Partie 1 : Astromancie

Chapitre 28 : L'antre du dragon

Nos héros s'enfoncent dans l'antre, où règne une obscurité dense, presque palpable. L'air est chargé d'une énergie ancienne, et chaque pas résonne comme un écho de leur propre détermination.

Eldaya, murmurant à elle-même : "Nous allons avoir besoin de lumière pour nous guider dans ces profondeurs."

Elle ferme les yeux un instant, puis tend la main vers sa bague d'Animancie, le bijou brillant faiblement en réponse à son appel. Dans un mouvement fluide, elle invoque une chouette éthérée, ses plumes faites de pure lumière. La chouette s'élève dans les airs, illuminant la caverne d'une douce lueur argentée. La lumière se réfléchit sur les parois de la caverne, révélant des cristaux incrustés dans la roche. Les cristaux, baignés dans cette lumière mystique, émettent une teinte violacée, enveloppant l'antre d'une atmosphère surnaturelle.

Raek, émerveillé : "Ces cristaux... ils semblent capturer et amplifier la lumière. C'est fascinant, presque irréel."

Lyra, ses yeux brillant d'émerveillement : "On dirait un sanctuaire oublié par le temps. Tout ici respire la magie."

La chouette avance, guidant le groupe à travers les tunnels tortueux et silencieux de la caverne. Leurs pas résonnent faiblement, absorbés par l'immensité du lieu. Les murs semblent se refermer autour d'eux, créant un sentiment de claustrophobie qui contraste avec la beauté du spectacle lumineux.

Après ce qui semble être une éternité, ils débouchent enfin dans une immense salle ancienne. Les plafonds sont si hauts qu'ils disparaissent dans l'obscurité, et des piliers colossaux de pierre noire soutiennent la structure, chacun gravé de runes et de symboles anciens. La lumière de la chouette se reflète sur les piliers, dévoilant des scènes gravées de batailles titanesques et de créatures mythiques.

Au centre de la salle trône un autel monumental, taillé dans un bloc de pierre noire, poli par le temps et l'usage. Sur cet autel repose une jarre d'un métal inconnu, sa surface couverte de symboles énigmatiques et gravée de motifs complexes. La jarre semble émettre une douce lueur dorée, contrastant avec la lueur violette des cristaux environnants.

Raek, observant l'autel : "C'est ici... le Cœur d'Éos. Nous l'avons enfin trouvé."

Lyra, s'approchant prudemment : "On peut sentir la magie qui imprègne cet endroit. C'est... impressionnant, presque écrasant."

Alors qu'ils s'avancent, un grondement sourd emplit la salle, faisant vibrer le sol sous leurs pieds. Le son est suivi par un souffle profond, régulier, qui semble provenir de tous les coins de la caverne à la fois. Les échos de pas lourds se rapprochent, chaque impact résonnant comme un tambour de guerre.

Raek, en alerte : "Quelque chose approche... Préparez-vous."

Une voix puissante, rauque et chargée de sagesse, résonne alors dans l'antre, comme si les murs eux-mêmes parlaient :

Voix : "Humains, votre présence en ces lieux est une erreur. Vous ne devriez pas être ici."

Des ténèbres émerge une créature colossale, un dragon noir dont les écailles luisent d'une lueur sinistre à la lumière des cristaux. Ses yeux, incandescents comme des braises, scrutent le groupe avec une intensité dévastatrice. Ses ailes massives se déploient, projetant une ombre immense sur l'autel et les héros. Le dragon s'avance lentement, chaque mouvement contrôlé et rempli de puissance, jusqu'à ce qu'il se place devant l'autel, protégeant la jarre avec une vigilance farouche.

Dragon, d'une voix grave et imposante : "Je suis Asphodel, gardien du Cœur d'Éos. Depuis des millénaires, je veille sur ce sanctuaire sacré. Aucun être humain n'est digne de toucher ce qui se trouve ici."

Eldaya, malgré la peur qui serre sa poitrine, s'avance avec précaution, son regard fixé sur les yeux du dragon : "Nous ne sommes pas venus ici pour voler ou détruire, Asphodel. Nous cherchons le Cœur d'Éos pour sauver des vies. Notre monde est en péril, et ce remède est notre dernier espoir."

Le dragon observe Eldaya de ses yeux perçants, semblant peser chaque mot, chaque intention. Le silence qui suit est lourd de tension, comme si le destin du monde était suspendu à cet instant.

Asphodel, après un silence qui semble durer une éternité : "Le Cœur d'Éos n'est pas un simple remède, mais une force vitale, une énergie pure que même les dieux respectent. Le retirer de ce sanctuaire ne pourrait qu'apporter un déséquilibre irréversible à ce monde. Vous parlez d'espoir, mais comprenez-vous seulement ce que vous demandez ?"

Eldaya, déterminée : "Nous comprenons les risques, Asphodel. Mais si nous échouons, des milliers de vies seront perdues. Nous ne cherchons pas à utiliser ce pouvoir pour nous-mêmes, mais pour réparer ce qui a été brisé, pour sauver ceux qui n'ont plus d'espoir."

Le dragon pousse un profond soupir, son souffle faisant vibrer l'air autour de lui. Ses écailles frémissent sous la lumière, et sa voix, bien que toujours ferme, laisse transparaître une tristesse insondable.

Asphodel : "De nombreux aventuriers avant vous ont tenté de s'emparer du Cœur d'Éos. Tous ont échoué, non parce qu'ils manquaient de courage, mais parce qu'ils ne comprenaient pas la véritable nature de ce qu'ils désiraient. Ce que vous demandez est trop grand, trop dangereux. Le Cœur d'Éos ne doit pas quitter ce sanctuaire."

Raek, tentant de raisonner le dragon : "Mais si nous ne faisons rien, des milliers de vies seront perdues ! Nous ne vous demandons pas de trahir votre devoir, Asphodel, mais de nous accorder une chance de sauver notre monde."

Asphodel secoue lentement la tête, ses yeux brillant d'une lumière mystérieuse, semblant voir au-delà de la simple compréhension humaine.

Asphodel : "Vous ne comprenez pas. Le Cœur d'Éos est bien plus qu'un simple remède. Il est lié à la vie même de ce monde, et s'il devait quitter cet endroit, les conséquences seraient cataclysmiques. Le sanctuaire serait détruit, et avec lui, l'équilibre fragile de la nature."

Eldaya, désespérée : "Alors que devons-nous faire ? Abandonner ? Laisser notre monde mourir ? Nous avons traversé tant d'épreuves pour arriver jusqu'ici. Nous ne pouvons pas repartir les mains vides."

Le dragon plie ses ailes, ramenant son imposante tête à hauteur du groupe. Son souffle chaud caresse leurs visages, mais son regard reste impassible, empreint d'une sagesse millénaire et d'une fermeté inébranlable.

Asphodel, fermement : "Votre quête est noble, mais ce que vous demandez est impossible. Le Cœur d'Éos ne doit pas quitter ce sanctuaire. Si vous tenez vraiment à sauver votre monde, vous devrez trouver une autre voie. Celle-ci est fermée pour vous."

Le silence qui suit est lourd de désespoir. Eldaya, Raek, et Lyra se regardent, cherchant des réponses là où il n'y en a pas. Ils sont venus jusqu'ici, guidés par l'espoir, mais se retrouvent face à une impasse insurmontable.

Lyra, chuchotant : "Alors c'est fini ? Tout ce que nous avons fait... pour rien ?"

Eldaya, la voix brisée : "Non... il doit y avoir un autre moyen... Mais quoi ?"

Soudain, un rire machiavélique résonne dans l'antre, brisant le silence avec une brutalité inattendue. Le son est glacial, dénué de toute chaleur, et semble venir de partout à la fois, comme si les ombres elles-mêmes se moquaient d'eux.

Le dragon redresse sa tête, ses yeux plissés de méfiance. Le rire continue, écho sinistre qui se répercute contre les murs de la caverne, amplifié par les cristaux jusqu'à ce qu'il devienne presque insupportable.

Raek, sur le qui-vive : "Qui est là ? Montrez-vous !"

Les cristaux violets qui bordent la caverne se mettent soudain à pulser d'une lumière plus intense, projetant des ombres dansantes sur les murs. Un murmure malveillant accompagne le rire, se mêlant à l'air déjà chargé de magie.

Voix, suave et venimeuse : "Ah, les petits mortels qui osent défier le gardien du Cœur d'Éos... Vous pensez vraiment être dignes de ce pouvoir ?"

Les héros se tournent vers l'origine apparente de la voix, mais ne voient rien d'autre que l'obscurité. Le dragon, lui, reste immobile, mais ses écailles frémissent sous l'effet d'une tension palpable.

Asphodel, avec une gravité renouvelée : "Montre-toi! ».