13. Cookie

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Elya

Il arrivait. J'étais à bout de souffle. Complètement essoufflée. Je courrai sans m'arrêter. Mais il était tout prêt. Je le savais. Je le sentais derrière moi. Et il me voulais du mal.

Il allait me blesser. Comme tous les soirs. Il voulait jouer à son incessante partie de cache-cache. Mais moi je ne voulais pas. Pas encore une fois. Je n'étais pas prête à revivre ça.

- Elya....

Sa voix grasse m'appelait. Il allait me retrouver. Comme toujours. Je ne pouvais pas lui échapper. Chaque soir j'essayais et chaque soir j'échouais. J'étais condamnée. Livrée à moi-même. Personne ne pouvait me venir en aide. Même maman ne pouvait pas me sauver.

Je montai les escaliers à toute vitesse et entrai dans ma chambre que je refermai directement. Je me ruais sur mon armoire et ouvris vivement une des portes. Je pénétrai dedans et la refermai aussitôt. Je me camouflai derrière les vêtements les plus longs pendus grâce aux cintres. Je priais pour qu'il ne me voie pas.

« Seigneur, je t'en supplie, aie pitié de moi »

Je perçus le bruit de la porte de ma chambre grincer doucement. Quelqu'un venait de l'ouvrir. Le couinement de ses chaussures cirées sur le parquet grinçant ne laissait place à aucun doute. C'était bien lui. Il était là. Dans ma chambre. Et il venait de refermer la porte.

Ses pas étaient nonchalants. Il prenait tout son temps. Augmentant mon angoisse d'un cran chaque seconde. Et j'étais déjà à mon maximum.

- Où te caches-tu ma petite grenouille ? Tu ne veux plus jouer avec moi ?

Des larmes silencieuses commençaient à couler le long de mes joues. Je voulais renifler mais je ne pouvais pas. Je ne devais pas faire le moindre bruit .

Il était tout prêt. Le son de sa voix pouvait me le confirmer. Il devait être à deux mètres de moi. J'en étais sûre.

Les bruits de ses pas se stoppèrent soudainement. Mon cœur loupa plusieurs battements lorsque je vis la porte de l'armoire s'ouvrir lentement. Il passa sa tête dedans et mon regard apeuré croisa son regard malsain. Son visage s'illumina instantanément. Ses lèvres s'incurvèrent. Il m'avait retrouvée.

- Te voilà enfin, je t'ai trouvée...

Je le vis me tendre son bras. Je secouai la tête négativement. Je refusai de le prendre. Je ne voulais pas le rejoindre.

- Tu ne veux quand même pas que je m'énerve ?

S'impatientant, je le vis se rapprocher dangereusement de moi et m'agripper par le bras. Je tentai de me débattre mais en vain. Il était beaucoup trop fort. C'était sa force contre la mienne. Et comme toujours, c'était la sienne la gagnante. J'étais faible. Ridiculement faible.

Il me soulevait à l'aide de la force de son bras et me fit sortir de l'armoire.

- On va bien s'amuser toi et moi, tu vas voir, prononca-t-il d'une voix vicieuse.

Son souffle répugnant dégageait une odeur de rhum et de tabac. Des odeurs que je haïssais du plus profond de mon âme.

Mes pleurs s'intensifièrent. Je ne pouvais plus les contrôler. J'en étais incapable. C'était trop dur.

Dans un élan de courage sorti de nulle part, je lui assénai un gros coup de tête au visage. Il me lâcha précipitamment et porta ses mains à son visage. J'en profitai pour tenter de m'enfuir. Et sortis de la chambre en courant.

WadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant