Chapitre 11

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Le début d'après-midi s'étendait sur Paris, projetant des ombres allongées à travers les fenêtres de l'appartement de Jordan. Les rayons du soleil couchant pénétraient la pièce, baignant les murs d'une lumière dorée. Le salon, d'habitude si ordonné, était jonché de dossiers, de feuilles volantes griffonnées de notes, et de tasses de café à moitié vides. Au milieu de ce désordre organisé, Jordan et Gabriel se tenaient debout, face à face, les regards rivés l'un sur l'autre, comme deux boxeurs s'apprêtant à livrer bataille.

"Comment pouvez-vous sérieusement défendre une politique aussi rigide sur l'immigration, Bardella ? " demanda le ministre, son ton tranchant et ses yeux perçants fixés sur son partenaire. "C'est inhumain et profondément dangereux pour l'unité de notre pays." 

Jordan, les bras croisés, répliqua sans hésiter. "Monsieur Attal, votre laxisme met en péril la sécurité des Français. Vos idées sont déconnectées de la réalité des gens que nous devons protéger. Les Français méritent mieux qu'une utopie qui ne fonctionne pas." 

Les mots fusèrent, durs et chargés de reproches. Les deux hommes s'affrontaient verbalement, leur débat prenant des allures de duel. Chaque phrase était une riposte, chaque argument un coup porté pour déstabiliser l'autre. 

Leur intensité montait crescendo, leurs voix s'élevant dans l'appartement, résonnant contre les murs comme un écho de leurs convictions opposées.

Gabriel, son regard toujours rivé sur Jordan, posa ses mains sur ses hanches, son corps tendu par la passion du débat. "Vous ignorez complètement les conséquences sociales de vos propositions. C'est irresponsable et tout simplement irréaliste !"

Jordan s'avança d'un pas, rétrécissant la distance entre eux, ses yeux brillant de détermination. "Et vous, Attal, vous sous-estimez le besoin de fermeté pour garantir l'ordre et la sécurité. Votre idéal de tolérance ne fait que renforcer les tensions déjà présentes. Il est temps de faire preuve de réalisme."

La tension entre eux était palpable, presque électrique. Pourtant, sous la surface de ce débat enflammé, une autre dynamique se jouait, plus subtile, plus personnelle. Il ne s'agissait pas simplement de politiques ou de positions idéologiques. Il y avait quelque chose de plus profond, un lien qui transcendait leurs divergences apparentes.

Leurs corps parlaient autant que leurs mots. Leurs gestes étaient précis, contrôlés, mais trahissaient une proximité qu'ils n'affichaient pas ouvertement. 

Au fil de la conversation, ils se rapprochaient, comme attirés l'un vers l'autre par une force invisible.

Le débat dura encore quelques minutes, chaque échange plus acerbe que le précédent, jusqu'à ce que Jordan, sentant l'épuisement poindre, lève les mains en signe de capitulation. 

Il recula vers le canapé, s'y laissant tomber lourdement, ses traits adoucis par un sourire amusé.

"C'est vrai que mon sparring-partner fait un excellent Gabriel Attal." dit-il en haussant un sourcil, une lueur de malice dans les yeux.

Gabriel, qui était resté debout, les bras toujours croisés, esquissa enfin un sourire. "Le mien incarne à la perfection l'arrogance de Jordan Bardella."

Jordan éclata de rire, un rire qui fit écho dans le silence de l'appartement, dissipant enfin la tension qui avait rempli la pièce. Gabriel s'approcha du canapé, l'observant avec une affection palpable. Il n'y avait plus trace de la sévérité de leur échange précédent. 

Au lieu de cela, une chaleur douce et familière flottait entre eux.

Jordan se redressa légèrement, son regard fixé sur Gabriel. "Si on se débrouille aussi bien ce soir, ils n'auront aucune chance."

Monsieur le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant