16.Conversations

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3 janvier 1996, Square Grimmaud, 23 heures

Rosalie ne dormait pas beaucoup.
Les cernes sous ses yeux attestaient de sa fatigue.
Pourtant elle avait l'habitude et cela semblait ne pas la déranger plus que ça.

Ce soir-là, encore coincé au Square Grimmaud, elle se tenait devant la cheminée dont l'âtre irradiait d' une douce chaleur.
Elle contemplait les flammes, assise à même le sol sur un vieux tapis.
Un bruit sourd vint l'arracher à sa contemplation.
Se retournant, elle vit avec étonnement Harry.
Elle s'attendait à voir Sirius qui la rejoignait souvent lors de ses insomnies.
Il ne l'avait pas encore remarqué.
Il s'avança prudemment.
Sur ses joues, les sillons qu'avaient laissés les larmes s'étant écoulés auparavant étaient visibles.
Les yeux rouges, il semblait atterré.
Lorsqu'il releva la tête vers la cheminée et qu'il la vit il sembla surpris.

-Tu ne dors pas ? Demanda-t-il

-Je ne dors pas souvent mais toi aussi, il me semble. Répondit-elle

-A vrai dire je fais des cauchemars récurrents. Et toi ? Expliqua-t-il

-C'est compliqué. Disons que je n'ai pas la tête à dormir en ce moment. Dit-elle simplement

-...
Je peux te tenir compagnie ? Questionna-t-il

-Si tu en as envie. Il n'y a pas de problème. Déclara-t-elle

-Pourquoi tu fais ça ? S'enquit-il après s'être assis à ses côtés

-Faire quoi ? Ne compris pas la jeune fille

-Repousser les gens, te créer une carapace, t'éloigner de tes proches, être si secrète. Énuméra-t-il

-Je ne repousse pas les gens, c'est eux qui ne s'approche pas. Je n'ai pas vraiment de carapace mais je préfère ne pas vous révéler tout des aspects de ma personnalité. Je m'éloigne pour les protéger et me protéger moi aussi. Je ne peux pas tout vous dire, la vérité mérite parfois d'être garder. Répondit calmement le regard dans le vide voguant sur les flammes Rosalie

Elle fumait mais il ne l'avait pas remarqué.
Voyant son regard dériver sur la cigarette qu'elle portait à ses lèvres elle lui dit:

-Tu en veux une ?

-Je ne sais pas. Réfléchit-il
Je veux bien essayer. Choisit-il finalement

Après sa première bouffée il toussa bruyamment faisant rire la noiraude. Ils se regardèrent et éclatèrent de rire. Ils leur falluent un moment pour se calmer. Et un silence agréable s'installa alors.

-Tu sais tu dis ça de moi mais tu n'es pas si différent. Rompit le silence la voix grave de Rosalie
Tu peux me raconter ce qui te tracasse, Granger et Ronald n'en sauront rien. Proposa-t-elle

Harry hésita un instant mais finit par lui raconter ses visions de Voldemort, ses cauchemars à répétition sur la mort de Cédric Diggorie, sa cicatrice douloureuse, son enfance, sa scolarité, ses aventures, tout y passa.
Vider son sac lui fit plus de bien que ce qu'il n'aurait imaginé.
Rosalie elle, se sentait presque coupable.
Elle allait tout rapporter à son maitre bien évidemment.
Et finalement la futur mort de ce petit garçon qui avait grandi trop vite et sa misérable existence lui fit plus de mal que ce qu'elle ne pensait.
Mais bon elle ne pouvait rien faire pour l'empêcher.
Il finit par remonter se coucher appaisé et elle disparut dans un tourbillons de cape noire une fois hors de sa vue.

Elle retrouva son maître qui lui avait tant manqué
Elle lui raconta tout.
Puis à l'aube retourna dans la maison familiale de Sirius.
Elle se replaça devant le feu éteint et attendit.
Sirius vint l'y retrouver.

-On n'a pas encore pu en parler alors je voulais te le dire. Déclara l'homme
Je sais reconnaître les traces de magie noire. Ce que tu as là dans la main en est clairement une. Tu es aller loin, très loin mais il n'est pas encore trop tard pour reculer.
On dit que les yeux sont le reflet de notre âme. Les tiens sont sombres mais ton cœur est encore pur tu peux faire les bons choix. Finit Sirius

-As-tu déjà essayé d'arrêter de garder le contrôle ? De lâcher prise ? Demanda la jeune femme
C'est ce que j'ai fait.
J'ai juste trop été poussé à bout et la magie noire était là. Rassurante, chaude et protectrice. Tu sais, ça m'a sauvé. Sans elle je serai sûrement morte car je serai devenu un obscurus à cause de ma mère.
Tu le sais n'est ce pas ? La douce aura de cette noirceur tu y as goûté ? Tu sais ce que ça fait de souffrir mieux que quiconque.
Sauf que toi tu avais des amis sur lesquels te reposer.
Et moi mon seul ami était déjà baigné dans cette noirceur. Mais lui, il est différent, faible. Trop faible pour rester debout et supporter les brûlures glaçantes de cette magie. Ça fait mal tu le sais mieux que quiconque mais la douleur est toujours plus supportable que celle que te procure la vie.
Et puis on se sent vivant.
Mais je ne t'apprends rien.
Je le sais.
J'ai vu.
Je t'ai vu te complaire dans cette obscurité.
Tu as lâché prise le temps d'un été.
Et, tu as aimé.
Mais pour tes meilleurs amis tu as renié cette partie de toi. Et aujourd'hui tu en payes le prix et tu en viens à regretter ce choix n'est ce pas ? Conclu Rosalie après sa tirade

Sirius la regarda ne sachant quoi répondre et finalement la pris dans ses bras la serrant contre son cœur.

-Tu as raison. Quelque fois j'aurais aimé aller à Serpentard, devenir un mangemort avec mon frère. Je l'aurais protégé j'aurais mieux rempli mon rôle d'aîné. Je ne me serais pas attaché à James, aux Maraudeurs. Je n'aurais pas eu à souffrir autant.
La douleur ne s'estompe jamais tu sais.
Je vois encore leur visage figé dans une expression de pure terreur. Les cheveux de James formaient un halo autour de sa tête. Lui qui avait toujours eu à cœur de faire rire et qui ne pouvait s'arrêter de bouger avait l'air d'un saint immobile.
Lily à l'étage était étendu sur le sol une larme roulant encore le long de sa joue. Je me suis sentie tellement coupable. Mais la haine que j'avais à l'encontre de Peter était plus forte. Si tu savais comment je regrette de leur avoir dit de le prendre comme gardien du secret ou encore d'avoir laissé la vengeance prendre le dessus sur la promesse d'être un bon parrain que je leur avais fait.
Répondit Sirius
Tu peux faire tes propres choix bien évidemment mais fait ce qui te semble juste pas ce qui se trouve être le plus simple.
Conclut-il à son oreille avant de monter dans sa chambre la laissant seule dans le salon glacial dont les flammes s'étaient éteinte.
Elle ne bougea pas d'un pouce durant de longues minutes puis finalement reprit son chemin comme si rien ne l'avait sauvagement ébranlé.

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Hey ! J'ai besoin de vôtre avis.

"Rosalie doit elle finir mangemort ou retourner sa veste au dernier moment ?"

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Bye !
L'auteure

Une Autre Weasley Où les histoires vivent. Découvrez maintenant