𝗇𝗈𝗎𝗏𝖾𝗅𝗅𝖾𝗌

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Anis a fini par se calmer et s'apaiser dans mes bras au bout d'une vingtaine de minutes

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Anis a fini par se calmer et s'apaiser dans mes bras au bout d'une vingtaine de minutes. Encore une fois, je compatis avec lui.

J'ai l'impression que j'ai moins de mal à m'en remettre, sûrement car ma vie va à mille à
l'heure. En fait, je n'ai pas le temps d'y penser plus que ça avec les événements qui se succèdent.

C'est un peu hypocrite de ma part de pleurer sa mort alors que je ne la voyais que très peu. Elle reste ma mère évidemment, j'ai des tonnes de souvenirs avec elle, c'est la nostalgie qui me parle plus que le manque.

Peu importe, c'est la vie, et c'est quand les gens partent qu'on se rend compte de leur importance à nos côtés et à quel point nous avons besoin d'eux que lorsqu'ils ont disparu à jamais.

Anis doit le ressentir comme ça. Il doit se dire qu'il y a tant de choses qu'il avait à apprendre d'elle, de moments à vivre avant qu'elle parte. Il aurait aimé
qu'elle rencontre sa future femme, qu'elle connaisse ses enfants, qu'elle lui apprenne à gérer la paperasse, qu'elle soit présente le jour de son bac, puis de son permis, de son diplôme.

Moi, j'ai eu la chance que maman rencontre Sabri quand j'avais son âge, qu'elle me félicite pour mon bac et mon permis de conduire, qu'elle assiste à mes premiers shoots et défilés... Malgré ça, elle n'a quand même pas connu Mathieu et je pense que c'est un de mes plus grands regrets à l'heure actuelle.

Certes, nous ne sommes pas constamment en accord, pratiquement jamais d'ailleurs, mais, il me rend heureuse.

J'aurais adoré qu'il lui parle de ses origines polonaises, et qu'elle lui fasse découvrir la culture italienne qu'elle chérissait plus que ses propres enfants -même si je n'ai pas vraiment été élevé avec ses traditions-.

Je suis certaine qu'ils auraient eu des tonnes de choses à se dire, comme parler de leur amour pour la musique, pour les bons plats et la Żubrówka, puis à quel point la Poliakov à un goût d'essence.

Enfin, il me rappelle beaucoup ma mère sur plein de points. Ils étaient assez similaires au final.

Bref, assez parlé d'eux.

- Anis?

- Hm? A-t-il répondu sans pour autant se redresser.

- Tu vas un peu mieux?

- Ouais.

Je connais mon frère jusqu'au bout des doigts. Il pleure un coup, puis n'en parle plus. D'un coup d'un seul, il est de nouveau jovial, de bonne humeur, comme si rien ne s'était passé.

Il a simplement besoin de relâcher la pression accumulée et la tristesse qui rode au fin fond de son cœur.

- Bon, j'vais remonter.

Anis a relevé son corps qui était auparavant allongé sur le mien. C'est fou car il n'a aucunement les yeux rougis par les larmes ou le visage gonflé, il ne reste nulle preuve de son chagrin sur son visage. J'aimerais bien avoir cette capacité, moi aussi.

𝗯𝗶𝗸𝗶𝗻𝗶 𝗯𝗼𝘁𝘁𝗼𝗺Où les histoires vivent. Découvrez maintenant