Chapitre 6

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Adossée à la porte, la rouquine venait de tourner le verrou de la salle de bain. Son cœur continuait de battre à toute allure, tambourinant dans sa poitrine. Elle n'arrêtait pas de se demander pourquoi elle se trouvait dans cet état-là et elle se sentait vraiment stupide. Erine s'en voulait de simplement envisager la possibilité qu'elle puisse avoir des sentiments pour son meilleur ami. C'était inconcevable. Certes, ils étaient très proches et toujours très tactiles, au point que certaines personnes les pensaient ensemble, mais elle ne pouvait pas avoir ce genre de pensées. Et jusque-là, jamais de quelconques sentiments ou sensations étranges n'étaient apparus en sa présence.

Elle retira son T-shirt beaucoup trop grand, qui lui servait de pyjama. Pour se changer les idées, elle fit couler l'eau froide de la douche. Son corps frissonna au contact de l'eau qui coulait le long de son épiderme. L'eau tombant sur sa nuque et ses cheveux mouillés lui faisait du bien. Elle repensait à la position de Nolan quand il était dans son lit, assis à califourchon sur elle... Tout de suite, des images peu catholiques passèrent dans son esprit. Elle se donna une claque pour se recentrer sur autre chose.

Après plusieurs minutes sous la douche, elle décida de sortir. En séchant ses cheveux, ils se mirent tout de suite à onduler. Elle se rendit ensuite dans le dressing, séparé par un simple rideau, pour choisir la tenue de la journée. Elle opta pour un pull cintré de couleur bordeaux, un jean noir et des bottines noires. Pour finir sa tenue et souligner son regard, la rouquine mit un trait de liner noir et du mascara, puis elle attacha ses cheveux en une longue tresse sur le côté.

Au moment de sortir de la salle de bain, son regard se posa sur un magnifique Apollon qui se tenait dans sa chambre : Nolan, torse nu... Il avait un corps tel une statue grecque ! Ses muscles étaient parfaitement bien dessinés. Un dos fort, des abdos saillants, et il avait un V parfait. Mon Dieu ! Elle ne savait pas qu'il possédait un corps comme ça ! Elle restait plantée là, immobile, obnubilée par la beauté de l'homme en face d'elle. Nolan le remarqua, et aussitôt, elle devint rouge de gêne. Nolan aussi rougit, conscient que la jeune femme l'avait bien observé avant qu'il ne s'en aperçoive. De nouveau, elle sortit de sa chambre pour se remettre de ses émotions.

***

Le jour J, le moment des vacances tant attendu par Erine arrivait à grands pas pour Alexandre. Il ne savait absolument pas dans quel pétrin il venait de se mettre, et tout cela pour ne pas avoir su dire non. Obligé de supporter des humains, du bétail, sous son nez à longueur de journée pendant une semaine... Le pire, c'était sa mère, complètement paniquée à l'idée que son fils adoré soit seul parmi ces êtres répugnants que sont les humains. Ne pouvant cacher sa peur à son mari, une dispute avait même éclaté entre eux.

- Tu ne vas pas bien de laisser ton fils passer des vacances avec de la nourriture ! — Des humains, chérie, ce sont des humains. Cela fait partie de l'expérience proposée par le conseil.

- À ta foutue expérience ! Pourquoi as-tu mis notre fils dans cette histoire sordide !

- J'ai fait cela pour garder le respect des anciens, pour que notre espèce évolue, et pour d'autres raisons que tu connais parfaitement...

- Ces humains, comme tu dis, ne sont que du bétail, et on ne se familiarise pas avec le bétail ! Depuis la nuit des temps, quelle que soit l'espèce, il y a le chasseur et le chassé, et je ne vois pas pourquoi il faudrait changer cet équilibre !

Lors de cette dispute, c'était bien la première fois que le jeune vampire voyait sa mère aussi énervée. Elle, d'habitude si calme... Il s'en voulait un peu de lui infliger ça, sachant très bien qu'elle allait s'inquiéter tous les jours. Un hurlement le tira de ses pensées, et une douce odeur lui chatouilla les narines... Il ne pouvait pas avoir fait ça, pensa-t-il.
Afin de vérifier sa théorie, il descendit dans le salon. Il vit une petite créature apeurée, recroquevillée sur elle-même dans un coin du salon entre le canapé et le mur. Debout, surplombant la pauvre fille, le père d'Alexandre la regardait, ayant envie d'en faire qu'une bouchée. Ses longs cheveux noirs tombaient sur son visage angélique, ses yeux gris, piqués de rouge et embués de larmes qui coulaient le long de sa peau blanche et fragile comme de la porcelaine. Elle devait avoir aux alentours de seize ou dix-sept ans. Le père d'Alexandre s'approcha d'elle, ce qui provoqua chez cette dernière un mouvement de recul, tout en continuant de pleurer.

Elle remarqua la présence du beau vampire dans l'embrasure de la porte. Cette fois-ci, elle perdit son âme pour de bon. En voyant qu'elle regardait ailleurs, son père se retourna et vit son fils. Ses yeux rouges et ses canines bien visibles, prêtes à se planter dans la gorge d'un pauvre être sans défense, le rendaient monstrueux. Naturellement strict et au visage fermé, le père d'Alexandre inspirait souvent la peur, mais sous sa forme de vampire, c'était bien pire. Ses yeux rouge sang et ses cheveux noirs ténébreux reposaient sur ses épaules. Pour clore ce style des plus sinistres, il avait cette habitude de toujours porter des costumes noirs.

- Père depuis quand tu amènes de la nourriture vivante dans la maison ?

- Depuis qu'une âme perdue rôde dans notre domaine sans permission et que ça fait bien longtemps que je ne suis pas abreuvé d'un sang directement prélever à la source. Cette gamine a commis l'erreur d'avoir un sang bien trop attirant !

- Vous êtes en train de la traumatiser enfin, faite attention ! dit-il d'un ton ironique.

Il se dirigea vers la jeune fille, l'excitation montait de plus en plus en lui ses yeux virèrent instantanément en une lueur rubis flamboyante, lueur de monstre assoiffés de sang. Alexandre se baissa vers elle et essuya ses larmes. La pauvre créature, complètement apeuré le regarda déconcertée par son geste. Le jeune vampire se retourna ensuite vers son père :

- Il est vrai qu'elle est bien trop appétissante ! Puis-je ?

- Elle est pour moi !

Il le regarda de façon autoritaire et avec un instinct féroce. Limite bestiale, il n'avait aucune intention de laisser son dîner fraîchement attrapé à son fils.

La gamine profita de leur moment d'inattention pour tenter de s'échapper mais en vain. Le père d'Alexandre la rattrapa par les cheveux, sans aucun effort. Elle gémissait de douleurs et il l'envoya valser contre le canapé. Son corps s'écrasa de tout son poids, ce qui la sonna sur le coup.

Le père d'Alexandre bondissait sur elle et l'a pris par le cou, ses ongles s'enfonça légèrement dans la chair fragile de cette dernière, laissant perler quelques gouttes de sang le long de sa peau.

- Père...

- Quoi ? Tu veux dire quoi parle ?

Il le transperça de son regard rouge.

- Pourquoi tant de familiarité mon chère père ? Je voulais seulement vous dire de faire durer le plaisir et de m'en laisser un peu. Dit-il de façon perverse.

- Viens donc t'amuser alors...

La jeune fille avait repris connaissance

- Lai... laissé... laissez-moi... je vous en prie. Dit-elle en bégayant

- Que nous offre tu si on te laisse la vie sauve à part ton sang, je ne vois rien d'autre.

- Enfin Alexandre fait preuve d'imagination. Il afficha un grand sourire malsain.

Alexandre se pencha sur elle et lécha le sang qui avait coulé jusque sur le haut de sa poitrine

- Je... je vous en prie, je ferais tout ce que vous désirez...

- Absolument tout ?

Le père du beau blond avait l'air d'avoir une idée derrière la tête, ce qui intriguait fortement le vampire.

- Père à quoi pensez - vous ?

- Ooh à bien des choses mon fils... Comment t'appelle-tu ? Dit-il en se retournant vers la fille

- Lu... Lucy monsieur

- Très bien Lucy... Maintenant ce jeune homme ici présent sera ton maître, ne lui désobéit pas où je me ferais une joie de te punir personnellement !

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J'espère que ce chapitre vous auras plu ! Bonne lecture sur Wattpad. Et n'oublie pas la petite 🌟 pour me soutenir

Océane 

Chaleur HivernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant