"Un Nouveau Départ"

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Après avoir appris la nouvelle que sa tante comptait la mettre à la porte, Kadiatou comprit qu'elle devait agir rapidement. Il ne lui restait que deux mois avant de se retrouver à la rue. Désespérée, elle savait qu'elle n'avait plus d'autre choix que de demander de l'aide. Le lendemain, elle prit son courage à deux mains et alla voir une de ses professeures pour lui confier son problème. Sa professeure, touchée par son histoire, l'orienta vers une assistante sociale.

Cependant, l'assistante sociale ne tarda pas à lui expliquer que la situation à Paris était difficile. Le nombre de personnes sans abri augmentait sans cesse, et les délais pour obtenir un logement étaient longs. Kadiatou savait qu'elle ne serait pas prioritaire, n'ayant ni enfant ni autre situation d'urgence. Malgré tout, le fait d'avoir osé demander de l'aide était une petite victoire en soi.

Le samedi suivant, Kadiatou décida de parler de sa situation à ses amies coiffeuses. Parmi elles, Ramata, une femme généreuse et bienveillante, vivait seule avec sa plus jeune fille dans un grand appartement de quatre pièces. Ses autres enfants avaient quitté le domicile familial pour mener leur propre vie. Ramata, malgré les difficultés, avait réussi à élever ses enfants avec succès : l'un était médecin, un autre informaticien, et une autre professeur des écoles. Sa plus jeune fille poursuivait des études en commerce.

Ramata avait une histoire particulière. Elle était la sœur de la première femme de son mari, décédée il y a des années. Après la mort de sa sœur, son mari avait décidé d'épouser Ramata et de l'emmener en France pour s'occuper des enfants de sa sœur. Malgré cela, Ramata ne faisait aucune différence entre les enfants de sa sœur et son propre enfant. Ils étaient tous égaux à ses yeux.

Touchée par la situation de Kadiatou, Ramata lui proposa une chambre dans son appartement en échange d'un loyer modeste de 300 euros. Kadiatou accepta avec un immense soulagement. Elle décida de rester chez sa tante pendant encore un certain temps pour économiser un peu d'argent, sans révéler à sa tante qu'elle avait trouvé une solution. Elle craignait que sa tante ne tente de lui porter malheur.

Pendant ce temps, Paco continuait de lutter pour survivre. Le jour, il travaillait autant qu'il le pouvait, mais la nuit, il dormait sous une tente, comme de nombreux autres sans-abri. Des bénévoles venaient souvent les voir, leur apportant nourriture et kits d'hygiène. Chaque matin, Paco se rendait aux douches publiques pour rester présentable, malgré la dure réalité de sa vie.

Deux mois plus tard, le moment était venu pour Kadiatou de quitter la maison de sa tante. Elle décida de partir en silence, sans un mot. Après tout ce qu'elle avait enduré - le frigo fermé à clé, les tâches ménagères incessantes, les reproches constants, et les vêtements à laver à la main malgré la disponibilité de machines dans le quartier - elle savait qu'elle devait partir. Elle gardait les enfants tous les soirs, ce qui la retardait dans ses études, et avait l'impression que sa tante voulait la voir échouer. Celle qu'elle voyait autrefois comme une tante aimante était devenue une étrangère, une inconnue dont elle voulait s'éloigner à tout prix.

De L'Afrique  à ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant