International Love | A Paris 2024 Olympic Games' romance (FR)

Chapitre 4 - Célébrer pour rassembler

Le terrain est envahi presque immédiatement. Eliott, Jo, Tian, Mathieu, Malcom. Je reconnais aussi l'équipe féminine, du moins une partie : Sandra, Nadya et Magalie sont là. Absente, Fatoumata qui doit préparer sa montée de podium. Elle a remporté l'argent juste avant moi.

Ils sont tous fous de joie, je me retrouve dans les airs à saluer la foule et je laisse ma bulle exploser. Je me prends de plein fouet toutes les émotions et la folle douceur de la journée. On hurle mon prénom, on scande "qui ne saute pas n'est pas français", on chante "que je t'aime" de Johnny. Rien ne manque au tableau pour être parfait.

Une fois à nouveau sur mes pieds, je me fraye un passage vers ma mère que j'enlace en pleurant.

— Tu l'as fait, souffle-t-elle à mon oreille. Bravo Filou.

Je sens l'émotion dans sa voix, elle aussi pleure. On a l'air malin. Mais je ne me demande pas si je vais donner l'image d'un gagnant fier et fort à la France, je m'en fiche. J'ai mes émotions et il est hors de question que j'enferme tout ça pour craquer en privé. C'est trop beau pour éviter ça.

Je laisse la place, la remise des prix aura lieu dans un petit quart d'heure, le temps de reprendre nos esprits. Je m'éloigne, j'adore fêter ça tous ensemble mais j'ai besoin de ces minutes pour reprendre mes esprits et comprendre que j'ai gagné. Alors j'embrasse Jo et je me dirige vers une salle qui me semble vide. La plupart des salles de préparation sont fermées à présent vu que la compétition du jour est terminée. Je pousse la porte et m'adosse à celle-ci en soupirant, lorsque j'entends une voix résonner.

— Alors, Champ's, besoin d'air ?

Lorsque je rouvre les yeux, Quinell Calhoun est assis sur l'une des tables de préparation, l'air décontracté. Une veste en jean est posée près de lui, et il s'appuie en arrière sur ses mains, lui donnant une posture nonchalante.

— Un peu, c'est bruyant là-bas, avoué-je en fermant les yeux.

— Ils sont contents pour toi.

— Je sais, mais j'aimerais l'être aussi.

— Tu n'es pas heureux d'avoir gagné, questionne-t-il en haussant un sourcil, dubitatif.

— Si, mais je n'arrive pas encore à le réaliser. Et j'aurais aimé profiter de ce temps pour... j'en sais rien en fait. J'veux juste essayer de le percuter avant de monter sur le podium.

— Percuter ? Questionne-t-il de son accent doucereux.

— Hm, comprendre ?

— Okay.

J'ai tendance à oublier qu'il n'est pas français. Nous continuons à nous observer en silence quelques secondes avant qu'il ne saute de la table.

— Je voulais simplement te féliciter, this duel dude, was a fucking nice work.

— Merci, sourié-je en coin. C'est un peu grâce à toi, cela-dit.

Il hausse un sourcil en pointant son pouce vers lui, dubitatif.

— Je t'ai aperçu dans le public, avant ma dernière touche. Et disons que ça m'a donné envie de t'impressionner.

Je joue de mes sourcils vers le haut, l'air mutin. Un sourire identique au mien étire les lèvres pleines du nageur et je me passe une main dans les cheveux.

— Enfin, je suppose que j'avais fais une partie du taf avant, alors disons que c'est une victoire partagée.

— Pourquoi tu voulais m'impressionner ?

Je lève les yeux au ciel.

— Hm, parce que t'es un foutu Dieu de la natation qui connaît mon nom ?