Les Hurlements de l'âme

Chapitre 21 : La naissance d'Ezra (POV Zane)

Le soleil se levait sur la forêt de Silverpine, baignant notre territoire d'une lumière dorée qui filtrait à travers les branches des arbres centenaires. Je me tenais devant notre cabane, mon cœur battant d'anticipation et d'anxiété. Aria était en travail depuis plusieurs heures maintenant, et je me sentais impuissant, incapable de soulager sa douleur.

Soudain, un cri perçant brisa le silence de l'aube. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. C'était le cri d'un nouveau-né. Notre enfant était né.

Je me précipitai à l'intérieur, mon cœur battant la chamade. Aria était allongée sur notre lit, son visage rayonnant malgré l'épuisement évident. Et dans ses bras, un petit paquet enveloppé dans une couverture douce.

- "Zane," murmura-t-elle, ses yeux brillants de larmes de joie. "Viens rencontrer notre fils."

Je m'approchai, les jambes tremblantes, et regardai pour la première fois le visage de notre enfant. Il était parfait. Ses petits poings serrés, ses yeux fermés, sa touffe de cheveux noirs. Je sentis mon cœur se gonfler d'un amour que je n'avais jamais connu auparavant.

- "Notre fils," murmurai-je, ma voix brisée par l'émotion. "Comment allons-nous l'appeler ?"

Aria sourit, caressant doucement la joue du bébé.

- "Que dirais-tu d'Ezra ? Cela signifie 'aide' ou 'protecteur' dans l'ancienne langue."

- "Ezra," répétai-je, goûtant le nom sur ma langue. "C'est parfait. Notre petit Ezra."

Alors que je prenais mon fils dans mes bras pour la première fois, je fus frappé par une sensation étrange. C'était comme si je pouvais sentir une force latente en lui, quelque chose de puissant et d'unique. Je regardai Aria, et je vis dans ses yeux qu'elle l'avait senti aussi.

- "Il est spécial," dit-elle doucement. "Je peux le sentir."

Je hochai la tête, serrant doucement Ezra contre moi.

- "Oui, il l'est. Et nous serons là pour le guider et le protéger, quoi qu'il arrive."

Les jours qui suivirent la naissance d'Ezra passèrent dans un tourbillon de joie et d'adaptation. Toute la meute était en effervescence, chacun voulant voir et tenir le nouveau-né. Je veillais jalousement sur Aria et Ezra, m'assurant qu'ils avaient tout ce dont ils avaient besoin et qu'ils n'étaient pas trop fatigués par les visites.

Une semaine après la naissance, alors que je tenais Ezra contre moi pendant qu'Aria se reposait, je sentis soudain une présence dans mon esprit. C'était comme un léger effleurement, une sensation que je n'avais jamais ressentie auparavant.

- "Papa."

Le mot résonna clairement dans mon esprit, me faisant sursauter. Je baissai les yeux vers Ezra, qui me regardait avec des yeux grand ouverts, d'un bleu profond qui me rappelait le ciel nocturne.

- "Aria," appelai-je doucement, ne voulant pas la réveiller brusquement. "Aria, réveille-toi."

Elle ouvrit lentement les yeux, clignant des paupières pour chasser le sommeil.

- "Que se passe-t-il, Zane ?"

- "Je... je crois qu'Ezra vient de me parler. Dans mon esprit."

Aria se redressa rapidement, toute trace de fatigue disparue de son visage.

- "Quoi ? Comment est-ce possible ?"

Je secouai la tête, encore sous le choc.

- "Je ne sais pas. Mais c'était clair comme de l'eau de roche. Il m'a appelé 'Papa'."