11. Rencontre inattendue

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Après une course de plus de vingt minutes, Jeff et Zamina s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle.

— Tu as vu Mia ? s'enquit Zamina.

— Non, je pensais qu'elle était derrière toi ! Elle n'est pas là ?

Ils regardèrent autour d'eux et ne la trouvèrent pas.

— Où peut-elle être ? Elle aurait pourtant dû pouvoir nous suivre sans difficulté puisque c'est un hologramme..., pesta Zamina.

— Tu veux qu'on retourne en arrière ?

— Certainement pas ! dit aussitôt la jeune femme.

— De toute façon, qu'on aille en avant ou en arrière, ça ne changera pas grand-chose, on est perdus.

— Quoi ? s'emporta Zamina. Tu ne sais pas où on est ? C'est une blague ?

— On vient de passer vingt minutes à cavaler au hasard ! se défendit Jeff.

— Je pensais que tu savais dans quelle direction on courait, je te suivais !

— Inutile de se disputer. Avançons, on verra bien.

Ils progressèrent prudemment dans les souterrains. Leurs appareils ne captaient aucun réseau, mais disposaient de suffisamment d'autonomie pour les éclairer pendant des heures. Ils avaient également eu la présence d'esprit de remplir leurs sacs de vivres, ce qui leur permettait de ne pas paniquer.

— Je propose de continuer à avancer, dit Jeff. Soit on trouvera une sortie, soit on finira par capter le réseau de Terranova.

Ils marchèrent pendant plus d'une heure. Rien ne changeait devant eux, le décor restait inlassablement le même, désespérément sombre, uniforme et monotone. Des galeries toutes droites, aux murs humides et aux plafonds bas.

— Qui a bien pu construire tout ça ? demanda Zamina. Quel est l'intérêt ? Il n'y a pas d'égout, on n'y stocke rien... C'est juste vide.

— Aucune idée, répondit Jeff. Ça doit remonter au Temps des Légendes.

— Tu as déjà entendu une vieille histoire ou quelque chose sur des galeries comme celles-là ?

— Non. Ce que j'ai entendu de plus ancien date de mon arrière-grand-père. Mon grand-père m'a raconté deux ou trois trucs sur lui. Il travaillait au Département des ressources humaines, il jugeait les affaires de petite délinquance. Vols à l'arraché, à la tire... Il n'avait pas beaucoup de boulot, ces choses-là sont rarissimes. C'est tout ce dont je me souviens. Ah, si, quand il était petit, il s'est fait mal en escaladant un arbre. Au-delà de cet événement, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il s'est passé où que ce soit dans le monde.

— Moi, je ne sais même pas ce que faisaient mes parents quand ils étaient plus jeunes, dit Zamina. On n'en parle jamais. D'ailleurs, je ne vois pas l'intérêt de le savoir.

— Je n'arrive pas à capter ce maudit réseau, se désola Jeff. Je pensais qu'il passait partout, à l'extérieur comme à l'intérieur, dans les plus hautes tours comme dans les sous-sols des grands centres commerciaux.

— Moi non plus, ajouta Zamina. C'est l'endroit idéal si on veut disparaître... ou faire disparaître quelqu'un !

Elle ne croyait pas si bien dire. Le pied de Jeff heurta soudain une forme humaine allongée sur le sol. Il se figea, n'osant pas descendre sa lumière pour voir de quoi il s'agissait.

Finalement, la forme bougea. Jeff, soulagé de ne pas avoir affaire à un cadavre, se décida à l'éclairer. Il découvrit un jeune homme qui semblait sortir d'un long sommeil. Ce dernier se frotta les yeux, posa sa main sur son crâne, puis s'accroupit.

Les Chroniques de TerranovaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant