Chapitre 7 : Madame la Mort

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Je regarde le plafond en songeant aux derniers événements qui viennent de se produire et qui n'ont aucun sens. Conclusion : je suis conne. J'ai toujours la sensation de ses lèvres sur les miennes, ça me brûle mais c'est agréable. Comment j'ai pu...? Mes actes ont échappé à mes pensés, je croyais qu'il le disait car il voulait vraiment que je l'embrasse, sans en avoir envie je l'ai fait. Après tout un smack -ou trois- ça ne veut rien dire. Je le déteste plus autant que je voudrais. Et en plus il m'a appelée épouvantail, il m'énerve. Ce sale pauvre. Je reçois un appel de Sarla que je décroche à l'instant :

-Meuf, viens chez moi et reste dormir, on doit parler.

-De ? Sarla, je ne sais pas si je vais pouvoir, mes parents...

- Marlita, je t'ai pris sous mon aile depuis le début. Je suis ta seule vraie amie, donc je te remercierai de ne pas me mentir. Fait le avec les gens qui avaleront tes excuses comme Caesar ou tout le lycée si tu veux, mais pas avec moi.

-Tu es aussi observatrice que ma mère.

-Avec le temps, j'ai appris à devenir meilleure qu'une mère pour toi, mon amie. Je t'attends dans ma chambre dans dix minutes top chrono, mes parents sont pas là et la clé est en dessous le pot de fleurs rouges.

Elle raccroche, c'est la seule à qui je peux plus ou moins faire confiance. Même si on ne se dit pas tout. On ne sait pas qui pourrait être le prochain traître. Je mets une veste noire à capuche, un tee-shirt court blanc avec un cœur noir et un jean pattes d'éléphant avec mes converse. Puis j'attrappe mon sac et je descends.

-Tu vas où Marlena ?

-Chez Sarla et je dois rester dormir, c'est un commandement papa.

- Amuse-toi mais ne frappe pas trop fort.

-On serra juste nous deux, bye !

Je pars en courant puis je prends une navette vu que Sarla habite à l'autre bout de la ville. Une fois chez elle je prends la clé du pot de fleurs. J'ouvre la porte puis remet la clé à sa place. Je monte dans la chambre de Sarla : elle est incroyable. Sa chambre reflète sa personnalité et ses goûts. Elle est décorée de couleurs dans les tons rouges, très beaux les uns plus que les autres. On y trouve un lit confortable avec des draps colorés et des couvertures douillettes, des étagères remplies de livres, d'objets de décoration et de souvenirs, ainsi qu'un grand bureau où elle peut étudier. Ornée de photos de nos « amis » et de sa famille, ainsi que de posters de ses artistes préférés. Elle a un petit cactus qu'on appelle Jimmy le mexicain, des coussins moelleux, des guirlandes lumineuses et des tapis douillets pour créer une atmosphère chaleureuse et accueillante. J'adore le fait qu'elle soit un peu en désordre, avec des vêtements éparpillés sur le sol, des maquillages et des bijoux qui traînent un peu partout, mais c'est également un espace où je me sens bien et où on peut se détendre et se ressourcer. Elle lâche son téléphone et le jette sur le lit :

-Vas-y, prend place on a touuuute la nuit.

Je rigole et je m'assois sur le pouf noir à côté d'une petite pile de vêtements, en face d'elle qui s'assoit sur le tapis, le dos contre son lit :

-Tu es bizarre.

-Ou làaaa comment ça ?

-Tu es attentive envers Jake.

-C'est faux.

- Moi je n'appelle pas un « c'est faux » quand tu lui enlève et tu lui remets ses lunettes délicatement.

-Ça coûte cher des lunettes...

En vrai, je meurs d'envie de parler, de retrouver notre complicité. On a toujours été très proches, même si on a tendance à s'enfermer dans nos bulles de création : moi dans ma cuisine et elle dans ses livres. Sarla avait toujours été là pour moi, mais jamais ont a réussi à évoquer nos problèmes ou les « hommes de nos vies ». On aurait dit qu'on fait semblant au contraire que les hommes ne jouaient aucun rôle dans nos vies, on a jamais eu besoin de présence masculine.

Rough Love (Version française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant