23-Ma sœur protective

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J'étais vraiment perdue entre la colère, l'incompréhension, et le déni. Je ne comprenais pas Jules, mais je ne cherchais pas à le comprendre non plus. Je savais que si j'essayais de comprendre, les choses deviendraient trop difficiles. J'ai donc passé toute la nuit à cogiter et tergiverser, sans pouvoir m'endormir, je n'avais pas l'esprit assez calme. Je n'avais pas envie de revoir Jules le lendemain, je n'aurais pas su quoi lui dire ou quoi faire. Je cherchais indéfiniment des réponses, ou plutôt des solutions à ces réponses.
La meilleure solution que j'ai trouvé était de demander conseil à ma sœur comme d'habitude. Je me suis donc levée de mon lit et j'ai pris mon téléphone pour regarder l'heure. Il était minuit et quart : je savais qu'elle dormait déjà. Mais ce n'était pas grave, mes problèmes étaient plus importants que son sommeil. Je toquai doucement sur la porte de sa chambre, et l'ouvris sans faire de bruit. J'allumai la petite lampe de chevet qu'elle avait sur sa table de nuit et elle se réveilla en sursaut et en se frottant les yeux.

- Tu veux quoi ? me demanda-t-elle, à moitié endormie. Pourquoi tu me réveilles ?

- J'ai un problème avec Jules, chuchotai-je.

En prononçant cette phrase, je me suis rendue compte que ce n'était peut-être pas le bon moment pour en discuter, et que j'aurais pu attendre le lendemain pour lui en parler. Mais c'était trop tard, j'étais déjà là, alors il fallait que je lui explique.

- Encore lui ?! Purée tu me saoules avec tes trucs de gamine, laisse moi dormir, elle m'a lancé.

Ces mots me blessèrent, les larmes commencèrent à monter lentement, je savais que Jules et moi étions sérieux et que nous n'étions pas des « gamins » comme ma sœur l'avait si bien dit. Mais en sachant qu'elle n'était pas bien consciente de ce qu'elle disait comme elle dormait encore à moitié, j'essayais de ne pas trop m'en préoccuper. Je me suis donc assise sur son lit et ne bougeais pas en attendant qu'elle se réveille entièrement. Elle n'avait pas l'air d'avoir envie de se lever, mais il fallait que je la force, il fallait absolument que je lui parle. Quand elle ouvrit complètement les yeux, je commençai :

- Lui et moi étions heureux ensemble, ensuite  j'ai eu des doutes à cause de sa meilleure amie qui l'aime comme tu le sais. Mais après Jules a accepté ma demande de la pause d'une semaine, puis, il m'a fait une promesse pour ne plus me mettre la pression comme il me l'a fait hier. Tu es au courant de tout ça normalement. Mais maintenant regarde ce qu'il fait.

Je lui ai tendu mon téléphone avec la photo de Maya dans les bras de mon soi-disant « copain ». Quand elle eu finit d'analyser le contenu de la photo, elle se poussa brusquement sur ses mains pour s'assoir, elle avait une tête choquée.

- Mais... qu'est-ce que ? Quoi ? me demanda-t-elle sans savoir quoi dire. Je lui faisais confiance à Jules moi ! Il avait l'air bon garçon, elle m'a expliqué.

- Je ne sais pas, justement c'est pour ça que je viens te demander ton avis. Je lui fais confiance, je l'aime, il m'aime, ou du moins je croyais; mais ce n'est pas la première fois qu'il me fait douter et j'ai horreur de ça !

- Quel heure il est ? me questionna-t-elle.

- C'est quoi le rapport !? lui ai-je répondu un peu en colère. Tu veux m'aider oui ou non ?!

- Il est quelle heure je te dis ! elle haussa la voix.

- Euhm il est minuit... presque vingt.

- Ok demain c'est samedi donc il devrait encore être réveillé. C'est quoi son numéro ?

- Quoi mais t'es folle oui quoi ?! je lui ai crié. Tu ne vas pas appeler mon copain comme ça à minuit un vendredi ! Ça va pas ?!

À ce garçon...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant