Chapitre 12 : Retrouvailles

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Clave se réveilla pour la deuxième fois de la journée. Elle était un peu perdue, il fallait bien l'avouer. Griselda était venue la voir pendant la matinée, maintenant, le soleil commençait à se coucher. Clave avait dormi tout du long. Pour sa défense, elle ne pouvait pas faire autre chose et depuis qu'elle avait généré cette tornade, elle se sentait en état de torpeur. En revanche, elle n'avait plus aucune douleur, à part l'affreux mal de crâne qui ne la lâchait plus depuis une dizaine de minutes.

Mais la jeune fille pouvait malgré tout aller retrouver Griselda, et elle ne s'en priverait pas si celle-ci allait enfin répondre à toutes ses questions.

Alors qu'elle tendait la main vers la poignée de la porte, Clave se rappela qu'elle portait encore ses vêtements de servante. Elle réfléchit. Elle ne se sentait pas à l'aise dans ces habits abîmés, mais au moins, ils lui éviteraient de trop se faire remarquer dans les couloirs du bâtiment.

"Et puis je n'en ai pas d'autres" conclut-elle.

Avant de quitter la pièce, Clave enfila son pendentif bleu qui luisait à la lumière du crépuscule, comme s'il lui faisait signe. Elle marcha à petits pas vers la porte et l'ouvrit sans faire de bruit. Étrangement, le couloir était vide... Mais cela convenait parfaitement à Clave ; elle ne souhaitait pas se retrouver nez à nez avec un habitant du manoir du duc Arthur, connaissant l'affection qu'ils avaient pour les servants, et qui devait se situer dans le négatif.

Plus la jeune fille avançait dans le couloir, plus elle sentait que quelque chose n'allait pas. Elle ne mit pas longtemps à trouver ce qui était différent : elle ne reconnaissait pas les couloirs. Se pouvait-il qu'elle soit ailleurs que dans le manoir du duc Arthur ? Dans ce cas-là, Clave aurait bien aimé savoir où exactement, mais bon, elle pourrait sûrement demander ça à Griselda plus tard. Pour le moment, le principal était de la rejoindre... et heureusement que la jeune femme lui avait fais un plan pour cela.

Clave s'empressa de le sortir de la poche de son vieux tablier et de le déplier. Malheureusement, et la jeune fille en fit rapidement les frais, Griselda n'était pas la plus grande artiste que le monde ait portée...

– Voilà qui m'aide beaucoup, ironisa Clave. Je ne manquerai pas de vous remercier, Griselda !

Elle était tellement concentrée sur son plan que Clave faillit percuter quelqu'un, accessoirement la première personne qu'elle croisait dans cet endroit. Personne qui n'était autre que Noah, le fils de l'homme qui avait fait d'elle sa servante. Clave dut se retenir de s'enfuir en courant, mais Noah lui prit le bras. Il l'avait reconnue, à son plus grand désespoir.

– Je me disais bien que ta tête m'était familière... Tu es la nouvelle servante d'Arthur, fit-il remarquer en retirant le masque blanc qu'il portait.

"Comme si je ne le savais pas..."

– Et vous, vous êtes son fils non ? Pourquoi l'appelez-vous par son prénom et non père ou même papa ?

Noah fit comme s'il n'avait rien entendu. Dans ses beaux yeux dorés dansait une lueur de colère. Il tourna la tête, apparemment contrarié par Clave ne savait quoi.

– Je ne pensais pas te revoir ici, dit-il au bout d'un long moment. Je croyais que tu travaillais pour lui ?

– Plus maintenant... Votre tante, Griselda, m'a dit que je n'étais plus au service du duc Arthur.

– Dans ce cas, pas besoin de l'appeler par son titre.

Le ton dur du jeune homme surprit Clave, qui recula d'un pas. Noah s'en rendit compte et se passa la main sur la nuque en se mordant la lèvre. Un silence tendu s'installa entre eux, qu'aucun d'eux ne savait rompre.

– Je dois te dire quelque chose... Euh..., commença le jeune homme.

– C'est Clave, l'interrompit-elle.

– Quoi ? demanda Noah, étonné.

– Je m'appelle Clave. Vous sembliez l'avoir oublié.

– Ah... D'accord.

Clave soupira, et empêcha un énième silence de s'immiscer dans leur conversation.

– Désolée de vous avoir interrompu.

– Tu peux me tutoyer, il n'y a pas de problème.

Ce fut au tour de Noah de soupirer en croisant les bras sur son torse.

– Je suis télépathe, murmura-t-il. Voilà... Je préfère te prévenir.

Mystic - FR versionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant