25. Jeina

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Elya

Ça faisait plusieurs heures que je me trouvais allongée sur ce foutu matelas à rien faire. J'attendais bêtement. Que quelqu'un daigne à enfin venir me sortir de là. De cette pièce totalement close où je me sentais étouffée.

J'étais coincée dans cette chambre. Toute seule. Sans personne avec moi. Dans le silence pesant. J'avais l'impression d'être enfermée. Emprisonnée. Tel un animal dans une cage. Sans aucune issue possible.

La pièce était plongée dans un noir profond. Je ne pouvais aucunement distinguer ce qui m'entourait. Il faisait beaucoup trop sombre. Mais je savais pertinemment où je me trouvais. Dans la chambre à coté de celle de Nils. Évidemment.

J'avais une irrésistible envie de me lever de ce lit. Mais à chaque fois que je tentais de le faire, mes forces me lâchaient au dernier moment et j'avais à peine le temps de me redresser que je finissais de nouveau allongée sur le dos sans pouvoir y résister. Je n'avais pas assez d'énergie. Je me sentais faible. Démunie. Sans plus aucune ressource.

Mon bras droit me faisait souffrir. Je ressentais de multiples picotements désagréables et le bouger était anormalement douloureux. Je passai ma main gauche dessus et sentis la présence d'un tissu épais le recouvrant. Les souvenirs d'hier soir me revinrent alors soudain. Je me rappelais de l'accident de voiture. De l'horrible bruit qu'avait provoqué le choc. La sensation du véhicule faisant des tonneaux dans l'herbe me revint et une intense envie de vomir me prit instantanément mais je la réprimai du mieux que je le pus.

Ma tête avait buté à de multiples reprises contre mon carreau et l'airbag s'était finalement déployé en plein sur mon visage. La sensation avait été horrible. Je n'avais jamais ressentie quelque chose d'aussi puissant de toute ma vie. J'avais fini complètement sonnée par l'impact.

On avait donc atterri sur le bas coté de la route. Nils m'avait ensuite portée et on avait changé de véhicule. Le reste des événements étaient encore trop flous. Je me souvenais du médecin qui m'avait auscultée le corps et de Stan qui m'avait par la ensuite amenée jusqu'à la salle de bain pour que je puisse me changer. Il m'avait donné des vêtements propres qui devaient à coup sûr appartenir au psychopathe vu leurs tailles considérables et l'odeur boisé qui s'en dégageait. Il m'avait après déposée dans le lit avant de disparaître derrière la porte de la chambre sans me donner une information de plus. Me laissant seule avec pour unique compagnie, la nuit.

Le bruit de la poignet de la chambre que l'on était en train de tourner fit accélérer mon rythme cardiaque. Je fermai les yeux pour paraître encore endormie.

La sensation de la lumière que l'on venait d'allumer se fit ressentir derrière mes paupières pourtant toujours closes. Je sentais la présence d'une personne. Elle semblait se rapprocher de plus en plus de moi.

Je sentis soudain mon matelas s'affaisser au niveau de ma poitrine. Un détail me fit légèrement hausser un sourcils sans m'en rendre compte. Le poids de la personne ne semblait pas énorme. Comme s'il ne correspondait pas à celui d'un homme. Mais plutôt à celui d'une femme.

Je me demandai alors qui avait bien pu pénétrer dans la pièce. Qui était cette personne tout prêt de moi. Ce n'était ni Nils, ni Stan ni même le médecin. Ça ne pouvait être qu'une femme.

Je déglutis lorsque mon cerveau émit une hypothèse. Et si c'était Sara qui se trouvait en ma compagnie ? Il n'y avait aucune autre fille qui venait dans cette maison. Ça ne pouvait être qu'elle. Cette idée ne me plu pas du tout. Mais vraiment pas.

J'entendis soudain une voix émettre une petite mélodie. Elle chantonnait un air qui m'était complètement inconnu. Je sentis ensuite une main se poser sur ma tête avant de finalement venir me caresser les cheveux. Je me crispai inintentionnellement face à ce geste plus qu'inattendu.

WadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant