Chapitre 9 - Des clés pour avancer

16 3 6
                                    

L'entraînement n'a rien à voir. Si je suis sur mes gardes face à Mathieu, pour prévenir d'un potentiel coup de colère, il semble apaisé. Ca me rassure parce que ce jour-là, on fait nos meilleurs coups, on arrive à surmonter des obstacles qu'on n'avait pas vu venir et on assure. Eliott est confiant sur l'obtention d'une médaille et ici, on veut tous l'or. Alors on va se donner à fond.

A midi, j'ai pris le temps de jeter un œil sur le calendrier. J'ai envie d'aller voir Lars tirer, d'aller voir Quin nager. J'avais déjà pris mes places pour la natation, je suis Quinell depuis un moment maintenant, mais je n'ai aucune idée de si je pourrai assister à la finale de Lars.

J'ai installé l'application de France.tv, mais on ne va pas se mentir : je n'ai pas le temps. Lorsque je m'arrête pour une pause de dix minutes, j'essaie de me mettre dessus pour voir comment il s'en sort. Mais la finale est à dix-sept heures et ça me semble ambitieux pour y être sans clôre l'entraînement plus tôt.

Je me risque quand même à poser la question, un peu ennuyé, à Eliott.

— J'aimerai aller voir la finale d'un ami, mais c'est à dix-sept heures... Tu crois que c'est envisageable ?

— Je ne sais pas Lo, l'entraînement était le meilleur que vous ayez fait mais vous avez besoin de passer par la récupération pour être en forme demain... C'est pas raisonnable.

Et je comprends. On fait tous des sacrifices énormes pour arriver jusqu'ici, on se prive de certains types de nourriture, on passe notre ville dans des salles de sport et des gymnases bondés. Je ne peux décemment pas faire un caprice la veille de la compétition.

— Tu crois qu'on peut me trouver une entrée pour les épreuves individuelles alors ?

— C'est quand ?

— Ça commence le 31 et ça finit le 4.

— Tu veux assister à tout ? S'​​​​​​​étonne-t-il.

— Non, faut que je vois comment ça se superpose à ce que j'ai prévu de voir. Je crois qu'il y a de la natation en même temps et j'​​​​​​​ai déjà mes places...

— C'est qui, le type que tu veux aller supporter ?

— Lars Sörvik, c'est un tireur à l'arc suédois que j'ai rencontré samedi matin. Il est très sympa donc j'espérai pouvoir je sais pas, apporter un peu de force.

Je sens mon entraîneur dubitatif. Il me fixe un moment et soupire.

— Je vais voir ce que je peux faire, mais, hésite-t-il. T'as quelles intentions avec lui ?

— En quoi ça te concerne ? m'étonné-je.

— Je ne le connais pas mais, il est légion courante que certains athlètes joueraient avec les sentiments d'autres concurrents pour affaiblir les pays.

Je pense que je n'aurais pas pu être plus blasé que ce que mon visage reflète actuellement. Mes yeux se sont affinés et je lève les yeux au ciel.

— Eh, je suis pas un gamin. Je sais ce que je fais.

— Je l'espère, sincèrement. Mais soit prudent quand même, me prévient-il en se détournant de moi. J'aurais les places que tu veux, je vais me débrouiller.

— Merci, Eliott !

Je retourne avec mes camarades pour continuer. Ce soir-là, on termine assez tard. Jusqu'à dix-neuf heures, on a rattrapé les heures manquées la veille. Demain sera plus souple, c'est notre dernière journée d'entraînement avant les compétitions. Si on a bien bossé, demain il est temps de prendre soin de notre corps. L'après-midi sera principalement des passages auprès des différents services médicaux, masseurs, préparateurs et nutritionnistes pour être sûr que tout va bien et qu'on sera dans les meilleures dispositions le lendemain.

International Love | A Paris 2024 Olympic Games' romance (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant