Chapitre 9

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Le soleil se levait doucement sur les champs verdoyants qui bordaient la route, baignant la campagne d'une lueur dorée et réchauffant l'air du matin. 

Le premier ministre, installé confortablement à l'arrière du viano, laissait son regard errer à travers la fenêtre. Le défilement des paysages ruraux, si différents de l'agitation parisienne, avait quelque chose d'apaisant. Les vastes étendues de blé, les fermes isolées, les vieilles bâtisses en pierre... Tout cela évoquait un temps plus simple, une France profonde où les traditions se perpétuaient de génération en génération.

Cette visite de campagne, loin des projecteurs de la capitale, était un passage obligé de la politique. 

Ce genre d'événements, bien que nécessaire, laissait toujours Gabriel avec un léger sentiment d'incertitude. Il appréciait le contact direct avec les citoyens, mais savait aussi que chaque rencontre pouvait receler son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. 

Aujourd'hui, il venait pour rencontrer les habitants d'une petite ville à la périphérie de Paris, un village tranquille où les préoccupations étaient souvent bien différentes de celles des grandes métropoles. Il voulait écouter, comprendre, et peut-être, apporter des réponses.

La radio de la voiture diffusait en continu des discussions animées entre des analystes politiques, qui débattaient des enjeux de la campagne en cours. Gabriel écoutait d'une oreille distraite, laissant les mots se mêler à ses pensées. 

Il se préparait mentalement à ce qui l'attendait, tout en combattant la fatigue accumulée des derniers jours. Les voyages, les réunions, les discours... tout cela laissait peu de place au repos.

"Vous êtes prêt, Monsieur le Premier ministre ?" demanda l'un de ses assistants, se tournant vers lui avec une expression attentive.

Gabriel sortit de sa rêverie et hocha la tête, un sourire calme sur le visage. "Autant que possible." répondit-il, sa voix empreinte de cette assurance tranquille qui faisait partie de son charisme naturel. 

Il ajusta sa veste et se redressa légèrement alors que la voiture ralentissait, approchant de la place centrale du village où un petit rassemblement l'attendait.

Le véhicule s'arrêta en douceur et, à peine la porte ouverte, Gabriel fut accueilli par une vague de sourires chaleureux et de salutations enthousiastes. L'air frais du matin lui apporta une bouffée d'énergie bien nécessaire. Les habitants, habillés de manière simple mais élégante pour l'occasion, s'étaient regroupés autour d'une petite estrade improvisée, visiblement impatients de l'entendre parler.

Gabriel descendit de la voiture avec une aisance naturelle, se mêlant immédiatement à la foule. Il serra des mains, échangea des sourires et des salutations, prenant soin de s'attarder avec ceux qui s'approchaient, montrant un intérêt sincère pour chacun. 

Ce contact direct, cette proximité avec les gens, c'était là l'essence de son rôle, ce qui donnait du sens à son engagement.

Un vieil homme, aux mains rugueuses et au visage buriné par les années de travail en plein air, s'avança vers lui avec une détermination respectueuse. Il saisit la main de Gabriel avec une poigne ferme, signe de la vie laborieuse qu'il menait. "Merci d'être venu, Monsieur Attal," dit-il d'une voix rauque mais pleine de chaleur. "Ça fait du bien de voir quelqu'un de votre rang se soucier de nous."

Gabriel répondit avec un sourire sincère, sentant le poids des attentes derrière ces mots. "Je suis ici pour ça. Merci à vous !" dit-il, son regard plongé dans celui de l'homme, un regard qui cherchait à montrer toute la sincérité de ses intentions. "Votre voix compte autant que celle de n'importe qui d'autre. Je suis là pour vous écouter."

Monsieur le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant