Chapitre 17 : Espionne

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Catherine marchait à grands pas dans les sombres couloirs du manoir du duc. Celui-ci l'avait réveillée en pleine nuit pour lui parler d'un sujet important. Elle était maintenant en train de le suivre, se dépêchant pour ne pas le perdre de vue au premier carrefour.

Ils passèrent devant des portes d'où s'échappaient des éclats de rires et des bruits de verre brisé. À cette heure-ci, tous les invités du duc Arthur étaient retournés dans leur suite pour boire de l'alcool fort, et parfois faire d'autres choses plus intimes.

Mais ce n'était pas du tout le sujet pour l'instant. Catherine se doutait que le duc ne l'avait pas réveillée pour lui parler des débauches de ses invités, mais plutôt de la jeune servante amnésique qu'il avait laissée à sa sœur et qui avait créé une tornade dans son bureau. Clave. De plus, Catherine ne savait toujours pas ce que son maître avait vu sur l'épaule de la servante.

La domestique ne comprenait plus rien. Et puis, même dans le cas contraire, elle n'aurait pas pu faire grand-chose, de n'importe quelle manière, quelle qu'elle soit. Elle n'était qu'une petite domestique sans pouvoir, sans magie.

Le duc Arthur s'arrêta devant son ancien bureau, qu'il avait quitté après la tornade dorée, non pas parce qu'il avait été endommagé, ce qui n'était pas le cas, mais car il y avait ici une grande concentration d'énergie magique royale qui interférait avec la sienne.

– Bon, pas ici, murmura-t-il.

Il continua son chemin, la petite domestique rousse sur les talons.

"Elle et la princesse semblaient proches. Assez pour ce que je veux faire d'elle. Elle va enfin servir à quelque chose ! Elle est très discrète, elle sera parfaite pour cette mission," réfléchit Arthur.

Cette fois, il s'arrêta devant un petit boudoir enfumé, assez éloigné des chambres des invités pour qu'ils puissent être tranquilles. Arthur laissa passer la domestique et ferma la porte à clé derrière lui.

– De quoi vouliez-vous me parler, monsieur Arthur ? demanda Catherine, inquiète, même si elle tenait à ne pas le laisser paraître.

– Tu te souviens sûrement de cette servante qui a créé une tornade dans mon ancien bureau ?

Catherine hésita un instant avant de hocher doucement la tête.

– Très bien. Je ne vais pas tourner autour du pot, je veux que tu l'espionnes pour moi.

La rousse essaya tant bien que mal de dissimuler sa surprise et laissa son maître continuer.

– Je l'ai confiée à ma sœur, mais je ne voudrais pas qu'elle l'abîme. J'ai besoin d'elle pour un projet très important.

Catherine réfléchit longtemps. D'un côté, elle allait revoir la seule amie qu'elle appréciait réellement, mais de l'autre, elle allait en quelque sorte la trahir.

– Et si je refuse ? tenta-t-elle.

– Oh, mais tu n'as pas le choix ! Sauf si tu ne veux jamais revoir ton petit frère Thomas ?

La rousse écarquilla les yeux, horrifiée.

– Non... Non ! Que lui avez-vous fait ?

– Rien, pour le moment...

La domestique semblait vouloir étrangler le duc Arthur de ses propres mains. Celui-ci s'assit tranquillement sur un canapé d'angle fait de cuir noir.

– J'ai intégré une fonction d'enregistrement à un collier de domestique. Pour l'activer, tu as juste à taper trois fois dessus, explique-t-il. Compris ?

Catherine hocha lentement la tête, aussi tendue et droite qu'un bâton.

Le duc se releva pour quitter la pièce et en sortant, il posa la main sur l'épaule de la domestique.

– Je compte sur toi, Catherine. Pense à ton frère, je suis sûr que tu aimerais le revoir vivant et en un seul morceau, susurra-t-il en lui tendant le fameux collier.

Mystic - FR versionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant