IV

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❝𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔, 𝒑𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝒎𝒆𝒖𝒓𝒕𝒓𝒆

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❝𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔, 𝒑𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝒎𝒆𝒖𝒓𝒕𝒓𝒆.❞

𝐒𝐨𝐩𝐡𝐢𝐞

Le matin qui suit, la lumière du jour qui pénètre à travers les coupures des rideaux suffit à me faire bailler. En regardant le réveil posé sur la petite table de nuit, je me pétrifie devant les chiffres qui s'affichent : huit heures et quart.

Je bondis sur le lit. Mes mains se mettent à trembler, ma respiration se halte et voilà qu'une vague de larmes remonte déjà à l'arrière de mes yeux.

Parce que je sais que plus l'heure défile, plus je me rapproche du moment tant redouté : celui où il faudra prévenir tout le monde de l'absence de Dean. Et pire encore : celui où je me ferai interroger par la police.

Pourtant, cette nuit, il me semble qu'aucune de nous deux n'a fermé l'oeil. Durant les quelques heures précédentes, nous nous sommes simplement contenté de se réconforter comme on le pouvait, en regardant le temps défiler sur le réveil et en voyant la lumière du jour grimper progressivement dehors.

— Quelle heure il est ?, demande Ray.

— Huit heures passées, je souffle en me massant le visage.

Assise sur le lit, je sens le contact de sa main sur mon dos, se voulant rassurante.

— Je stresse, avoué-je.

—Je sais, dit-elle doucement en passant une main dans ses cheveux.

Je ne sais pas comment elle fait pour autant gérer. J'ai l'impression que toute cette situation lui passe au-dessus.

— Qu'est-ce qu'on fait ? Est ce qu'on descend manger et on fait comme si de rien n'était ? Ou peut-être que je dois appeler sa m-

— Oui, on va faire ça, me confirme Ray. On descend, on déjeune, on fait comme si tout était normal. Et éventuellement, si on croise tes parents ou qui que ce soit, on leur demandera s'ils ont vu Dean en leur expliquant que vous vous êtes disputés, et tout le tralala. Si on se met direct à avertir tout le monde, ça fera trop suspect.

— Ok. Ok, répèté-je en hochant la tête frénétiquement.

Je sors du lit, la boule au ventre, et commence à enfiler une tenue convenable pour le petit déjeuner, pendant que Ray m'imite. En passant devant un miroir en face du lit, je constate que des cernes traînent jusqu'à mes joues, me donnant une mine bouffie et déprimée. Même un aveugle verrait que je n'ai pas passé une nuit des plus agréables. J'espère simplement que mon anti cerne réussira à couvrir le massacre.

En tournant la tête, je revois la trace du petit cœur que mon amie avait dessiné hier soir, avant le drame. Un sourire triste se peint sur son visage alors que je me remémore les rires et l'euphorie qui me gagnait à ce moment. C'était pourtant bien parti pour être une bonne soirée...

Nos mains sanglantes (gxg)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant