01. Réveil

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Le monégasque reste un moment dans un lourd silence. Ses yeux s'ouvrirent d'eux mêmes sur un bel inconnu, en tenue décontractée.

Il se tenait immobile sur la chaise à ses côtés, les yeux clos. Ses bras étaient croisés sur son torse, rendant sa position un peu moins confortable. Sa tête penchée sur le côté, l'air à la fois à l'affût et apaisé. Un drôle de mélange qui le rendait énigmatique.

Le plafond blanc longe la chambre, le froid emmenant de cette zone d'après le plus jeune qui la dévisage silencieusement. Il tourne lentement la tête vers la petite fenêtre entrouverte qui borde le mur. Son souffle court résonne dans la pièce, entrecoupant le son incessant des machines. Son regard s'attarde sur la nuit noire de dehors, brodée d'étoiles.

Il semble que le petit drap qui monte à hauteur de sa taille ne suffise plus à le soulager de la froideur de la pièce.

Avec toute la force du monde, il pose ses yeux sur l'intraveineuse enfoncée dans le creux de son coude. Il remonte lentement vers la machine à perfusion à ses côtés. Elle s'accompagne de nombreuses machines aux bruits bruyants et réguliers.

Il tente machinalement de l'atteindre. Sa main venant l'attraper avec toute la brutalité dont il avait puisé la force. Du moins jusqu'à ce que des doigts enroulent son poignée avec ferveur.

- N'ose même pas. Commence une voix grave et rauque. Ne bouge pas, le médecin arrive.

Sa main se fait raccompagner sur la couverture, à côté de sa cuisse. Il grimace de douleur, l'impression de se faire déchirer en deux.

Alors que ses pupilles battent à nouveau pour s'habituer à la petite lumière de chevet que s'est permis d'allumer l'inconnu, il pense à son état, à ce qu'il s'est passé.

Il rumine une dizaine de secondes avant de sentir vaguement une paume se poser sur son front.

- Putain je te jure Charles, quand tu sera en pleine forme je te botte le cul..

L'étranger râle en frottant son visage, essayant d'effacer les cernes qui bordent le bas de ses yeux.

Charles.

Ça doit être mon prénom.. il pense en fronçant ses sourcils de mécontentement.

Un mal de tête inonde subitement les souvenirs du monégasque. Comme pour les fuir, il essaye de se dégager du lit. Il tente de se relever, forçant sur ses bras enfoncés dans le matelas.

Des mains s'agrippent à ses épaules pour le clouer au lit. Il geint de douleur en essayant de se dégager.

- Calme toi Charlie, c'est moi Max.. tente doucement le néerlandais en dégageant les mèches du front du plus jeune. Tout va bien d'accord ?

Le monégasque lance un rapide coup d'œil au plus vieux, ne comprenant en rien qui il est, et ce qu'il fait là, ce qui s'est passé.. les questions se bousculent dans sa tête.

Il entrouvre ses lèvres dans un but de demander de l'aide, mais sa voix meurt au fond de sa gorge. Tout ce qu'il obtient est une violente quinte
de toux.

Des larmes s'impatientent au coin de ses yeux. Le souffle court et le mal de tête semblent donner un cocktail explosif.

- Je sais.. je sais.. soupire Max en le regardant, enfoncé dans sa chaise en posant sa main sous son menton pour soutenir sa tête, son coude sur l'accoudoir. Je sais que tu te demandes ce que je fou là, mais je.. putain j'ai cru que t'étais.. tout le monde a cru que..

Sa voix se brise, inondant la pièce de tristesse et de mélancolie.

Deux coups s'abattent sur la porte, avant qu'un homme assez âgé en chemise blanche passe le pas. Un carnet de note est bloqué entre son torse et son bras. Max relève la tête vers le médecin, ne branchant même pas tant il l'a vu passer dans cette chambre ; changer les pansements, l'aiguille, lui parler pour tenter de le réveiller..

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