Chapitre 19 : Gêne avec un grand G

5 1 0
                                    

Jake s'était ouvert à toi, en exprimant ses sentiments par le biais d'une étreinte fougueuse et impromptue. Tu vas regretter d'y avoir mis fin et de ne pas t'être montré davantage reconnaissante de ses baisers, de ses caresses et attentions. Plus j’y pense et plus je suis convaincue d'une chose : le lien qu'on a établi entre n'est pas anodin ni banal. Non, c’est un lien spécial, extraordinaire, qui existe que très rarement entre deux êtres humains. Qui t’aurait supporté à part ta cible préféré?  Sans qu'il est prononcé un seul mot, j’ai réussi à sentir son amour, et mon cœur a chanté dans ma poitrine. Je voudrais attendre que mon prince charmant revienne vers moi sauf que je pense que cette fois j’ai vraiment abusé. T’abuses sale asticot. Je devrais m’excuser et lui avouer que je l’aime ?  En vrai... je crois que avant "l’incident" on a parlé... mais je me souviens de rien. Je me souviens que de... nos baisers puis... ses caresses... et d’avoir touché les étoiles sans avoir quitté la terre. Fais genre de rien. Mais... Imagine! C’est trop gênant! Il t’a fais des choses... et a provoqué des choses irréversibles... Ton rôle on en fait quoi? Imagine que tu continues par cette voie... Si tu le choisis lui... tu lui en voudras s’il te protège car il souffrira plus, et si c’est pas le cas, tu vas lui en vouloir de t’avoir enlevé ton royaume. Penses-tu aux conséquences ?  Tu lui en voudras de te protéger ou de ne pas le faire, il sera jamais assez. Jamais. Vous êtes trop différents. Les larmes inondent mes yeux. Ma chère, notre sacrifice a été en vain? Tu vas tout jettera pour un garçon? Et si j’en parlais à maman? Tu est grande sale vermine! Vas manger et fait genre de rien. Oui, coach.

●○●○●○●○●○●○●●○●○●○●○●●○●●○●○●○●○●○●○●

Ce vendredi matin, je me réveille avec un poids sur la poitrine, la nuit n’as pas réussi à effacer les traces de la veille. Je suis rentré dans ma chambre en m’appuyant sur le cadre de la porte. Marlena est déjà réveillée, assise sur le bord de mon lit, les cheveux en désordre, mais le regard perdu dans le vide. Elle ne me regarde même pas. Elle est habillée, prête à fuir quelque chose : de moi. Je sais qu’elle pense encore à ce qui s’est passé hier soir, et moi aussi d’ailleurs. Tout est devenu lourd entre nous maintenant. Je me rappelle encore son visage rempli de larmes, sa voix brisée qui me disait qu’elle ne voulait rien de moi, qu’on devait tout oublier... Mais comment oublier ça? Comment effacer quelque chose qui est gravé au fond de moi? Je suis tombé amoureux d’elle, et pourtant, elle préfère garder saine et sauve une réputation plutôt que de reconnaître ce qu’il y a eu entre nous, qui n’est pas grande chose objectivement parlant. C’est pas comme si on avait couché ensemble. Ce matin, on fait semblant, mais c’est plus dur que je ne l’aurais imaginé.

La journée avance lentement, trop même, chaque minute plus lourde que la précédente. On évite soigneusement rester seuls trop longtemps dans la même pièce, comme si le simple fait de partager un espace risquait de faire exploser cette bulle fragile de silence. À chaque fois que je la vois, mon cœur se serre un peu plus. J’aimerais lui dire que je suis désolé, que je n’ai jamais voulu la faire pleurer, mais je sais que ce serait inutile. Ses mots résonnent encore dans ma tête: « Je ne veux rien de toi ». Ça me fait plus mal que je ne l’aurais cru. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de la regarder, de chercher dans son visage un signe, une expression, un regard qui me dira qu’elle regrette ce qu’elle a dit, qu’elle ressent quelque chose pour moi. Mais elle reste impassible, froide et distante, trop concentrée à jouer le jeu, à sauver les apparences.

L’après-midi s’étire, le malaise persiste, toujours présent entre nous. On fait comme si rien ne s’était passé, mais chaque geste et chaque mot qu’on s’échange est chargé de cette tension, presque insoutenable.

Je l’invite à manger avec moi, pour essayer de recréer une sorte de normalité, mais je sais que c’est en vain. Elle accepte, avec ce sourire forcé, ce masque qu’elle n’utilisait que au lycée à la base, qui me brise un peu plus. Assis l’un en face de l’autre à table, le silence est si lourd et la tension si palpable que je pourrais le couper avec un ciseaux. J’essaye de parler de tout et de rien, mais je vois bien qu’elle est ailleurs, perdue dans ses pensées.

Rough Love (Version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant