'autorises à te poser des questions ?

— Oui..."

Il est hésitant, mais il accepte, c'est déjà ça.

"Il t'a violé ?"

...

"Oui.

— Combien de fois ?"

Il frappe 7 fois contre la porte en bois.

"Putain d'enfoiré. Il t'a frappé ?

— Oui.

— Au visage ?

— Oui.

— Ailleurs aussi ?

— Oui.

— Tu as des morsures ?

— Oui.

— Ça fait mal ?

— Oui.

— Tu veux bien que je rentre et que je t'emmène dans la salle de bain pour te soigner ? Il n'y a personne d'autre que moi dans la maison."

Le silence pour seule réponse, je soupire.

"S'il te plaît, Keigo. Je connais mon père, je sais à quel point il peut être violent. Ça sera pire si on ne te soigne pas.

— Non. Oui. Todoroki. Excusez.

— Hein ? Ça veut dire quoi, ça ?"

Il se répète en accentuant la première lettre de chaque mot. Il doit vouloir essayer de dire quelque chose... N O T E. Le carnet. Je monte le récupérer dans ma chambre et en arrache une page que je glisse sous la porte, ainsi qu'un crayon. Elle me revient quelques secondes plus tard.

"*Je pourrais garder mes vêtements ?*

"Il faudrait qu'on te soigne aussi en dessous, Keigo, tu dois sûrement avoir mal. Je te propose quelque chose. On soigne juste ce qui n'est pas sous les vêtements au début, et après, si tu te sens en confiance, on fait le reste, ok ?"

Je le sens hésiter derrière la porte.

"Oui."

J'ouvre lentement la porte et me fige sur place.

"Merde."

Le blond est allongé sur le sol, une grosse tâche de sang séché couvrant le sol au niveau de sa tête. Ses cheveux sont teintés de rouge, ainsi que son pull. Il a les lèvres enflées, un gros bleu du côté droit de la mâchoire et une arcade sourcilière en sang. Son cou est recouvert de morsures et je distingue clairement des traces de doigts violacées, comme si on avait essayé de l'étrangler.

Ses bras sont couverts de bleus et de traces de doigts similaires à celles sur son cou, tout comme ses jambes. L'intérieur de ses cuisses, pas du tout caché par son short, possède aussi sa collection de morsures, certaines saignant encore un peu. Il y a aussi des traces de sperme et de sang sortant du vêtement.

Vu son état, je ne vais pas avoir le choix de vérifier sous ses vêtements...

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