IX

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❝𝑳𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒐̂𝒍𝒆 𝒏'𝒆𝒔𝒕 𝒒𝒖'𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒊𝒆̀𝒕𝒓𝒆 𝒊𝒍𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍'𝒆𝒔𝒑𝒓𝒊𝒕 𝒔𝒊 𝒐𝒏 𝒏𝒆 𝒔'𝒆𝒏 𝒔𝒆́𝒑𝒂𝒓𝒆 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔.❞


𝐑𝐚𝐲

En sortant de la chambre, je regarde de chaque côté de la porte par réflexe, comme si je voulais m'assurer que la voie est libre avant de faire une connerie. C'est complètement con ; je vais juste faire quelques courses. Aucune raison que je stresse.

En tout cas, le couloir est désert. Mis à part quelques bruits de pas et la lumière filtrée par le bas des portes voisines, on pourrait presque croire qu'on est seules dans cet hôtel pourri. Et si je veux être honnête, il en est presque flippant, avec sa décoration des années 90 et l'ampoule au plafond qui clignote à l'intersection des fissures.

Quand j'arrive dans le hall, la dame asiatique est toujours là, à clapoter sur son ordinateur d'une manière presque robotique. Elle aussi me fout les jetons. On dirait qu'elle fait tout par réflexe et qu'il n'y a pas une once d'humanité en elle. Elle me jette un regard curieux en même temps que je rentre involontairement dans un corps non familier, juste devant l'entrée.

En face de moi, un mec au teint brun, en lunettes de soleil et à la barbe grisonnante rasée se tient de manière imposante, me surplombant presque. Sa veste en cuire bouffante au style dans années 90 m'interpelle : comment fait il pour ne pas crever de chaud ?!

- Excusez-moi, je dis machinalement en reculant.

Il me jette un regard suspicieux avant de marmonner dans sa barbe quelque chose que je comprends pas. Je passe la porte, un peu perturbée.

Au bout d'une demi-heure de bagnole, je réussis enfin à trouver un supermarché. Je me gare un peu en vrac et descends de la camionnette.

Dans les rayons, je passe un temps fou à choisir ce dont on a besoin. J'essaie de penser à tout, mais j'ai toujours l'impression d'oublier un truc.

Quand j'estime avoir pris l'essentiel, je me dirige vers les caisses automatiques, trop peu courageuse pour décrocher la parole même à un caissier. J'ai besoin d'être un peu seule et dans ma bulle sans que personne n'y pénètre.

Avant de passer en caisse, je fourre ma main dans la poche droite de mon survêtement pour en extirper mon portefeuille. Mais ma main ne sent qu'un vide étrange. L'autre poche ? Vide aussi.

Et merde. Je comprends pas, je laisse toujours mon porte monnaie dans mes poches de jogging. Je me souviens même l'avoir rangé la avant de sortir de la chambre, tout à l'heure.

Nos mains sanglantes (gxg)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant