Chapitre 14

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La rouquine reconnut immédiatement la voix de Nolan derrière elle. Pourquoi, parmi toutes les personnes dans le chalet, fallait-il que ce soit Nolan qui entende ça, songea-t-elle. Elle se retourna vers lui, tremblante.

- Nolan, calme-toi... C'est rien...

- C'est rien ? Mais tu es comique, toi !

- Pendant qu'Erine cherchait désespérément une justification plausible pour Nolan, Alexandre s'approcha d'elle. Elle le scruta avec curiosité, et en réponse, il esquissa un sourire avant de l'enlacer délicatement par la taille.

- Oui, j'ai embrassé Erine, je ne vois pas où est le problème. C'est une grande fille, libre de ses actes.

Son sourire ardent dégageait une aura de provocation, et son regard pénétrant était solidement ancré dans les yeux de Nolan. D'un pas décidé, ce dernier s'avança vers la jeune femme, lui empoigna le bras et la conduisit fermement à l'extérieur.

- Erine, malgré tout ce qu'on t'a dit, tu te fais avoir une nouvelle fois ?

- Non ! Et malgré tout ce que je vous dis, vous continuez à me dicter ma vie, apparemment.

Elle retira violemment son bras de l'emprise de Nolan.

- Mais pourquoi ce gars-là ?

- Et pourquoi pas lui ?

Nolan tournait en rond, faisant les cent pas. Il s'arrêta soudain, se tourna vers Erine et s'avança. Il prit alors sa tête entre ses grandes mains chaudes. Le moment critique survint lorsqu'elle remarqua l'inclinaison de sa tête. Tout s'enchaîna à une vitesse vertigineuse : il déposa délicatement ses lèvres sur les siennes, resserrant son étreinte autour d'elle. L'instant d'après, la main de la rouquine s'abattit fermement sur sa joue. Un battement de cils plus tard, elle se pinça les lèvres, prenant conscience de la portée de son geste.

- Ah, donc lui a le droit de t'embrasser sans que tu le veuilles, mais pas moi...

Il tourna les talons et regagna l'intérieur du chalet, refermant la porte avec autorité.

Erine se tenait immobile, au milieu du chemin. En une seule journée, une personne qu'elle connaissait à peine l'avait embrassée, puis son meilleur ami avait fait de même ! Elle était indignée par ce qui venait de se dérouler. Tentant de se concentrer sur autre chose, elle essaya de chasser ces pensées, sans succès. Elle ne comprenait pas sa propre réaction : pourquoi laissait-elle Alexandre faire ce qu'il lui plaisait, malgré tous les mystères qui l'entouraient, alors que le moindre faux pas de Nolan la mettait hors d'elle ?

Erine secoua la tête pour stopper ces réflexions qui s'entrechoquaient. Elle poussa la porte d'entrée pour aller se coucher. Elle monta l'escalier qui menait à la chambre d'Alexandre et la sienne. Elle entra avec délicatesse pour ne pas déranger le vampire, qui dormait déjà.

- Merde, je n'ai rien pour installer mon lit, chuchota-t-elle.

Elle avançait à tâtons dans le noir quand son pied s'écrasa contre le pied du lit.

- Puta... Elle ravala sa salive pour ne pas hurler.

Résignée, elle fixa la place vide dans le lit, juste à côté d'Alex. Une bouffée de chaleur l'envahit. « Erine ! Calme-toi. Respire. Ce n'est pas comme si tu allais dormir à côté d'un garçon qui t'a embrassée il y a quelques heures. Mon Dieu ! Je ne peux pas dormir ici ! », se dit-elle. Son cœur battait la chamade, toujours prompt à s'emballer pour un rien. La rouquine posa son regard sur l'homme paisiblement endormi en face d'elle. Il avait l'air si fragile dans cette position, presque angélique, avec un côté ténébreux qu'il était impossible de nier. Cette facette glaciale et singulière disparaissait curieusement en sa présence. L'individu froid, impassible et dénué de scrupules se montrait différent avec Erine. Il pouvait être attentionné, voir même chaleureux et jovial auprès d'elle.

Elle chercha ses écouteurs puis s'allongea doucement sur le matelas pour ne pas réveiller le vampire à côté d'elle. Au fil des musiques, Erine commençait à s'assoupir. Un bras vint se glisser tendrement autour de sa taille, et un souffle chaud effleura délicatement le creux de sa nuque. Un frisson parcourut son échine, électrisant chaque centimètre de sa peau. L'instant était à la fois troublant et captivant, l'éveil d'une présence mystérieuse à ses côtés. L'obscurité et le murmure des musiques fusionnaient, créant une atmosphère envoûtante. Les sens d'Erine étaient en éveil, captivés par la proximité de ce vampire mystérieux. Les battements de son cœur semblaient résonner au rythme de la mélodie, créant une harmonie singulière entre le monde des vivants et celui des créatures de la nuit.

Erine, partagée entre la fascination et une légère appréhension, se laissa emporter par cette étreinte nocturne. Les frontières entre la réalité et le rêve s'estompaient, laissant place à un moment suspendu dans le temps. La présence du vampire à ses côtés était à la fois tangible et insaisissable, comme une brume éthérée qui enveloppait leur intimité.

C'était un tableau silencieux, rythmé par la musique et le souffle régulier du sommeil. Erine se laissa bercer par cette étrange symphonie, se demandant si elle rêvait ou si la frontière entre la veille et le sommeil s'était simplement estompée. Dans l'obscurité complice, le mystère de cette nuit partagée avec le vampire demeurait entier, tout comme les émotions qui dansaient dans le noir de la pièce.

Un peu plus loin dans la nuit

« Son anniversaire est bientôt... Il va falloir que je la surveille de près. »

Lucas se torturait l'esprit depuis une demi-heure quand son téléphone le tira de ses pensées.

- Allô ?

- Elle est au courant ?

- Non, pas encore. Son anniversaire n'est que dans une semaine.

- Tu ne lui as rien dit ! Tu sais très bien ce que ça t'a fait de ne rien savoir. Tu as cru devenir fou. Explique-lui tout, qu'elle sache à quoi s'attendre.

- Comment veux-tu qu'elle croie à ce genre de choses ?

- Débrouille-toi ! Fais ce qu'il y a à faire, si besoin.

Lucas grimaça à cette idée, puis reprit :

Mon oncle, nous avons un autre problème.

- Lequel ?

- D'ordre vampirique... et étroitement lié à notre jolie rouquine.

- Tu te moques de moi ?

- Si seulement...

- Chaque chose en son temps, Lucas. Occupe-toi de lui dire la vérité, on verra pour le vampire plus tard !

Le ton autoritaire ne laissa place à aucune négociation. La conversation se coupa brusquement, laissant Lucas figé, incapable de bouger...


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Si ça ta plu n'oublie pas la petite 🌟

Bonne lecture !

Océane

Chaleur HivernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant