Chapitre 4 : Les Confessions du Crépuscule

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Mon amour,

Le crépuscule m'enveloppe de sa lumière douce et déclinante, et c'est à ce moment précis que je ressens le plus vivement le poids de mon silence. Chaque soir, quand le jour cède la place à la nuit, je suis envahie par cette sensation étrange que le temps m'échappe, que chaque minute passée est une occasion de plus manquée de te dire la vérité. Et pourtant, je ne fais rien. Je me contente de t'aimer en secret, de te contempler de loin, espérant que, d'une manière ou d'une autre, tu ressentiras ce lien que je tisse entre nous sans même que tu en sois conscient.

Les heures du soir sont pour moi les plus propices à ces confessions silencieuses. C'est le moment où le monde semble ralentir, où les bruits de la ville s'atténuent, et où je me retrouve seule avec mes pensées. Je t'imagine souvent rentrant chez toi, traversant ces rues que nous connaissons tous les deux. Peut-être es-tu accompagné de cette femme que j'ai vue à tes côtés, ou peut-être es-tu seul, perdu dans tes pensées, tout comme moi. Il m'arrive de me demander si, parfois, tu ressens cette solitude étrange, ce vide inexplicable qui te pousse à réfléchir à ce qui te manque vraiment.

Chaque soir, je m'invente des histoires. Des histoires où, par hasard ou par destin, nos chemins se croisent enfin, mais cette fois, réellement. Dans ces histoires, je trouve le courage de t'adresser la parole, de briser cette barrière qui me sépare de toi. Je me vois entrer dans un café, te surprendre en plein milieu d'un de tes moments de contemplation, et t'offrir un sourire. Dans ces instants imaginaires, tu me regardes avec curiosité, peut-être même avec un intérêt que je n'avais jamais osé espérer. Nous échangeons quelques mots, des banalités d'abord, puis, peu à peu, la conversation devient plus intime, plus vraie.

Ces histoires, je les construis avec une précision presque douloureuse. Je devine tes réactions, j'invente des réponses, je compose des dialogues que je ne prononcerai jamais. Et plus j'élabore ces scénarios, plus je me perds dans ce monde fictif où tout est possible. Dans ces moments-là, je m'accroche à l'idée que, peut-être, la vie pourrait un jour imiter mes rêves. Peut-être qu'un jour, nos chemins se croiseront vraiment, et que je trouverai enfin le courage de te parler.

Mais à la tombée de la nuit, quand je referme les yeux sur ces rêves éveillés, la réalité reprend ses droits. Je me rappelle que ces histoires ne sont que des illusions, des échappatoires à une vérité bien plus difficile à accepter. Tu es là, quelque part, vivant ta vie, tandis que moi, je reste ici, prisonnière de mes non-dits et de mes espérances.

J'ai souvent pensé à te parler de ces lettres. À quel point ce serait libérateur de te les remettre, de te révéler tout ce que j'ai sur le cœur. Peut-être que cela changerait quelque chose, ou peut-être que cela ne ferait que confirmer ce que je crains le plus : que je n'ai été pour toi qu'une inconnue, une silhouette parmi tant d'autres, une personne que tu croises sans jamais vraiment voir.

Ce soir encore, je me retrouve à contempler cette possibilité, à jouer avec l'idée de sortir de l'ombre. Mais je ne fais rien. Au lieu de cela, je prends un stylo et je t'écris. C'est ma seule façon de te parler, de te dévoiler une part de moi, même si tu ne liras jamais ces mots. Peut-être que ces lettres finiront par disparaître avec le temps, emportant avec elles tout ce que je n'ai jamais osé dire.

Mais en attendant, je continue à t'écrire. C'est tout ce que je peux faire pour rester proche de toi, d'une manière ou d'une autre. Peut-être que, quelque part, à travers ces mots, tu ressentiras la force de cet amour silencieux qui ne demande qu'à exister, même dans l'obscurité.

Avec toute la tendresse que je garde encore cachée,

Une inconnue

l'Ombre d'un Amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant