Chapitre 12

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PDV Keigo

"Je t'aurais bien enfermé dans ta chambre pour la nuit comme je m'en vais, mais Toya m'a tanné pour t'avoir, alors tu iras avec lui ce soir, compris ?

-Oui maître. Bonne journée maître."

Le maître est parti, me laissant seul dans l'entrée, bien content de ne pas passer la nuit dans ce qu'il appelait ma "chambre". Un placard de 2 mètres sur 2, je n'appelle pas ça une chambre. Une prison plutôt.

Oméga.

Saleté de second genre.

Au moins je pourrai rester avec Toya cette nuit. Ça n'est arrivé que 2 fois depuis le premier soir, et j'avais encore trop peur de lui pour vraiment en profiter. Les choses ont un peu évolués maintenant alors ça devrait mieux se passer.

Il m'a fallu du temps pour comprendre qu'il ne voulait vraiment pas me toucher, mais je commence à me faire à l'idée. Personne ne m'a jamais traité avec autant de tendresse et de douceur que lui. J'ai peur du moment où il devra partir, dans 2 mois il a dit je crois... Il compte vraiment me laisser seul avec son père ?

***

L'heure du dîner arrive. C'est la première fois que le maître sera absent, je suis un peu nerveux. Je ne vois les frères et sœurs de Toya qu'au petit-déjeuner et au dîner, mais toujours en présence du père alors j'ai peur qu'ils agissent différemment avec son absence.

Monsieur Todoroki est un alpha aussi après tout. Il a dit ne pas être intéressé par un oméga plus vieux que lui, mais il pourrait changer d'avis... et mes chaleurs qui viennent dans 2 semaines...

Je mets la table en silence et les Todoroki ne tardent pas à passer la porte pour rejoindre Toya à table.

"Salut tout le monde ! Alors Toya, content d'être débarrassé du vieux ?

-Tout autant que toi Natsu. Et toi Shoto, heureux ?

-Oui. Je pourrai faire le tri des vidéos que j'ai récoltées.

-Combien de temps pour en avoir assez ?

-Encore un bon mois.

-Ça ne nous laissera à peine un mois...

-Avec tout ce qu'on a ça devrait suffire.

-Espérons."

Je ne comprends pas de quoi ils parlent, mais je n'ose pas aller chercher mon carnet pour demander. Je ne sais pas comment ils pourraient réagir. Toya me regarde quelques secondes. Mon cœur s'accélère un peu.

"Keigo, tu peux aller chercher une autre assiette ?"

Je me fige, ne sachant pas quoi répondre. Il n'aime pas que je l'appelle jeune maître, mais devant ses frères et sœurs c'est peut-être différent. Mince, qu'est-ce que je dois faire ?

Si je me contente de répondre oui, ils vont peut-être aller tout raconter au maître. Et s'il n'était pas vraiment parti ? Peut-être qu'il veut juste me tester... Si ça se trouve, il a fait semblant et me fait aller dans la chambre de Toya ce soir pour me punir en prouvant qu'on ne fait rien.

"---go"

Et s'il me renvoyait après ça ? Je perdrais Toya... Non, je ne peux pas, je ne veux pas le perdre, c'est pas possible. Pas ça. Reste Toya, je t'en supplie, ne pars pas, ne me laisse pas avec lui. Je ne veux pas retourner là-bas, je ne veux plus être seul.

Ça fera tellement mal si j'y retourne. Je ne veux pas mourir, tu as dit que je pourrais te voir en concert un jour, tu ne peux pas le laisser me ramener là-bas.

"--eigo !"

Même s'ils ne me tuent pas... Je ne veux pas me retrouver dans la salle de punition. Pitié, ne me laisse pas là-bas Toya, il fait noir et il fait froid, j'ai peur. Ne les laisse pas me faire du mal. Je ne connais pas encore toutes les chansons de ton groupe, je ne peux pas partir maintenant.

"Keigo !"

Je ne veux plus avoir mal. Je ne veux plus avoir peur. Je suis un idiot, comment j'ai pu croire que ma vie s'améliorerait avec Toya ? Ça finira comme toujours, je retournerai toujours là-bas, je ne mérite pas de vivre une vie heureuse. Je n'aurais pas dû naître, j'ai ruiné sa vie, elle me l'a toujours dit. Si je n'existais pas, il n'aurait jamais été arrêté, il serait toujours avec elle et elle serait heureuse. Je lui ai gâché la vie, c'est ma faute. Je-J-

"KEIGO REPRENDS-TOI, MERDE !"


PDV Toya

Putain, ça lui reprend. Je vois les larmes dévaler ses joues, son souffle erratique emplit mes oreilles. Il faut que je le calme et vite. Il se recroqueville sur lui-même, s'arrachant les cheveux dans sa panique. Je m'approche doucement, essayant de lui parler, mais rien n'y fait, mes mots glissent le long de son corps sans jamais l'atteindre.

"KEIGO REPRENDS-TOI, MERDE !"

Je vois ses yeux s'ouvrir en grand face à ma réplique. Il finit par me regarder, reprenant son souffle comme il peut. Les larmes reprennent de plus belle et il recule légèrement, probablement par peur que quelqu'un ne le punisse pour sa crise.

Je me rapproche encore de lui, tendant doucement les bras tout en émettant des phéromones d'apaisement.

"Keigo, viens là, c'est fini. Personne ici ne te fera de mal, c'est promis."

Il s'avance avec des pas saccadés avant de se blottir contre moi. Je sens mon cœur se réchauffer à son geste. C'est la première fois depuis son arrivée que nous sommes aussi proches. Je me risque à passer mes bras autour de son corps pour le câliner en retour.

Il sursaute un peu mais ne s'éloigne pas. Derrière moi, j'entends les bruits des pas de mes frères et sœurs qui s'éloignent pour que Keigo puisse se calmer tranquillement. Une vingtaine de minutes passent avant que je ne le porte jusqu'à ma chambre pour le laisser se reposer.

Il ne me lâche pas d'un pouce, restant accroché à mon cou même une fois dans le lit. Il chuchote quelques mots, accentuant seulement certaines syllabes. Encore un message.

"toroRoki, excusER, monSieur, Todoroki."

R ER S T... RESTE.

"Je ne te lâche pas Keigo. Tu es en sécurité ici. Repose-toi maintenant. Tu veux que je continue les phéromones d'apaisement ?

-Oui."

Je nous recouvre de la couette et le rapproche un peu de moi. Je me sens si bien avec le blond dans mes bras. Cet oméga finira par me rendre fou.

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