XXX. Chute

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Laurel Bompiez était en pleine réunion avec son équipe lorsque les services de police avaient fait irruption, l'arme au poing, dans la salle des conseils du siège de son parti politique.

- "A TERRE !", avaient-ils hurlé.

Dans les cris de panique, tous s'étaient jeté au sol, et la brigade s'était lentement approchée de Laurel Bompiez et de Pierre Matrin.

- "Monsieur Laurel Bompiez, Monsieur Pierre Matrin, vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous devant un tribunal !"

Laurel Bompiez avait très vite compris ce qu'il se passait.

Il savait très bien se contrôler pour son intérêt ; aussi, c'est à voix basse, perceptible uniquement par lui même, qu'il murmura, les lèvres serrées :

"Bardella....! Attal...!"

et ce chuchotement à peine audible était pourtant teinté de la haine la plus profonde, de l'humiliation la plus forte que pouvait ressentir un être obsédé uniquement par la fortune et le pouvoir.
Ces deux noms, il les entendit au fond de lui comme un hurlement si puissant, qu'il prit, l'espace d'un instant, toute la place dans son cerveau.

Les menottes aux poignets, les deux hommes avaient été embarqués sans ménagement dans un camion escorté, devant les yeux effarés de leur équipe de collaborateurs.

Laurel Bompiez savait déjà que sa vie venait de basculer dans quelque chose d'incontrôlable, qui le conduirait inexorablement à sa propre perte.

*

En fin d'après midi, alors que Gabriel découvrait avec soulagement sur les réseaux sociaux les premières images de l'arrestation de Bompiez, son téléphone sonna.

La voix de Marine Le Pen tremblait, elle peinait à trouver ses mots :

- "Bonjour Monsieur Attal..."

Elle se racla la gorge.

"J'ai de mauvaises nouvelles...
L'état de Jordan s'est dégradé la nuit dernière. Il... Son corps est presque complètement rétabli... Il devrait pouvoir sortir du coma mais... C'est le contraire ! Son esprit s'enfonce dans un état de plus en plus inconscient...!
Les médecins pensent que l'angoisse intense qu'il a ressentie au moment où il a perdu connaissance pourrait exliquer cela. Maintenant, pour revenir parmi nous, sa terreur doit être transcendée par l'envie de vivre."

Elle marqua un arrêt.

"Monsieur Attal... Je suis retournée le voir aujourd'hui... J'ai eu un moment seule à ses côtés.
Je l'ai regardé attentivement, et...
Croyez le ou non, Monsieur Attal, j'ai vu sa bouche s'ouvrir doucement, et, je ne sais pas si c'est la fatigue ou autre chose, mais je suis convaincue d'avoir vu votre nom se dessiner sur ses lèvres...!"

Gabriel Attal tremblait.

-"Madame Le Pen, je l'entends m'appeler... !
Il a besoin de moi comme j'ai besoin de lui...
Je retournerai le voir ce soir après le passage de l'équipe médicale, et vous m'accompagnerez, si vous le voulez bien.
Ma place est à ses côtés."

[Bardella et Attal] Désirs interdits (🔞🍋) - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant