Trois mois s'étaient écoulés depuis le début des leçons particulières de Jordan avec Jean Philippe . Chaque rencontre avait été une exploration sensorielle, une plongée dans des sensations nouvelles qui bouleversaient les certitudes de Jordan. Ce qui avait commencé comme un moyen calculé de manipuler Gabriel Attal, son rival politique, était devenu une aventure intime qui le déstabilisait de plus en plus.
Aujourd'hui, Jordan était à l'Assemblée nationale, assis à son pupitre, face à un dossier qu'il tentait désespérément de lire. Les mots jonglaient sous ses yeux, flous et insaisissables. Son esprit n'était pas là, mais ailleurs, à des kilomètres des débats politiques et des stratégies électorales. Chaque fois qu'il tentait de se concentrer, des flashs de ses sessions avec Jean-Philippe lui revenaient en mémoire. Il revoyait les gestes experts de ce dernier, le souffle chaud contre sa peau, et cela le troublait plus qu'il ne voulait l'admettre.
"Bon sang." murmura-t-il en fermant brusquement le dossier, son agacement montant en flèche.
Son voisin d'à côté le regarde alors d'un air dubitatif. "Tout va bien Jordan ?" Demande alors Flavien Termet. "Tout va bien Flavien, simplement fatiguée." Il sourit au plus jeune pour le rassurer avant de porter son regard sur Mathilde Panot qui l'ouvrer encore pour rien dire.
Il se passa une main dans les cheveux, tentant de se ressaisir. Mais c'était inutile. Les sensations, les émotions qu'il éprouvait durant ces leçons s'infiltraient dans chaque recoin de son esprit. Il n'aurait jamais imaginé que cela prendrait une telle ampleur. Il n'était pas attirer par Jean Philippe, Gabriel lui l'attirait vraiment, tout chez lui le rendait de plus en plus fou.
Jordan poussa un soupir frustré cette fois ci plus discret, se levant brusquement de son siège. Il avait besoin d'air, de s'éloigner de ces pensées qui tournaient en boucle dans sa tête. Sans réfléchir, il quitta l'hémicycle et se dirigea vers les couloirs de l'assemblée. Le bâtiment était presque désert à cette heure-là, les députés étant tous dans l'hémicycle . Il errait sans but précis, cherchant à échapper à la tempête intérieure qui grondait en lui.
Alors qu'il tournait à l'angle d'un corridor, il tomba nez à nez avec Gabriel Attal. La surprise les figea tous les deux un instant. Gabriel, vêtu d'un costume gris parfaitement ajusté, le regarda avec une lueur d'amusement dans les yeux. Jordan sentit son cœur se serrer. Gabriel était exactement le genre d'homme qu'il aurait dû considérer comme un ennemi, mais il y avait quelque chose chez lui qui attirait Jordan irrésistiblement.
"Jordan Bardella, en train de se promener dans les couloirs alors qu'il y a un projet de loi à voter ?" lança Gabriel avec un sourire en coin. "Je vous aurez imaginé être le premier à crier contre Adrien Quatennens."
Jordan haussa les épaules, tentant de reprendre contenance. "J'avais besoin de prendre l'air." répondit-il d'un ton neutre, essayant de dissimuler l'agitation qui le consumait.
Depuis cette fameuse soirée où Jordan avait semé le chaos dans l'esprit de Gabriel, les deux hommes s'étaient croisés à plusieurs reprises. Ils avaient échangé quelques mots avant leurs débats, échangé des regards lourds de sous-entendus, mais ils n'avaient jamais franchi cette limite invisible qui les maintenait dans une sorte de jeu de séduction tacite.
Gabriel le détailla du regard, comme s'il tentait de percer ses pensées. "Vous m'avez l'air tendu, ça va ?"
Jordan hésita un instant. Devait-il avouer ce qui le tourmentait, ou garder ses cartes près de lui? Il savait que quelque chose bouillonnait en lui, quelque chose qu'il avait du mal à comprendre. Mais avant qu'il ne puisse formuler une réponse, Gabriel fit un pas vers lui, réduisant la distance entre eux.
"Nous sommes peut-être opposants, mais entre collègues... on peut toujours discuter." dit Gabriel, sa voix se teintant d'une douceur qui désarma Jordan.
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Monsieur le professeur
FanfictionAprès avoir subi les provocations de son rival pendant plusieurs mois lors des débats, Jordan Bardella décide d'apprendre à le surpasser lors des prochaines interactions. Il se tourne alors vers son ami Jean-Philippe Tanguy, lui faisant confiance po...