Chapitre 23 : Le cœur brisé (POV Aria)

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Le soleil se levait sur la forêt de Silverpine, baignant notre territoire d'une lumière dorée qui semblait cruellement indifférente à notre chagrin. Je me tenais sur le seuil de notre cabane, une tasse de thé froid entre les mains, observant le camp qui s'éveillait lentement. Une semaine s'était écoulée depuis la bataille, depuis que nous avions perdu Zane, et pourtant la douleur était toujours aussi vive, aussi crue.

Mes yeux se posèrent sur la porte fermée de la chambre d'Ezra. Mon fils ne l'avait pas quittée depuis l'enterrement de son père, refusant de voir qui que ce soit d'autre que moi. Mon cœur se serra en pensant à sa souffrance, à la façon dont il s'était complètement refermé sur lui-même.

Prenant une profonde inspiration, je me dirigeai vers sa chambre. Je frappai doucement à la porte avant d'entrer. Ezra était assis sur son lit, serrant contre lui la veste en cuir de Zane. Ses yeux étaient rouges et gonflés, témoignant des larmes qu'il avait versées toute la nuit.

- "Bonjour, mon chéri," dis-je doucement, m'asseyant à côté de lui. "As-tu réussi à dormir un peu ?"

Ezra ne répondit pas à voix haute. Au lieu de cela, sa voix résonna dans mon esprit :

- "Non. Je n'arrête pas de voir Papa... de le voir tomber."

Je sentis les larmes me monter aux yeux. Depuis la mort de Zane, Ezra n'avait communiqué que par télépathie, comme si parler à voix haute était trop douloureux.

- "Oh, mon cœur," murmurai-je, l'attirant contre moi. "Je sais que c'est dur. Papa me manque aussi terriblement."

Ezra se blottit contre moi, ses petites mains agrippant ma chemise.

- "Pourquoi, Maman ?" demanda-t-il silencieusement. "Pourquoi Papa a dû mourir ?"

Cette question me brisa le cœur une fois de plus. Comment expliquer la cruauté du monde à un enfant de six ans ? Comment lui faire comprendre que parfois, les gens que nous aimons nous sont arrachés sans raison ?

- "Ton père était un héros, Ezra," dis-je doucement, caressant ses cheveux. "Il est mort en nous protégeant, en protégeant notre meute. Il nous aimait tellement qu'il était prêt à tout sacrifier pour nous."

Je sentis Ezra se raidir dans mes bras.

- "Je ne veux plus jamais aimer personne d'autre," dit-il, sa voix mentale empreinte d'une détermination qui me fit frissonner. "Ça fait trop mal quand ils partent."

- "Oh, Ezra," soufflai-je, le serrant un peu plus fort contre moi. "Je sais que tu as mal maintenant, mais l'amour est ce qui nous rend forts. C'est ce qui nous aide à surmonter les moments difficiles."

Mais je pouvais sentir que mes paroles ne l'atteignaient pas. Ezra s'était construit un mur autour de son cœur, et je ne savais pas comment le franchir.

Les jours qui suivirent furent un défi constant. Ezra refusait toujours de sortir de sa chambre ou de parler à qui que ce soit d'autre que moi. Je devais jongler entre mes responsabilités envers la meute en tant que nouvelle Alpha et mes efforts pour aider mon fils à surmonter son chagrin.

Un après-midi, alors que j'essayais en vain de convaincre Ezra de venir se promener avec moi, Luna frappa à la porte de notre cabane.

- "Aria," dit-elle doucement quand j'ouvris la porte. "Comment va-t-il ?"

Je soupirai, passant une main fatiguée sur mon visage.

- "Pas bien," admis-je. "Il refuse toujours de sortir, de parler. Je ne sais plus quoi faire, Luna."

Les Hurlements de l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant