III

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❝𝑳𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔 𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒙 𝒅𝒆𝒎𝒆𝒖𝒓𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒆𝒏𝒍𝒂𝒄𝒆́𝒔, 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒎𝒂𝒄𝒂𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒖𝒏𝒊𝒗𝒆𝒓𝒔.❞


𝐒𝐨𝐩𝐡𝐢𝐞

— Tu crois qu'il est... ?, murmuré-je doucement.

J'observe Ray me lancer un regard alarmant. Ses yeux bleus ont l'air vide. Ils ont perdu de l'électricité qui les faisait pétiller d'un bleu océan. C'est comme s'ils s'étaient fanés. Je vois mon amie s'accroupir très lentement, comme pour être sûre de ne pas faire de mouvement brusque. Ses deux doigts rencontrent l'épiderme de Dean, juste en dessous de sa mâchoire, là où son sang est censé pulser dans la carotide. Mon ventre se tort et je me crois mourir quand elle annonce, d'une voix si petite et insignifiante :

— Oui.

Mon Dieu. Mon Dieu. Mon Dieu.

Dean est mort. Mon fiancé a perdu la vie. A cause de moi.

Je l'ai tué.

Aucun mot ne réussit à sortir de ma bouche sèche. Le silence dans la pièce me mord les os. Il m'écrase de toute sa lourdeur, au reflet de l'énormité de mon acte. La panique s'empare de moi, secouant le moindre de mes membres involontairement. Je n'ai plus aucun contrôle.

— Il est- il est tombé. C'était un accident. C'était un accident, je ne l'ai pas fait exprès, trembloté-je en agrippant mes mains entre elles pour garder un semblant de contrôle.

Je ne sais pas qui j'essaie le plus de convaincre. Ma conscience qui me martelle l'esprit de paroles culpabilisantes, ou Ray ? Car peu importe ma tentative désespérée de me responsabiliser, aucune des deux ne semble entendre mon appel. Le dos figé contre le mur, mon amie semble déconnectée. Pour la première fois de ma vie, je me sens transparente en sa présence. En voyant qu'elle ne répond rien, la peur m'envahit. J'ai besoin d'elle. J'ai vraiment besoin d'elle, plus que jamais. Des larmes dégoulinent doucement de mes yeux. Ma respiration se halte. Mon corps tout entier tremble.

Dean est mort. Et je ne suis pas sûre de survivre aux conséquences que ça va engendrer.

— Dis quelque chose..., la supplié-je.

— Je sais pas..., commence son amie dans un souffle. Je sais pas ce que tu veux que je dise.

Sa réponse m'abat un peu plus. Si c'était pour répondre ça, j'aurais préféré qu'elle me laisse pourrir dans le silence. Je me met à triturer mes mains moites en me mordant les lèvres pour m'empêcher de sangloter un peu plus.

— Dis moi ce que tu penses. Dis-moi... dis-moi que ça va aller. Qu'on va appeler la police et que tout va rentrer dans l'ordre. Ou que je suis dans un cauchemar et que je vais me réveiller.

Nos mains sanglantes (gxg)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant