[Bardella et Attal] Désirs interdits (🔞🍋) - Tome 1

XXVIII. Hôpital

Le silence régna dans la voiture durant tout le trajet. Gabriel regardait défiler la route et laissa son esprit s'évader... Il retraça dans sa tête ces dernières semaines et réalisa que Jordan avait pris toute la place, il était devenu le centre de son monde. Il se sentait si loin de tous les enjeux de pouvoirs, qui pourtant l'animaient tant habituellement... Il savait que ce n'était qu'enfoui, car cela faisait partie de lui, mais pour le moment, la priorité était son Amour, celui qu'il avait détesté et qui maintenant était sa raison d'être...

Si jamais... S'il ne survivait pas, je ne pourrais plus vivre, songea t'il.

Marine Le Pen gara sa voiture sur le parking de l'hôpital. Elle tendit à Gabriel un masque de protection.

- "Tenez, mettez ça, et suivez moi en silence"

Elle traversa les couloirs jusqu'à la chambre de Jordan Bardella.

Gabriel la suivait fébrilement. Il remarqua lui aussi, comme Marine la première fois qu'elle était venue, la lumière blafarde des néons qui enveloppait tout, l'ambiance particulière, sordide qui régnait en ces lieux. Son coeur se serra dans sa poitrine.

L'entrée de la chambre était gardée par deux policiers qui saluèrent Marine d'un hochement de tête :

- "Bonsoir, Madame Le Pen"

- "Bonsoir Messieurs. Permettez moi d'être accompagnée de mon garde du corps. On n'est jamais trop prudents, par les temps qui courent..."

Les deux policiers la laissèrent entrer sans résistance, Gabriel la suivit silencieusement.

Dans la chambre, il retira son masque.

Son coeur lui sembla s'arrêter lorsque ses yeux se posèrent sur Jordan inconscient. Il remarqua tout de suite le moniteur cardiaque et les nombreux tuyaux et fils qui le reliaient aux machines.

- "Oh mon dieu, Jordan..."

Gabriel se précipita près de lui et posa sa main sur la sienne. Elle était chaude et douce. Il caressa lentement ses doigts, son poignet, jusqu'à son avant bras.

[Dans ma nuit sans fin, une douce chaleur paraît soudain]

Il se pencha vers son visage, qu'il regarda attentivement. Il se souvenait l'avoir déjà contemplé, avoir laissé courir ses doigts sur sa peau et en avoir observé les moindres détails... Devant lui, Jordan semblait dormir, exactement comme ce matin là.

[Un souffle sur ma peau... il m'apaise, me réchauffe, me rassure dans ce silence obscur]

Il se retourna vers Marine, qui baissa la tête pour échapper à son regard. Gabriel remarqua que ses yeux étaient remplis de larmes.

- "Comment va sa mère ?"

[Comme un murmure, au loin : un son, une voix qui me semble familière... Elle m'enveloppe et me protège, elle éloigne mes cauchemars le temps d'un instant...]

- "Luisa est dévastée, Monsieur Attal... Mais elle tient bon. Elle a passé toute la nuit dernière à ses côtés. Ce soir, elle est restée chez elle se reposer mais elle reviendra à son chevet demain matin"

Gabriel laissa couler une larme qui s'écrasa sur la joue de Jordan.

[Dans mon abime, soudain : une sensation. Quelque chose m'atteint, enfin.. ]

- "Regardez, il a réagi !"

Effectivement, Marine et Gabriel remarquèrent sur Jordan un léger mouvement, une petite contraction du côté de son visage où la larme de Gabriel s'était échouée.

Gabriel se pencha à nouveau vers Jordan, et serra sa main.

[Comme par un fils invisible, il me semble être attiré vers la vie... Je ne veux pas partir...]

- "Jordan, reviens, j'ai besoin de toi !"

[Gabriel...!]

- "Tu devais me protéger..."

[Finalement, c'est toi qui me protège, Gabriel...]