VII

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❝𝑳𝒂 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́ 𝒂 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒖𝒏 𝒑𝒓𝒊𝒙

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❝𝑳𝒂 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕𝒆́ 𝒂 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒖𝒏 𝒑𝒓𝒊𝒙.❞



𝐑𝐚𝐲

Du sable blanc. Des palmiers. Des maisons délabrées. Voilà les trois seules choses que j'aperçois quand je pose un pied hésitant hors du bateau que j'ai conduit pendant les cinq dernières heures. Et si j'avais su à quel point c'était facile de conduire ce genre d'engins, il y a bien longtemps que je l'aurais fait, avec ou sans permis.

Depuis que j'ai démarré, aucune de nous n'a dit un mot. Mais c'était pas gênant pour autant, je crois que c'était un silence dont on avait besoin toutes les deux. On avait besoin de profiter du début de notre nouvelle vie, et de laisser les nuisances sonores de notre ancienne vie derrière nous. Il fallait qu'on foute le camp. C'était comme un besoin primitif, qui bouillonnait dans nos veines depuis le début. Le cocktail Molotov qui circulait librement dans notre corps aurait finit pas exploser si on était restées là bas.

Je n'ai aucun regret depuis que j'ai largué les amarres. L'avantage de ne pas avoir de famille, c'est qu'on sait qu'on ne manquera à personne.

Je lève la tête et me met à regarder l'horizon, cherchant désespérément un point d'ancrage pour me repérer. Quand mes yeux trouvent un panneau blanc au bois usé et sali par les mouettes, ils n'en décryptent que l'écriture effacée de l'inscription, écrite dans une langue étrangère : "Playa Progreso".

- On est au Mexique, conclué-je.

Et ça me rassure pas vraiment. C'est une chance que Sophie soit latina et que l'espagnol soit sa langue maternelle, sinon on était dans le pétrin jusqu'au cou. Ou plutôt jusqu'au front étant donné la merde dans laquelle on est déjà. Je vois Sophie se poster à côté de moi et froncer un peu les sourcils. Elle semble réfléchir longuement en regardant autour d'elle, puis finit par déclarer en farfouillant dans son sac :

- Tu sais quoi ? On est en deux mille vingt quatre, alors je crois qu'un peu d'aide de notre ami Google Maps ne serait pas du luxe.

Je fais les yeux ronds et lui arrache le téléphone des mains avant qu'elle ne fasse une connerie. Mais elle est inconsciente ou quoi ?

- Pour que la police ait notre localisation ?!

Elle se stoppe un instant dans ses mouvements, surprise de mon geste et encaissant mes paroles.

- Oh..., fait-elle en pinçant des lèvres. Oui, ce n'est peut-être pas l'idée du siècle...

Quelque chose me vient à l'esprit comme un flash.

- Tu l'as désactivé, j'espère.

- Quoi donc ?

- Ta localisation.

Nos mains sanglantes (gxg)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant