Because of us [ TOMES 1&2 ]

2. Ella

Petit rappel : les chapitres du pov de Nolan se déroulent dans le présent, tandis que les épisodes d'Ella se déroulent dans le passé.

Bonne lecture !

"Does one deserve to have evil done to her by consequence of putting herself where evil can reach her?"

Brandon Sanderson,

(Mérite-t-on qu'on nous fasse du mal, si l'on se place là où le mal peut nous atteindre ?)

17 ans plus tôt...

— Tu fais du sport ?

Je n'arrive pas à croire que j'ai accepté de me faire coacher par un gars qui me fait autant rouler des yeux. Qu'Erik, le patron, refuse de me laisser seule avec Peter dans son club, je peux comprendre. À cause de la réputation de tombeurs des boxeurs, et des mauvaises relations avec les anciennes « élèves » qu'ils entretiennent, Erik interdit les relations entre apprenti et professeur. Bien qu'il ne se passe rien avec Pete, il est comme mon frère, alors le fait qu'on soit proche et qu'on vive ensemble alimente les rumeurs.

Mais je travaille au club moi aussi, je connais les boxeurs, n'importe qui d'autre aurait été plus enthousiaste pour m'entraîner que Nolan Hopkins.

— Ça dépend. Le sport de chambre ça compte ?

À son tour de souffler. Il croise ses gros bras autour de sa poitrine. Le doigt qu'il tapote sur son coude me fait penser à un père exaspéré par sa fille. Je déteste ce gars. Il n'a aucun humour et malgré tout ce que je tente, c'est impossible de le dérider.

— Je cours, me rattrapé-je.

Puisque mes traits d'humour ne l'atteignent pas, je m'adapte. Contrairement à lui. Il lève un sourcil. Quand je rentrerai, j'essaierai de contracter mon sourcil comme il le fait. C'est dingue de n'en lever qu'un aussi haut. C'est aussi dingue de me vexer avec ce simple geste. Mes appuis se désagrègent dans le sol. Comme une gamine, prise sur le fait, je me prends à me balancer d'un pied sur l'autre.

— Parfois, ajouté-je.

Ok, je n'ai pas une figue athlétique. Ces derniers mois, j'ai surtout mangé. Alors la graisse s'est accumulée un peu partout. Ça a l'avantage de me donner des seins et un cul de malade. Et puis, je ne suis pas tant à plaindre. J'ai toujours été très fine, alors même mon rééquilibrage alimentaire ne m'a pas rendu énorme. Juste, un peu moins athlétique qu'on ose l'espérer. Pas de quoi en faire un fromage quand je dis que je cours. Même si je mens, évidemment.

Enfin, pas tout à fait. Peter court et parfois je l'accompagne. Quand j'ai le courage de me réveiller et que mes pieds en ont la force. Bref, parfois.

— C'est déjà ça, ricane l'homme qui n'a pas bougé.

Ses yeux n'ont même pas détaillé mon corps pendant ce temps. Il a simplement scruté mes yeux pour y déceler la micro-expression qui me trahirait. Sans vouloir me venter, je mens bien.

Quand il le juge nécessaire, il tourne autour de moi à la manière d'un aigle autour de sa proie. Pour ne pas lui offrir l'opportunité de me mater le derrière sans que je le vois, je tourne avec lui. Ses attitudes m'agacent. Il veut faire passer un message : je suis meilleur que toi, ferme-la.

Même Peter, pourtant son meilleur ami, n'est pas aussi exécrable. Enfin, la source n'est pas fiable, parce que Nolan semble décidé à , n'exécrer que moi. On le décrit comme un ange dans toute la fac. Un ange de la luxure, soit, mais un ange sympa tout de même. L'inverse de son comportement lorsque nous ne sommes qu'à deux sur un ring au milieu d'une pièce vide.