Chapitre 8

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Jordan se tenait dans un coin isolé de l'espace extérieur, essayant désespérément de retrouver son calme. Sa respiration était devenue superficielle et irrégulière, comme s'il avait oublié comment remplir correctement ses poumons. Chaque inspiration semblait trop courte, insuffisante pour combler le vide d'air qu'il ressentait dans sa poitrine. La pression contre son sternum devenait de plus en plus oppressante, une sensation d'étouffement qui ne faisait qu'accentuer son malaise.

Le monde autour de lui paraissait flou, les sons devenaient indistincts, comme étouffés par un épais brouillard. Son cœur battait à un rythme frénétique, résonnant dans ses oreilles comme un tambour sourd. Il avait l'impression que son propre corps se révoltait contre lui, échappant à son contrôle. 

Ses mains étaient moites, mais malgré la chaleur qui semblait l'envahir, un frisson glacé parcourait son dos, laissant sa peau hérissée de chair de poule.

Les tremblements avaient commencé dans ses doigts, subtils au début, mais se propageaient maintenant dans ses bras et ses jambes, rendant chaque mouvement incertain. Ses muscles, tendus à l'extrême, semblaient sur le point de céder sous la tension, et il devait lutter pour rester debout, pour ne pas laisser ses jambes fléchir sous son propre poids.

Le vertige qui s'emparait de lui rendait difficile de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que la tempête qui faisait rage à l'intérieur de lui. L'endroit paraissait tourner autour de lui, les visages des convives se fondant en une masse indistincte, et il dut cligner des yeux plusieurs fois pour essayer de stabiliser sa vision. 

Mais rien n'y faisait. Il se sentait piégé dans son propre corps, prisonnier de cette angoisse qui le rongeait de l'intérieur.

Son estomac se nouait douloureusement, une sensation de nausée montant en lui alors que la panique continuait de s'intensifier. Il pouvait sentir son pouls marteler dans sa gorge, chaque battement de son cœur accentuant le sentiment d'urgence, de danger imminent. Sa bouche était sèche, et malgré ses tentatives pour déglutir, il avait l'impression que sa gorge se resserrait, le privant encore davantage de l'air dont il avait désespérément besoin.

Jordan voulait crier, demander de l'aide, mais sa voix semblait l'avoir abandonné. L'angoisse se transformait en un monstre intérieur, une force invisible mais implacable qui l'écrasait de toute part. La sueur perlait sur son front, une goutte coulant lentement le long de sa tempe, mais il était trop engourdi pour l'essuyer. Tout son corps lui semblait étranger, un poids qu'il peinait à supporter, comme si l'angoisse avait pris le contrôle de chaque fibre de son être.

Alors que l'angoisse atteignait son paroxysme, une sensation d'engourdissement commençait à s'emparer de ses membres, rendant ses gestes maladroits et lourds. Jordan se sentait comme un automate, chaque mouvement exigeant une concentration qu'il n'avait plus. Il luttait pour maintenir une apparence de normalité, pour cacher à ceux qui l'entouraient l'ampleur de la tourmente intérieure qu'il traversait, mais il savait que c'était une bataille qu'il perdait.

Soudain, il fut pris d'une envie irrésistible de fuir, de s'échapper de cet environnement oppressant, mais ses pieds restaient cloués au sol, comme ancrés dans le béton. Le sentiment d'être piégé devenait insoutenable. Sa vision se rétrécissait, son champ de perception se réduisait à une simple tache de lumière au milieu d'un océan de ténèbres, et il commença à vaciller, ses jambes ne le soutenant plus qu'à peine.

C'est à ce moment-là que son regard se fixa sur une scène à l'entrée, où Gabriel semblait en plein affrontement verbal. L'image ramena brutalement Jordan à la réalité, comme un coup de fouet le sortant de sa torpeur. Son cœur bondit dans sa poitrine, et une vague de chaleur, plus intense encore, remonta en lui, mais cette fois, elle était accompagnée d'une détermination nouvelle.

Monsieur le professeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant