Chapitre 4

21 6 0
                                    

Alexandre, lui, ne sachant que faire de la délicate jeune femme, restait planté au milieu du couloir. Il luttait pour ne pas percer la douce chair de la jeune femme de ses canines afin de goûter à son sang. Il se reprit en se rappelant des conséquences qu'il pourrait y avoir et décida de l'emmener à l'infirmerie. Sur le chemin, il croisa Nolan. Cet humain, complètement hystérique à la vue de la rouquine inconsciente, irritait fortement le vampire, à deux doigts de commettre l'irréparable. Fatigué de cet échange, à ses yeux inutile, Alexandre le bouscula afin d'accéder à l'infirmerie. Puis il sortit une fois que Nolan veillait sur elle. Le vampire se dirigea vers les toilettes et sortit de sa poche de quoi se nourrir.

Il porta à sa bouche la poche de sang et grimaça au goût du sang reconstitué qu'il ne supportait vraiment pas. Pour lui, il n'y avait rien de tel que du bon sang frais prélevé à la source. Le temps que le beau vampire se régénère, quand il revint dans la chambre, il trouva ce stupide humain, Nolan, en train de dévisager sa meilleure amie. Sa réaction fut de laisser échapper un petit ricanement presque inaudible ; cela crevait les yeux que cet être insignifiant était fou amoureux de la rouquine. La présence du vampire tira Nolan de ses pensées.

- Ça t'arrive souvent d'observer les gens dans leur dos comme ça ? lança Nolan, gêné.

Il eut pour seule réponse le sourire malsain d'Alexandre, qui alla s'asseoir sur une chaise près du lit d'Erine. Après une bonne demi-heure à attendre que la rouquine se réveille de son sommeil, le vampire n'avait qu'une envie : arracher le cœur de cet imbécile de Nolan qui faisait les cent pas dans la chambre. Il se stoppa net quand enfin il vit la jeune fille ouvrir doucement les yeux.

Une fois réveillée, elle n'arrivait pas à se souvenir depuis combien de temps elle était allongée ici à dormir dans les lits de l'infirmerie. Elle se retourna vers la porte et vit les yeux inquiets de Nolan.

- T'es réveillée. Comment te sens-tu ?

- Ça va... J'ai juste un mal de tête assez fort et le ventre vide, j'ai super faim !

- Tu as mangé ce matin ? dit une voix neutre dans son dos.

- Elle se retourna, surprise, pour voir à qui appartenait cette voix. Elle vit Alexandre assis, le regard rivé sur elle.

- Non, je n'ai pas mangé, je suis partie vite ce matin, je n'avais pas trop le temps.

- Voilà donc le problème, il est clair que si je n'ai pas ma dose, je ne peux pas aller bien loin ! Donc c'est pareil pour toi.

Sa dose ? Encore une drôle de façon de s'exprimer, pensa-t-elle. Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, Nolan renchérit.

- Ne lui parle pas sur ce ton, veux-tu. Certes, tu l'as ramenée ici, mais tu ne la connais pas, donc ne te crois pas tout permis !

- C'est bon, Nolan, je vais bien. Laisse-moi un peu, je suis grande maintenant, arrête donc de me défendre tout le temps.

- Très bien, puisque tu le prends ainsi. Son regard était triste.

Après cela, il partit en claquant la porte de l'infirmerie. C'était la première fois qu'elle le voyait comme ça. Lui, d'une nature toujours très calme, ça ne lui ressemblait guère !

- Bon, je vais aller te chercher ton plateau repas à la cantine et je te l'apporte ici. Je reviens...

Il partit lui aussi à son tour, et la pauvre rouquine se retrouva donc seul avec sa solitude et ses pensées...

Une fois à l'extérieur, le jeune vampire s'assit sur le bord des marches pour reprendre ses esprits. Prenant sa tête entre ses mains, il se posait une seule et unique question : qu'est-ce qui lui arrivait ? Lui, si indifférent aux humains, leur vouant une haine sans précédent... pourquoi était-il si bouleversé par elle ? Pris d'un excès de rage, il fit voler en éclats la marche sur laquelle il était assis. Aussitôt, il essaya de se reprendre car il se refusait de ressembler à tous ces vampires de la basse classe qui se laissaient guider par leurs pulsions meurtrières et violentes. Mais malheureusement pour le pauvre Alexandre, ses nerfs étaient mis à rude épreuve. On ne pouvait pas dire que le sang frais de ces pauvres étudiants ne lui stimulait pas tous ses sens de vampire, surtout après le sang fade qu'il avait dû boire. Le jeune vampire ne supportait plus de jouer les fils prodiges pour cette famille ingrate et sa réputation. Il inspira un bon coup et se leva pour aller chercher le plateau de nourriture de la pauvre Erine qui attendait.

Pour la première fois, il entra dans la cantine. Tous les regards se posèrent sur lui et quand il regarda de qui ça venait, il comprit que c'étaient les personnes de sa classe. Le vampire n'y prêta pas plus d'attention et se dirigea vers le self pour chercher la nourriture d'Erine. Des légumes, de la viande et quelques pommes de terre se trouvaient dans l'assiette ainsi qu'une tarte à la myrtille pour le dessert. Le beau blond se demandait souvent ce que cela faisait de manger ce genre de nourriture tous les jours, quel goût cela avait, mais son corps avait déjà fait l'expérience de ce genre de repas et cela n'avait pas été un franc succès.

Par la suite, il déposa le plateau à l'infirmerie et demanda à l'infirmière de l'apporter à Erine. Étonnée, elle s'adressa à lui :

- Pourquoi tu ne lui donnes pas toi-même ? C'est ton amie, ça lui ferait plaisir.

- Veuillez m'excuser, mais je suis pressé, répondit-il en tournant les talons sans se retourner.

Une fois dehors, le jeune vampire n'eut pas le courage d'aller en cours et prit la décision de rentrer chez lui. Sa journée avait déjà été assez riche en émotions.

Quand il passa le pas de la porte d'entrée du manoir, il vit sa mère. Cette dernière, surprise de voir déjà son fils rentrer, s'adressa à lui :

- Alexandre ?! Que fais-tu déjà à la maison ?

- Rien, je n'en pouvais plus.

Le regard dans le vide, on pouvait remarquer une étincelle danser dans les yeux de sa mère, Irène.

- Mère ? demanda curieux son fils.

Il n'eut aucune réponse.

- Quelque chose te perturbe ?

- C'est quoi cette odeur sur toi ? Elle est si... enivrante... Ce n'est pas ton parfum, ça, je le connais trop bien. Mais alors, à qui appartient cette délicieuse odeur ?

Le rouge de ses yeux devenait de plus en plus intense, elle passa sa langue sur ses canines que l'on pouvait légèrement distinguer. Elle prit son fils par le cou et humecta l'odeur délicieuse qu'il portait sur lui.

- Mon chéri, c'est l'odeur d'un de ces humains, j'en suis sûre ! Tu pourrais nous le ramener pour un petit dessert ! dit-elle avec un sourire diabolique.

- Irène ! La voix rauque et autoritaire de son père retentit. Arrête tes idioties ! C'est comme ça que tu montres l'exemple à ton fils ?

- Oh ! Mon amour... Excuse-moi, je me suis laissé embaumer.

Elle se retourna vers son fils et lui lança un clin d'œil puis, tout en s'échappant de la dangereuse situation, elle lui dit :

- Je te laisse avec ton père, mon chéri.

- Va te rincer, Alexandre, ça évitera à ta mère de devenir folle, et donne donc tes vêtements à la bonne pour qu'elle les nettoie. Il ajouta plus bas, c'est vrai que cette odeur est exquise... Puis il se retourna et partit dans le salon avec sa mère.

- Te rends-tu compte de ce que tu m'obliges à subir tous les jours ! cria le vampire plein de rage.

Il monta à l'étage et s'écroula sur son lit. Les volets de sa chambre, en bois sculpté et délicatement peints avec de jolies dorures, étaient fermés pour protéger la peau frêle du vampire des rayons du soleil.

*****

Encore un chapitre de finis, j'espère que mon histoire vous plaît ! n'oublie pas la petite 🌟

Bonne lecture !

Océane

Chaleur HivernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant