"t'as craqué un soir, tu m'as relancé"
deux âmes liées à tout jamais par cette simple journée où l'un d'eux s'est approché, a osé aborder de manière irréfléchie. ni elle, ni lui ne savent réellement ce qu'ils veulent. pourtant, qui se lasserait d'un...
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31 mai 2024.
En tout cas, quelques semaines ont passé, et elle m'a jamais donné d'nouvelles.
Depuis l'shooting où j'étais censé l'accompagner, elle m'a plus répondu, elle a fait la morte. Pourquoi? J'sais as-p. Tant pis, ça m'travaille pas plus que ça. C'est pas comme si on s'connaissait depuis longtemps. D'un côté, ça m'fait un peu chier. J'l'appréciais bien. Mais bon, faut croire qu'on connaît jamais réellement les gens.
- Pooooolak? Tu m'écoutes, là?
Ormaz m'sort de ma gamberge en trois secondes cinq.
- Euh, oui, oui bah oui.
J'crois que j'l'ai pas convaincu plus que ça parce qu'il s'est replacé sur sa chaise et l'a tourné vers moi.
- J'te connais, on s'connaît, depuis plus de dix ans, et là, y'a quelque chose dans ta tête.
- Non, non, y'a rien. J'lui dis en passant par toutes sortes de grimaces.
Mais Ormaz, c'est Ormaz : on peut pas la lui faire, et surtout pas moi. Peu importe à quel point j'suis bon menteur, il m'cerne toujours, sans exception.
- À la base t'étais censé écrire, t'as fini par trouer ta feuille à force de foutre de l'encre au même endroit.
J'ai regardé ma feuille blanche... désormais plus blanche.
- Meeeeeeerde.
Le papier perforé, je l'ai écrasé pour en faire une boule qu'j'ai jeté dans une poubelle en face de moi.
- Vas-y, t'as b'soin d'une thérapie, vide ton cœur. J'suis là pour ça, mon frère.
Il rigole en m'tapant la jambe du dos d'sa main.
- C'est à cause d'quoi? D'qui?
- D'une racli.
C'est sorti tout seul, sans mon accord, sans mon autorisation. Bizarrement, ça l'a pas franchement choqué.
- Polak piqué?
C'con avait toujours un sourire grand qui prenait toute la place sur sa grosse tête.
