Chapitre 22 : Mise en garde

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– Noah, peux-tu dire à Clave de me rejoindre dans le salon au rez-de-chaussée ? demanda Griselda à son neveu.

– Bien sûr, répondit-il.

Il alla chercher la princesse dans sa chambre, mais elle n'y était pas. Il arpenta les couloirs du manoir à sa recherche pendant plusieurs minutes avant d'enfin la trouver sur le toit.

– Salut, Clave, sourit le jeune homme.

– Salut..., soupira Clave.

Noah pencha la tête sur le côté, inquiet par le ton de son amie.

– Tout va bien ?

– Oui, oui, ne t'en fais pas, répondit la jeune fille.

– Griselda m'a dit de te demander de descendre au rez-de-chaussée. Elle veut te parler de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi.

– D'accord. J'y vais. À plus tard...

Noah, soucieux, regarda son amie s'éloigner dans l'escalier.

Clave compta plus de cent cinquante marches avant d'arriver au rez-de-chaussée du manoir. Elle se rendit dans le salon où la maîtresse des lieux avait accueilli Catherine il y a quelques jours. Quand elle entra dans la pièce, elle remarqua Griselda qui patientait, confortablement installée dans un fauteuil.

– Désolée si je t'ai fait attendre, s'excusa la princesse.

– Ne t'en fais pas pour cela. C'est plutôt moi qui m'excuse de t'avoir dérangée ainsi. Cependant, je voulais te parler d'une chose qui me tracasse depuis que cette Catherine est arrivée ici.

Le faux sourire que Clave essayait de tenir droit sur son visage s'effaça. Elle s'empêchait sans cesse de penser à cela, à la chose dans Griselda voulait lui parler, car elle avait bien compris ce que c'était, et voilà que la jeune femme le lui rappelait.

– Je t'en prie, Clave, installe-toi.

La princesse s'approcha et s'assit sur un fauteuil, juste en face de la tante de Noah. Elle replia ses jambes contre sa poitrine, oubliant les bonnes manières que Griselda lui avait apprises ces derniers jours.

– Alors, de quoi voulais-tu me parler, Griselda ? demanda Clave.

– Vu ton visage et ton expression, tu t'en doutes déjà, n'est-ce pas ?

La princesse hocha lentement la tête. La sœur du duc Arthur, quant à elle, eut un sourire peiné.

– Je voulais te parler de Catherine. Le problème, c'est que je ne sais pas si on peut lui faire confiance...

Catherine avait enfin fini de nettoyer les chambres inoccupées du manoir. Elle ne comprenait pas pourquoi Griselda lui demandait de faire cela alors qu'elle ne recevait jamais d'invités. Les trois-quarts du manoir étaient tout le temps vides et inutiles. La rousse ne comprenait pas à quoi cela servait de vivre dans un si grand endroit...

Elle sortit de la chambre qu'elle venait de finir de nettoyer et se rendit au rez-de-chaussée pour dire à Griselda qu'elle avait fini toutes ses tâches. Quand elle arriva en bas, elle entendit la jeune femme discuter avec Clave. Alors qu'elle s'approchait pour écouter ce qu'elles disaient, elle entendit son nom dans la conversation.

– Je sais que Catherine est ton amie, mais je te rappelle que c'est Arthur qui l'a envoyée ici en premier lieu. Personne ne peut savoir ce qu'il pourrait lui avoir demandé de faire...

– Oui, je sais... Et je me déteste de m'empêcher ainsi de pouvoir lui faire confiance.

Catherine se laissa glisser contre le mur, juste à côté de la porte du salon. En ce moment, elle prenait pleinement conscience du choix que lui avait imposé Arthur.

Elle devait choisir entre la confiance de sa seule amie et la vie de son petit frère. Et elle savait d'avance que ce choix allait lui être impossible. 

Mystic - FR versionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant