Chapitre 7

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Elle le regarda avec des yeux pleins de peur et d'incompréhension.

- Qu'est-ce que cela signifie, Père ?

- Cela signifie que tu en fais ce que tu veux. Tu n'as pas besoin que je t'explique ce que tu peux faire avec... Tu disposes d'elle comme de son corps.

Le jeune vampire regarda son père, choqué. Il ne pensait pas qu'il pouvait faire ce genre de choses. Plein de questions le tourmentaient maintenant... Son père possédait-il des esclaves comme cette fille ? Manquait-il de fidélité envers sa mère ? Avait-il toujours eu ce côté malsain chez lui ?

- Viens, Lucy, j'ai besoin de toi, et dépêche-toi, je ne suis pas connu pour ma patience !

Toute tremblante et toujours sous le choc, elle se leva avec un peu de difficulté, sûrement à cause de l'impact qu'elle avait subi en percutant le canapé.

Il rejoignit le premier étage aux côtés de cette fameuse Lucy, puis l'accompagna dans la petite chambre adjacente à la mienne. Loin du luxe de sa chambre, cette pièce était composée d'un lit simple et d'une petite armoire qui tenait difficilement dans cette minuscule pièce. Cette chambre, conçue exprès pour les domestiques du maître, permettait de les servir rapidement si nécessaire.

- Voilà ta chambre, tu te contenteras de cela... De plus, si tu as besoin de quoi que ce soit, adresse-toi à la domestique en chef qui se trouve dans les quartiers au sous-sol. Elle t'expliquera tout et t'éduquera comme il faut, car je n'ai pas de temps à perdre avec ces futilités. Sur ce, ne me dérange pas, je suis fatigué et je dois préparer mes valises.

- Puis-je me permettre de vous demander ce qu'il adviendra de mon sort quand vous ne serez pas là ?

- Je ne sais pas et cela ne m'intéresse guère. Je vais vous supporter car mon père le souhaite, mais sachez que si cela ne tenait qu'à moi, votre corps ne contiendrait déjà plus la moindre goutte de sang.

À ces mots, son visage se décomposa plus qu'il ne l'était déjà. Il partit, la laissant à sa solitude, puis s'occupa de ses affaires pour cette expédition...

Pantalon de ski noir, quelques sweats à capuche, et le plus important, les lunettes de soleil. Alexandre sursauta lorsque quelqu'un pénétra dans sa chambre.

- Mon chéri... tu n'es pas obligé d'écouter ton père. Si tu ne veux pas y aller, n'y va pas. Tu n'es pas sans savoir que la montagne n'est vraiment pas adaptée pour nous. Les rayons de soleil réfléchis par la neige multiplient les dégâts que ce dernier cause à notre organisme !

- Je vous promets, mère, que je ferai attention. Mais... j'ai bien envie d'y aller. Tellement peu de vampires ont vu ces beaux paysages montagneux, et je veux en faire l'expérience, sortir pour une fois de ce monde lugubre et fait de sang qu'est l'univers vampirique.

- Tu veux faire l'expérience de la montagne ? Ou plutôt de la jeune humaine qui t'obsède tant, je me trompe ?

- Ce ne sont là que des sottises ! Je n'accorde aucune importance à un vulgaire bout de chair humaine ! Si tu penses cela, c'est donc mal me connaître, mère...

- Vulgaire bout de chair humaine ? Chair humaine particulièrement appétissante et sucrée, je me trompe ? Difficile pour un vampire de se contrôler face à un mets si rare, si exquis, et si luxueux.

- Foutaises !

- Crois donc ce que tu veux, mon fils... Mais tu ne peux te cacher à toi-même que tu meurs d'envie de la rendre tienne, et dans tous les sens du terme... Tu as beau te mentir à toi-même et penser que nous sommes des êtres rares et raffinés. Mais regarde la réalité en face. Nous sommes des monstres assoiffés de sang aux coutumes vieilles de plusieurs siècles...

Chaleur HivernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant