Chapitre 9

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Anxieuse, Erine installait ses affaires dans la chambre, pensive à l'idée que les deux garçons cohabitent ensemble. La journée s'acheva en douceur, sans aucun problème, au grand soulagement de la jeune femme. Elle se dirigea vers sa chambre, exténuée par cette première journée. Alors qu'elle s'endormait délicatement dans les bras de Morphée, elle se réveilla en sursaut à cause d'éclats de voix au rez-de-chaussée.

- Qu'est-ce que tu fous à sortir à cette heure-là ?

- Mes activités ne te concernent pas. Je n'ai en aucun cas besoin de me justifier.

- Tu m'excuseras, mais nous dormons dans la même chambre et, à te lever à pas d'heure, tu me déranges !

- Eh bien, va donc dormir sur le canapé ; comme ça, je serai tranquille et tu pourras dormir. Et tu pourras ainsi te donner plus en spectacle.

Erine se décida à se lever rapidement avant que la situation entre Alexandre et Nolan ne dégénère. Le bruit de l'escalier les fit se taire et, telle une furie, elle ouvrit violemment la porte, agacée par leurs gamineries.

- Non, mais vous allez arrêter, vous deux ! Quel âge avez-vous pour vous quereller de cette manière ? J'en ai plus que marre ! Vous dérangez tout le monde et vous plombez l'ambiance !

La jeune femme respirait vite, et elle tuait du regard les deux garçons qui restèrent sans bouger, choqués de voir cette petite créature d'une nature habituellement calme se transformer en une lionne féroce.

- Erine, comprends-moi..., balbutia Nolan.

- Nolan, tu joues à quoi, l'imbécile ?!

- Ça ne serait pas nouveau, dit Alexandre d'une voix presque inaudible.

- Oh, toi, tu n'es pas mieux ! s'exclama Erine, plantant ses yeux pleins de rage dans les yeux bleu ivoire d'Alexandre.

Les deux garçons baissèrent les yeux en signe de capitulation face à la figure d'autorité qui se trouvait devant eux.

- Nolan, demain tu prendras ma place dans la chambre. Je dormirai ici, vu que je suis la seule à apprécier Alexandre dans cette maison.

Elle ne laissa pas le temps aux garçons de répondre et tourna les talons pour rejoindre sa chambre, exténuée.

Le lendemain matin, tout le monde se réveillait progressivement. Erine, n'ayant pas pu dormir le reste de la nuit, venait de dresser la table pour le petit déjeuner. Alors qu'elle tirait la chaise vers elle pour s'asseoir, quelqu'un frappa à la porte.

Quand elle ouvrit cette dernière, elle fut agréablement surprise de trouver son cousin Lucas, qui prit aussitôt sa cousine dans les bras.

- Alors ma belle, comment tu vas ?

- Très bien depuis hier, et toi ?

- Très bien.

Il regarda Erine tendrement et avec plein d'amour. Puis reprit :

- Tu sais, j'ai vu ton ami, le jeune homme blond, rôder près d'un restaurant. Il avait l'air très mal en point.

- Vraiment ? dit-elle, étonnée. Je l'ai vu hier vers 23h00, il me semble, et il allait parfaitement bien. Es-tu sûr que c'était lui ?

- Oh que oui..., répondit Lucas d'une voix pleine de sous-entendus.

- Cela m'étonne... Rentre, fais comme chez toi, je monte le voir de ce pas.

Il m'attrapa le bras et me regarda d'un air inquiet.

- Tu comptes monter dans sa chambre seule ?

- Bien sûr que oui ! Il ne va pas me manger, ricana-t-elle. Pourquoi ce regard si inquiet ?

- Oh non, pour rien, dit-il en relâchant sa prise, mais son regard toujours aussi inquiet en disait long sur ses pensées. Tu sais, c'est un homme, il pourrait être en train de se changer, et toi tu es une femme. Ce serait embarrassant que tu tombes sur lui dans une telle posture, tu ne crois pas ? dit-il pour justifier son comportement.

- Mais non, ne t'inquiète pas. Je sais frapper à une porte et respecter l'intimité de mes amis !

Erine montait les escaliers qui menaient à la chambre d'Alexandre. La réaction étrange de son cousin tournait dans sa tête, et elle se posait des tas de questions : Depuis quand était-il aussi protecteur ? Était-elle la seule personne à faire l'effort d'apprendre à connaître Alexandre ? Quel problème pouvait-il y avoir pour qu'il s'inquiète autant pour son cousin ? Elle souffla, désespérée, en pensant qu'elle n'avait pas le choix d'y aller seule, vu que ce pauvre Alexandre n'était pas vraiment apprécié... Et quelle idée, on ne va pas y aller à quinze pour savoir si Alexandre est malade ou pas, se disait-elle. C'est complètement stupide.

Devant la porte, la jolie rousse frappa afin de s'annoncer. Aucune réponse... Elle frappa une nouvelle fois. Toujours rien... Inquiète, elle ne réfléchit pas plus longtemps et ouvrit la porte.

Alexandre crut entendre un bruit, mais n'y prêta pas attention. Cependant, l'odeur envoûtante qui embaumait déjà toute la pièce trahissait la présence d'Erine. Mais il refusait de se lever pour croiser tous ces humains qui faisaient déjà un raffut infernal. De plus, il se remettait avec difficulté de sa nuit où, pendant des heures, il avait déambulé dans les rues de la ville, assoiffé comme un animal.

*FLASHBACK*

La nuit tombée, Alexandre sortit du chalet après la dispute qui venait de survenir avec Erine et Nolan. Titubant sur la route, sa vue troublée n'arrangeait pas les choses et son corps ne cessait de vouloir se tordre dans tous les sens. Il ressentait la douleur de ses canines qui semblaient vouloir transpercer de la chair fraîche. Troublé par tous ses maux, le vampire peinait à mettre un pied devant l'autre. Il se dégoûtait, ressemblant à tous ces humains alcoolisés et répugnants. Il commença à tousser frénétiquement, sa gorge brûlait. Afin de reprendre ses esprits, il s'appuya sur un mur, mais son répit fut de courte durée, puisqu'une odeur chatouilla son odorat. Possédé par la faim féroce qui lui tordait l'estomac, il s'engouffra dans la ruelle sombre d'où provenait l'odeur exquise.

Au loin, Alexandre remarqua une jeune fille dans la ruelle sombre, mal en point. Les sens surnaturels du vampire se mirent aussitôt en action : il ressentait le sang de la jeune fille couler de toutes parts dans son corps, son cœur battre, sa respiration saccadée et faible...

Il s'approcha d'elle, et quand elle aperçut l'homme qui se tenait devant elle, son visage se déforma de peur. Dans un tel état de transe, le beau blond ne réfléchit pas plus longtemps et lui sauta à la gorge tel un animal. Il lui arracha la jugulaire pour engloutir sans scrupule tout le sang de la jeune fille.

Quelques minutes plus tard, quand Alexandre reprit conscience, la vue du corps d'une enfant de 14 ans morte dans ses mains lui donna la nausée. Il se dégoûtait. Assis, couvert du sang de la jeune fille, il se remettait avec difficulté de ses actes.

*FIN FLASHBACK*

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Si ça ta plu n'oublie pas la petite 🌟

Bonne lecture !

Océane 

Chaleur HivernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant