23. Tonneaux

428 14 45
                                    

Elya

Un affreux mal de crâne me fit me réveiller. Ce n'était d'ailleurs pas la seule partie de mon corps qui me faisait actuellement souffrir le martyr. J'avais aussi mal aux genoux, aux côtes, à l'épaule droite et à bien d'autres endroits. J'avais l'horrible sensation qu'un camion avait roulé sur tous mes membres sans en épargner aucun.

Je ne comprenais pas pourquoi mon corps me faisait un tel mal de chien jusqu'au moment où mon cerveau se mit à me remémorer la soirée dernière. De petits flashs se mirent alors à tourner dans ma tête.

Je me souvenais soudain de la scène d'hier soir dans de la salle de bain. J'y m'y étais rendue pour aller me doucher après avoir monté difficilement les escaliers. Mais à ce moment précis, ma tête m'avait affreusement tournée. Ma vision était devenue partiellement trouble d'un seul coup, j'avais ressenti d'énormes bouffées de chaleur insupportables et j'avais eu beaucoup de mal à m'orienter correctement. J'avais à peine eu le temps de me débarrasser du peu de tissu que je portais que je m'étais écroulée au sol sans même pouvoir me retenir quelque part.

Après cette événement, plus rien ne me revenait en mémoire. J'avais un gros trou noir. Je ne pouvais pas dire ce qu'il s'était passé ensuite. Je n'en étais tout bonnement incapable. Je me souvenais juste d'avoir entendu un gros boum dans la pièce et d'avoir ressenti une affreuse douleur à la tête. Mais après, plus rien ne me venait à l'esprit.

Je me rendis soudain compte d'une chose. J'étais actuellement allongée dans un lit qui me semblait particulièrement familier. Les draps étaient doux et sentaient agréablement bons. Ils sentaient le propre. J'avais cette étrange impression d'y avoir déjà dormi un jour. Mes yeux analysèrent en profondeur la pièce dans laquelle je me trouvais. Et j'en déduis, après plusieurs instants d'analyse poussée, que j'étais dans la chambre située à coté de celle de Nils. Celle dans laquelle j'avais passé quelques nuits avant de finalement retourner dans la fameuse cave 5 étoiles. Le paradis sur Terre.

Je ne me souvenais pourtant pas de m'être endormie dans ce lit. Ni d'y avoir été amenée. Je soulevai la couette qui recouvrait mon corps et m'aperçus de ma tenue. Je portais un tee-shirt blanc très large et un pantalon gris de survêtement d'une taille exagérée pour ma petite corpulence. Je n'étais donc plus en sous-vêtement comme hier soir. Je jetai un coup d'œil dans le tee-shirt et ne vis pas le soutien gorge d'hier. Quelqu'un me l'avais retiré.

Je commençai à paniquer. Qui avait bien pu me déshabiller ? Je ne m'en souvenais même pas. M'avait-on toucher ? Le choc de ma chute d'hier m'avait sans doute fait oublier la suite des événements et cela m'inquiétais fortement. J'avais la sensation de perdre le contrôle. J'étais perdue et totalement désorientée.

Un détail me procura cependant un semblant de soulagement. Ducan avant tenté de me violer hier. Il avait été à deux doigts de le faire. A ce moment là, j'avais perdu tout espoir de me faire secourir. J'attendais mon sort. Mais l'arrivée de Stan et Nils l'avait empêché de mettre en pratique ses mauvaises intentions à mon égard. Ils m'avaient tous deux sauvée de ce gros pervers. Et je leur en étais en quelque sorte reconnaissante.

Ducan était vraiment un malade mental. Et ses actions me l'avaient amplement prouvé. Je regardais mon annulaire gauche. Ce fou m'avait quand même mariée à lui sans mon consentement. Qui pouvait bien faire ça ? Qui ? Il était taré ce mec. Je pouvais en témoigner.

Je fis d'ailleurs glisser l'alliance hors de mon doigt et la jetai loin de moi. Le plus loin possible. Pour éloigner cet objet maudit de mon corps. J'entendis le son de sa chute sur le parquet mais ne savais pas où elle avait bien pu atterrir. De toute façon, je m'en foutais royalement.

Le bruit de la poignée de la porte qui se tournait fit soudainement accélérer mon pouls. Je me remis correctement sur le lit en position allongée sur le côté. Je voulais que la personne qui s'apprêtait à entrer pense que j'étais toujours plongée dans un sommeil profond. Ça la dissuaderait peut être de m'embêter et elle me laisserait éventuellement tranquille pour le reste de la journée. Qui sait.

WadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant