Rough Love (Version française)

Chapitre 15 : On commence bien....

Assis sur mon canapé, un livre ouvert sur mes genoux, je ne peux pas m'empêcher de penser à Marlena. C'est absurde, n'est-ce pas ? Comment se fait-il que je pense à elle alors qu'au lycée, elle est devenu un véritable diable incarné ? Coup de poing, coups de pieds, gifles, insultes... Chaque jour, c'est la même scène, le même cirque ignoble. Mais rien ne se compare à ce qui se passait en dehors du bahut.

Quand je suis seul avec elle, tout changait. Elle devenait attentionnée, presque aimable. Et ce sourire... C'est celui qui, je crois, pourrait illuminer n'importe quel endroit sombre. Comment peut-elle passer de la brute à la fille aimante en si peu de temps ?

Il faut que je la déteste ! Je sais qu'elle joue avec moi, qu'elle se moque de moi. Comment peut-elle me sourire aussi tendrement après m'avoir mis une gifle à peine deux heures plus tôt ? Ça me rend dingue. C'est comme si elle était un diable envoyé du ciel, veillant à me détruire en m'attirant plus près d'elle. C'est pathétique, je sais. Je me sens piégé dans un cercle vicieux et je n'arrive pas à me sortir.

Et puis il y a Romane, mon ex. Même si elle avait fait plus d'efforts pour m'attirer dans ses griffes, Romane aussi m'avait trompé avec des mots doux, une attention "sincère", et j'avais cru à cette illusion. Au final, j'ai juste perdu du temps, de la confiance, je me suis senti utilisé... Je savais pas que quelqu'un qui dit de t'aimer peut se lasser de toi aussi vite, mais après tout, ce qui font souffrir son souvent ce qui disent je t'aime. Pourquoi Marlena ferait-elle différemment ? Elle devrait me faire savoir ce qu'elle veut au lieu de me traiter comme un connard qu'elle aura toujours dans la poche. Comme si j'allais me laisser faire, et que je vais être toujours là pour elle, je me nie à l'idée de souffrir plus pour pas qu'elle... J'en ai marre.

Mark, mon meilleur ami, est le seul à connaître mes sentiments. Mais lui demander conseil ? Impossible. Qui pourrait comprendre cette situation ? Moi à peine j'y arrive, sans compter le fait que après de mon coup de tête on se parle plus, Marlena et moi. Je vais passer ces deux semaines de vacances seul avec elle. L'idée me terrifie et mais elle me fait aussi frémir d'excitation. Et si elle se montre charmante ? Et si je commençais à me laisser emporter par cette illusion ? Je me frustre tout seul. Je suis coincé dans cette contradiction. Je veux lui demander ce qu'elle veut vraiment, mais je crains la réponse. À quoi bon ? Elle va m'humilier encore plus, et j'en ai deja assez avec sa bipolarité au lycée. Pourquoi me elle sourit alors qu'elle m'a blessé ? Pourquoi se soucie-t-elle de moi alors qu'elle m'a déjà laissé bien clair que c'est une Intouchable, et moi un sale nerd ? Est-ce qu'au fond, elle ne se moque pas de moi comme Romane, en profitant qu'elle est devenue ma nouvelle faiblesse ?

Je replonge mes yeux dans le livre, mais les mots flottent dans mes yeux sans me toucher. Mon cœur s'emballe à l'idée de passer du temps avec elle.

Les réponses ne viennent pas, et je n'ai pas de plan. Tout ce que je sais, c'est que je suis là, assis sur ce canapé, à jongler avec des sentiments que je ne devrais même pas éprouver pour celle qui me déteste en public. Je pourrais la détester, mais chaque jour je doute un peu plus de ce que je ressens...Est-ce que je peux vraiment croire à ce changement ? Est-ce que je dois espérer ? Non.

La matinée de ce samedi s'éternise, et je ne peux pas m'échapper de cette spirale d'émotions. Résultat, je reste là, comme un condamné, attendant de voir quel type de Marlena va se présenter durant les vacances.

Finement elle vient dix minutes plus tard avec une valise rose pâle et nos parents partent. Sans un mot, elle s'installe dans la chambre d'amis juste a côté de ma chambre.

Je suis là, un verre sur ma table, les yeux rivés sur Marlena, mais je fais comme si je ne la voyais pas. Puis je replonge le regard dans mon livre. Je suis assis sur le canapé, le bruit du silence et des pages remplissant la pièce. Marlena est à quelques mètres de moi, plongée dans un livre qu'elle feuillette sans vraiment le lire. Même si elle essaye de faire semblant. Elle a toujours cette façon de jouer avec ses cheveux, enroulant dans son index une mèche qui tombe sur son visage. Je sais que si je relève les yeux, je croiserai son regard, même pour une fraction de seconde.